La légende du Graoully : la Terreur de Metz

A l'évocation de son nom, les habitants de Metz fuyaient se réfugier à l'intérieur de leur maison. Le Graoully, c'était un monstre puissant, laid et méchant qui sévissait dans et autour de la ville de lorraine.

C'était il y a bien longtemps, pendant l'époque romaine. Alors, depuis, la légende a pris le pas sur l'histoire et ceci explique que l'on trouve de nombreuses versions des faits (et méfaits) de la bête. 

Et bien sûr, il ne faut pas oublier le héros du jour, saint Clément, qui délivra les Messins de leur dragon.

On connait au monstre plusieurs noms : Graouli, Graouilly, Graouilli, Grully ou Graully, mais c'est celui de Graoully qui a fait l'unanimité !

Alors, si vous venez visiter Metz, nul doute que vous découvrirez des traces évoquant le souvenir du dragon - et quelques unes, moins nombreuses, sur saint Clément. Prêt pour la visite ?

La légende du Graoully et de saint Clément

La légende raconte qu’au 3e siècle, à l'époque où Metz faisait partie de l’empire romain, une créature terrifiante élisait domicile dans les ruines de l’amphithéâtre, juste à la sortie de la ville.

On l'appelait le Graoully, un nom bien barbare qui vient de l'allemand "graulich", ce qui signifie quelque chose comme “macabre, horrible, monstrueux”. Et croyez-moi, il était plus effrayant que Carabosse et Cruella réunies.

A quoi ressemblait le monstre ?

Le Graoully, c'était pas votre minou de salon, ça, non !

Il avait une silhouette qui rappelait fortement celle d'un crocodile tout droit sorti des oubliettes de Cléopâtre. 

Sa bouche était un vrai arsenal de dents, comme si quelqu'un avait décidé de lui équiper la mâchoire avec des scies circulaires dernier cri.

Ses yeux, ah, ses yeux, on aurait dit deux braises enflammées qui n'avaient pas reçu l'invitation à la fête d'anniversaire de tata Yvonne. 

Et sa langue, une pointe acérée qui aurait pu rivaliser avec la flamme d'une forge bien active.

Vous voulez sentir son haleine ? C'était comme si quelqu'un avait essayé de faire un barbecue avec une recette au soufre, un plat explosif à coup sûr !

En ce qui concerne sa démarche, le Graoully, avec ses pattes courtes et ses griffes qui auraient fait peur à Wolverine, n'était pas vraiment le plus rapide de la bande.

Sa queue, quant à elle, traînait par terre en se tortillant comme un serpent en pleine séance de yoga.

Et des écailles rugueuses, il en avait partout, comme si quelqu'un avait pensé que la mode du moment, c'était d'être aussi résistant qu'une armure de chevalier.

Et pour finir la description de la bébête, elle avait deux immenses ailes de chauve-souris plantées sur son dos.

L'abominable monstre de Metz

Malgré son air menaçant et sa taille impressionnante, le Graoully adorait prendre son envol dans le ciel de Metz, en dessinant de larges cercles qui vous amèneraient à penser que la géométrie, c'est vraiment terrifiant.

Mais il y avait une chose qui terrifiait notre ami Graoully plus que tout : l'eau. Il restait loin, très loin, des rivières de la Moselle et de la Seille. Pour lui, c'était clair comme de l'eau de roche : "Pas d'eau, pas de tracas.”

Le Graoully était l'épouvante au coin de la rue pour tous les habitants de Metz et des environs.

Si vous cherchez la définition du cauchemar, il était là, à déguster de la chair humaine comme si c'était des petits biscuits apéritifs. Chaque jour, c'était le même refrain : une proie malheureuse disparaissait de la circulation.

Ce n'était pas tout, l'amphithéâtre romain, c'était son quartier général, et il avait une joyeuse bande de copains reptiliens pour l'accompagner.

Peur sur la campagne et peur sur la ville !

À la campagne, les paysans se faisaient aussi rares qu'un oranger sur le sol irlandais, et leurs vaches avaient transformé leurs étables en bunkers.

En ville, c'était le grand flip : les rues étaient aussi animées qu'un cimetière à minuit.

Quand la faim lui titillait l'estomac (ce qui était souvent le cas), le Graoully se lançait dans un numéro de voltige aérienne digne des meilleurs acrobates de cirque.

Il volait tellement bas qu'il avait l'impression de frôler les toits, cherchant désespérément la prochaine victime à mettre au menu.

Vous pouvez être sûr que les habitants de Metz prenaient leurs précautions en évitant de ressembler à une collation ambulante.

Toute résistance est futile

Les soldats étaient là, armés jusqu'aux dents, mais leurs flèches ricochaient sur le monstre comme des balles en caoutchouc. Et leurs javelots se brisaient plus vite que les promesses d'un politicien en campagne électorale.

À sa simple apparition, les habitants se mettaient en mode ermite, barricadés dans leurs maisons comme si c'était le Black Friday des dragons.

