La cire perdue : un procédé de moulage de précision

Le procédé de la cire perdue ? Je n'en avais jamais entendu parler... jusqu'à ce que je reçoive un email m'invitant à en savoir plus. En effet, sur ce blog, nous avons déjà traité des verreries et cristalleries lorraines, sans jamais évoquer la fabrication de la cire perdue. C'est maintenant chose faite et j'espère que ce petit exposé vous intéressera autant que moi !

La cire perdue, c'est quoi ?

Quand Michaël Vessière m'a parlé de son nouveau bracelet en pâte de verre "Croix de Lorraine", j'ai été interpelé par une technique de fabrication que je ne connaissais pas.

Elle porte le nom intriguant de "cire perdue".

Pour en savoir plus, j'ai lu avec intérêt les pages que j'ai trouvées sur internet, et notamment l'incontournable Wikipedia.

D'après ce site, la cire perdue est "un procédé de moulage de précision, pour obtenir une sculpture en métal (tel que argent, or, bronze, cuivre, aluminium) à partir d'un modèle en cire".

Or, si Wikipedia semble initialement limiter ce procédé au métal, l'article mentionne plus tard son application au verre.

Pour faire simple, on utilise la technique de la "cire perdue" pour réaliser des pièces uniques en verre ou en métal.

La fabrication : un procédé complexe

Pour commencer, un artiste ou un mouleur crée un modèle original en cire, en argile ou dans un autre matériau.

L'objet est produit par la fusion de morceaux de cristal dans un moule.

Ainsi, le moule est réalisé à partir du modèle original ou de la sculpture. Les moules extérieurs rigides (les gangues) contiennent le moule intérieur plus souple, qui est le négatif exact du modèle original.

Le modèle en cire éliminé par chauffage

On l'enveloppe dans une matière réfractaire, ce qui permet au verre de prendre la place de la cire, par des entonnoirs et des conduits, évacuant ainsi cette dernière par d'autres conduits (d'où l'idée de cire "perdue").

Le moule est ensuite détruit par voie mécanique ou chimique pour récupérer l'exemplaire réalisé en verre.

Une pièce unique !

Le grain, la matière et la douceur des contours en font une pièce unique, laquelle serait impossible à réaliser avec la technique du verre soufflé.

A savoir : on utilise aussi cette technique dans l'industrie pour obtenir des pièces de grande précision.

Les 16 étapes du procédé

L'article de Wikipedia recense 16 étapes du procédé de la cire perdue. Je reconnais que c'est un peu technique pour moi, mais si le sujet vous intéresse, les voici :

1. Analyse de la sculpture par le mouleur.
2. Découpe (éventuelle) de la sculpture pour faciliter l'obtention du modèle.
3. Surmoulage des parties de la sculpture avec un élastomère (on obtient un moule en élastomère de deux parties).
4. Démoulage de l'élastomère.
5. Assemblage des deux parties du moule obtenu.
6. Coulée de la cire dans le moule.
7. Attente de la solidification de la cire soit en masse (pièce entière) soit en épaisseur (plusieurs millimètres de solidifiés puis revidage)..
8. Assemblage des différentes parties en cire du modèle.
9. Ajout du système de remplissage et d'alimentation, ajout des évents.
10. Enrobage du modèle d'une couche réfractaire, obtention du moule.
11. Étuvage du moule, la cire fond et est récupérée.
12. Coulée du moule.
13. Nettoyage de la pièce.
14. Ébarbage.
15. Ciselage de la pièce.
16. Polissage.

L'histoire du procédé en bref

Les plus anciennes pièces connues de la technique de la cire perdue datent d'environ 6 500 ans (4550-4450 avant J.-C.). Il s'agit d'objets en or découverts dans la nécropole de Varna, en Bulgarie.

On a également retrouvé une amulette en cuivre provenant de Mehrgarh, dans la civilisation de la vallée de l'Indus, au Pakistan, datée d'environ 4 000 ans avant notre ère.

D'autres objets en cuivre moulé ont été découverts dans une grotte dans le désert de Judée en Israël. Ils sont estimés à environ 3500 avant notre ère d'après la datation au carbone 14. 

D'autres exemplaires datant de périodes un peu plus tardives proviennent de Mésopotamie (troisième millénaire avant J.-C.)

Le moulage à la cire perdue était très répandu en Europe jusqu'au 18e siècle, lorsque le procédé de moulage à la pièce est devenu prédominant.

La technique fut redécouverte par la cristallerie Daum en 1900 qui l'appliqua au cristal. Mais il faut attendre 1968 pour que le procédé appliqué au verre et au cristal connaisse enfin un véritable essor.

S'offrir des bracelets en cire perdue

La technique de la cire perdue vous a intéressé et vous souhaitez vous offrir des pièces uniques ?

Michaël Vessière propose de nouveaux bracelets "Croix de Lorraine" en cire perdue à découvrir sur son site web.

Cette croix de Lorraine est fabriquée en Meurthe-et-Moselle (à Gondreville) avec un procédé ancestral :

• Pas moins de 7 étapes pour la production
• 2 jours de cuisson
• Démoulage dans un moule en plâtre !
• Seulement 50 pièces en production (résistantes à l'eau) 🌊 
• Livré dans son écrin cadeau, accompagné d'une carte présentant la fabrication à la cire perdue.
• Livraison première semaine de novembre 2022.

Ce bracelet Croix de Lorraine affiche un aspect “antique” et irrégulier propre à la pâte de verre. 

Disponible en bleu cobalt et améthyste, ce bijou illustre le savoir-faire lorrain et honore l’une des plus anciennes techniques verrières.

Si vous aimez la croix de Lorraine et le symbole auquel elle se rapporte, je suis sûr que ce nouveau bracelet-bijou vous plaira.