Hé... hé... Clément est arrivé !

Mais voilà, dans la vie, y'a toujours un ou deux héros qui se pointent quand ça sent le roussi. Et dans ce cas-là, c'était un noble du nom de Clément, mais pas juste n'importe quel Clément, non, c'était “saint" Clément. Envoyé par saint Pierre, il avait débarqué à Metz depuis Rome avec un sac de missionnaire sur le dos et l'envie de prêcher l'évangile dans sa besace.

Saint Clément, il n'était pas du genre à faire des discours dans sa chambre entre ses quatre murs. Non, il aimait bien se la jouer à l'ancienne, sur les places publiques, histoire de mettre un peu d'ambiance dans la ville. Et le peuple accrochait à ses paroles comme des ados sur tiktok.

Le défi est lancé

Bon, ça aurait pu s'arrêter là, mais voilà qu'un vieux légionnaire, sûrement un retraité en manque d'action, le met au défi : "Si tu peux faire des miracles, alors, débarrasse-nous de ce Graoully !"

Saint Clément, il était bien au courant des méfaits du dragon, mais il était pas du genre à reculer devant un défi.

Le lendemain matin, il s'est pointé du côté de l'amphithéâtre où le Graoully squattait en mode "je suis le roi du quartier".

Et il était tout seul, notre saint, sans flingues, sans bouclier, refusant poliment l'aide de quelques soldats qui voulaient jouer les gros bras.

Le peuple, lui, il était là à distance respectable, avec les yeux gros comme des soucoupes. Saint Clément avançait sans montrer la moindre peur. Pas l'ombre d'une sueur froide, que de la confiance !

Clément contre-attaque

Et là, le Graoully, en mode surprise party, surgit de derrière une arche, prêt à bondir tel un tigre sur sa proie.

Saint Clément ? Tranquille le gars. Il le fixe droit dans les yeux et fait un truc de ouf : il tend la main !

Le Graoully, lui, il est là, tout hésitant, comme un gamin pris en flagrant délit de piquer des bonbons chez Monop’.

Puis, saint Clément enlève l'étole qu'il portait (oui, il avait la classe même dans les fringues) et la jette autour du cou du Graoully. L'étole s'accroche aux écailles comme un chat à un rideau de perles et s'enroule autour du cou du monstre.

Et là, c'est le moment du nœud magistral. Saint Clément serre fort, et le Graoully se retrouve ficelé comme un saucisson en promo.

Le saint homme traîne le dragon jusqu'au bord de la Seille, et hop, plouf, dans l'eau profonde !

Le Graoully, il a dû avoir le plus grand bain de sa vie, et il disparut dans un tourbillon digne d'un épisode de "Ninja Warrior". Et voilà comment Metz a dit adieu à son dragon-mascotte, pour toujours.

C'est la fête dans la ville !

De retour en ville, saint Clément a eu droit à un accueil digne d'une rock star.

Les habitants de Metz, ils lui ont fait un triomphe, genre le défilé de la victoire, avec des confettis et tout le tralala.

La ville était tellement impressionnée qu'elle décida de passer au christianisme en mode full option. Ce fut le début d'une ère de prospérité, comme si Metz avait reçu un coup de pouce du destin.

En signe de reconnaissance, chaque année, les Messins décident de faire la fête en grande pompe.

Ils organisent une procession qui parcourt les rues de la ville, et devinez ce qu'ils trimballent en grande pompe ?

Saint Clément ?

Que nenni ! L'image du Graoully !

Mais attention, c'est pas dans la terreur, c'est dans la joie et la bonne humeur. On dirait presque une parade de carnaval, mais avec moins de dragons mangeurs de gens.

Comme quoi, même les monstres peuvent finir sous les projecteurs, une fois qu'ils sont sur la bonne voie de l'histoire. Allez savoir pourquoi !

Le Graoullly a-t-il vraiment existé ?

Mais alors, au-delà de la légende, le Graoully a-t-il vraiment existé ?

D'abord, il est intéressant de constater que l'histoire du dragon de Metz n'est pas unique en Europe. On retrouve des légendes similaires à :

• Fontaine-de-Vaucluse (la Coulobre),
• Poitiers (le Grand'Goule),
• Rouen (la Gargouille),
• Tarascon (la Tarasque),
• Furth im Wald en Allemagne (le Drachenstich)

Ce pourrait-il que ce"dragon" soit une sorte de dinosaure miraculeusement resté vivant au début de notre ère ? Ou bien un spin-off légendaire des luttes de Michel et Georges contre le dragon ? Peut-être était-il un crocodile ? Un serpent géant ? Un Loch Ness lorrain ? 😉

Ou bien, symbolisait-il le péché et le paganisme qui régnaient dans la région à l'époque de saint Clément (au 3e siècle de notre ère) ?

L'esprit fécond des rêveurs saura nous entraîner vers des contes dans lesquels la légende se confond avec la réalité.

Le Graoully : le Big Brother d’aujourdhui ?

La légende que vous avez lue plus haut dans l'article, je l’ai écrite avec l’assistance de l’intelligence artificielle (IA). J'ai toutefois retouché l'histoire à de nombreuses reprises... parce que l'IA, c'est utile mais heureusement, l'humain doit (encore aujourd'hui) repasser derrière 🤔 !

À ce sujet, je lui ai demandé de suggérer des pistes de réflexion sur ce à quoi ressemblerait le Graoully de nos jours. Et j’ai trouvé sa réponse si intéressante que je ne peux pas m’empêcher de vous la partager (je n'ai absolument rien retouché sur ce qui suit ci-dessous - c'est la réponse de l'IA mot pour mot) 😳 :

Hmmm... cette affaire de Graoully des temps modernes mérite réflexion, n'est-ce-pas ? 🤔

Si cela vous inspire à écrire un commentaire, je vous invite à le faire tout en bas de l'article ! Cela m'intéresserait d'avoir votre avis sur ce Graoully des temps modernes.

Où trouver le Graoully à Metz ?

Le souvenir du Graoully est resté bien ancré dans la mémoire collective.

A tel point que son image est devenue un atout dans la promotion touristique et/ou commerciale de Metz (comme nous le verrons plus loin dans l'article).

Ainsi, ce monstre fascinant se retrouve à plusieurs endroits de la ville... à vous de partir à sa recherche !

Le monstre dans la cathédrale

Le monstre est représenté en haut-relief à l’entrée de la cathédrale Saint-Étienne sur le portail néo-gothique réalisé par l’architecte Tormow au 19e siècle.

On le voit à nouveau enchaîné aux pieds de saint Clément.

Plus haut, se trouve une autre scène montrant saint Clément baptisant un fidèle sous le regard du Christ et du Graoully vaincu.

Dans la cathédrale, on peut apercevoir un vitrail qui représente saint Clément terrassant le monstre.

L'effigie du Graoully, actuellement en exposition dans la crypte de la cathédrale Saint-Étienne de Metz, servait à effrayer les habitants lors des processions.

Une effigie similaire existe dans la Chambre lorraine du château du Haut-Kœnigsbourg en Alsace.

Le monstre en ville

Au musée de la Cour d'Or à Metz se trouve une statue du 16e siècle qui provient de Gorze. L'ouvrage est en pierre de jaumont avec traces de polychromie. Elle représente saint Clément qui tient en laisse le dragon avec son étole de la main droite. Il est fort probable que le saint tenait la crosse épiscopale dans sa main gauche.

La plus vieille sculpture du monstre se situe au 10 rue Chèvremont, sur la maison du serpent.

Quant à la rue Taison près de la cathédrale de Metz, son nom serait lié à la peur qui saisissait les habitants lorsque le Graoully volait au-dessus des toits à la recherche d'une proie. On disait alors : "Taisons, taisons-nous, voilà le Graoully qui passe.”

Une légende urbaine veut que la toiture verte de la gare de Metz, construite à l'emplacement de l'ancien amphithéâtre romain où le Graoully résidait, soit faite des écailles du monstre.

Observez attentivement la longue façade la gare pour découvrir deux effigies du monstre :

Le monstre en blason

Le Graoully est passé à la postérité sur un certain nombre de blasons, dont celui de l'ancienne commune du Sablon (aujourd'hui rattachée à Metz), le Football Club de Metz (de 1967 à 2021), le Rugby Club de Metz Moselle et le Hockey Club de Metz.

Dans le quartier messin du Sablon, on trouve une rue du Graoully ainsi qu'une école primaire du Graoully.

Pour lire d'autres versions de la légende du Graoully de Metz, consultez les sites suivants :

• Tout Metz
• Le monstre et la légende sur Wikipedia
• Les légendes de Metz sur le site de l'office de tourisme

A découvrir sur le blog :

• L'autre terreur de la Lorraine : le Père Fouettard
• Les petits secrets de la cathédrale de Metz
• 7 Raisons qui vous donneront envie de visiter Metz

Ma recommandation d'hôtel à Metz

Vous souhaitez séjourner à Metz pour vous lancer sur les traces du Graoully et de saint Clément ? Pour cela, je vous recommande l'Hôtel de la Cathédrale*** dans le vieux-Metz. Cet hôtel (dans lequel je suis resté quelques nuits) se situe idéalement en face de la cathédrale, vous permettant de parcourir la vieille-ville à votre loisir !

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Si vous souhaitez une liste d'autres établissements hôteliers à Metz, parcourez la carte ci-dessous :

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Cet article fait partie du rendez-vous interblogueurs #EnFranceAussi, une belle initiative de Sylvie du blog Le coin des Voyageurs. Ce mois-ci, le thème choisi par Dora du blog Arpenter le chemin est "cultes et légendes". Découvrez les articles de ma participation à l'événement en cliquant sur le lien ici !