La cathédrale de Spire en Allemagnevue de l'Altpörtel © Roman Eisele - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons
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Pierre

DERNIÈRE MISE À JOUR : 28 juin 2022

Je vous invite à traverser la frontière allemande au nord de Wissembourg en direction du nord-est. Après un parcours de 60 km, nous voici à Spire (Speyer en allemand). Cette ancienne ville impériale est située au bord du Rhin, dans le Land de Rhénanie-Palatinat. Spire en Allemagne est célèbre pour son imposante cathédrale romane, un des sanctuaires romans les plus vastes et les plus importants du Saint-Empire romain germanique. La cathédrale de Spire est aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Cette reconnaissance du riche patrimoine architectural de la cité rhénane de Spire montre combien une escapade dans le Palatinat est conseillée. Surtout si vous séjournez en Alsace du nord.

Vue d'ensemble de la cathédrale de Spire

La cathédrale de Spire et le Rhin vus du ciel

Découvrir Spire en Allemagne

Spire est la ville de mon enfance.

Une cité historique que je connais comme ma poche pour y avoir résidé près d'une décennie.

A l'époque, les appareils photos numériques n'existaient pas. De ma vie à Spire (et mes visites dans les années 1990), je n'ai que quelques photos argentiques. Ce qui explique que pour illustrer cet article, j'ai dû trouver des photos libres de droit ailleurs sur le web...

La façade occidentale de la cathédrale de Spire © French Moments

Ma photo (argentique !) de la façade occidentale de la cathédrale de Spire © French Moments

Mais cela n'empêchera pas de trouver dans cet article du contenu authentique, du vécu !

J'ai souhaité faire un article de visite complet sur ma ville de cœur en Allemagne, ceci pour deux raisons :

  • ça me fait du bien de repenser 'au bon vieux temps', ces tendres souvenirs de mon enfance dans le Palatinat,
  • je n'ai trouvé aucune page web en français qui donne une visite complète de Spire en Allemagne.

Sans plus tarder, entrons dans la ville impériale de Spire !

L'Altpörtel de Spire la nuit. Photo : Hermann Luyken (Public Domain)

L'Altpörtel de Spire la nuit. Photo : Hermann Luyken (Public Domain)

Spire ou Speyer ?

D'où vient le nom que porte l'ancienne ville palatine ?

Il faut savoir que Spire est une des plus anciennes villes d’Allemagne. Elle doit sa fondation aux Romains qui édifièrent un camp militaire avec une garnison de 200 à 300 hommes vers l’an 10 avant J.-C. Très vite, ce poste militaire devint une cité (vers 10 après Jésus-Christ).

Gaule Belgique

Carte d'une partie de la Gaule Belgique. montrant le territoire de la tribu de Nemeter. Spire est représentée par "Noviomagus".

Autour de 150 après J.-C., la localité apparut sous le nom celtique de Noviomagus.

Puis, le nom de Spira lui fut donné alors que la ville et son territoire étaient assujettis aux Alamans. Ce nouveau patronyme est mentionné pour la première fois en 614 dans les registres du concile de Paris qui réunissaient une soixantaine d'évêques, dont celui de Spire, Hilderich de Spira.

Le concile de Paris se tint le 10 octobre 614 à Paris dans la basilique Sainte-Geneviève (site de l’actuel lycée Henri-IV près du Panthéon).

Spira a donné :

  • Spire en français,
  • Spires en anglais (peu usité), et
  • Speier en vieil allemand (usité jusqu'en 1825) puis Speyer.

On appelle les habitants de Spire les Speyerer en allemand... et les Spirois en français ! Joli, non ?

La ville de Spire au 16e siècle

La ville de Spire au 16e siècle

Séjourner à Spire en Allemagne

En période estivale, les hébergements à Spire peuvent afficher complet. Il est donc recommandé de réserver sa chambre le plus tôt possible ! Vous pouvez également préférer un gîte, une chambre d'hôte ou un camping.

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La "French Connexion" de Spire en Allemagne

La frontière française n'est qu'à 50 kilomètres de la ville de Spire en Allemagne. Strasbourg, capitale de l'Alsace est distante de 115 km par la route. Autrement dit, la France est toute proche...

La frontière n'a pas empêché Spire d'entretenir des relations de proximité avec la France... pour le meilleur et pour le pire !

D'ailleurs, l'histoire de Spire pivote autour d'une année-clé impliquant justement les Français (et ça, c'est pour le pire !)

Le Kaiserdom de Spire en 1610

Le Kaiserdom de Spire en 1610

1689, l'année maudite du sac du Palatinat

Pour bien comprendre Spire, il faut se souvenir de l'année 1689 quand les troupes françaises de Louis XIV ont envahi la région du Palatinat.

Le sac du Palatinat fut une opération militaire menée par les troupes de Louis XIV. 

D’après une idée stupide de Louvois.

Louis XIV en 1701

Louis XIV en 1701

Portrait de Louvois

Portrait de Louvois

Le ministre avait la conviction que cette opération de destruction méthodique assurerait une "défensive sur le Rhin". C’est-à-dire qu’elle protègerait l’Alsace devenue récemment française d’incursions ennemies.

Spire et Pforzheim furent incendiées, le château d’Heidelberg détruit, les villes de Mannheim, Worms et Baden-Baden ravagées…

Avec le recul, les historiens considèrent cette décision comme l’une des plus graves erreurs stratégiques de Louis XIV.

Jusqu’en 1689, l’opinion allemande dans le Palatinat était plutôt favorable à la France. Une France jugée "honnête, humaine, civile, d’un esprit opposé aux barbaries". Mais devant cet acte ignoble, la plupart des princes allemands se rallièrent à la cause des Habsbourg, dont l’influence grandissait dans les pays allemands.

En gagnant la guerre, le roi soleil subit une sévère défaite politique !

Le grand incendie de Spire en 1689

Le grand incendie de Spire en 1689

A Spire : il y a un avant-après 1689

Et, comme nous allons le voir plus tard, le grand incendie de 1689 a eu des conséquences directes sur le développement urbain de la ville.

  • La destruction partielle de la cathédrale.
  • La disparition des vieilles maisons de Spire et la reconstruction dans les années 1700-1710 en style baroque.
  • Le dynamitage de la soixantaine de tours et portes fortifiées (à l'exception notable de l'Altpörtel).
Spire en 1750

Spire en 1750. Observez la cathédrale toujours en ruine.

L'amitié franco-allemande à Spire

Depuis 1959, Spire est jumelée à Chartres, autre ville célèbre pour sa cathédrale. La cathédrale française est un chef d'œuvre d'art gothique quand l'allemande est un joyau d'art roman. Les deux cathédrales sont également inscrites au patrimoine mondiale de l'Unesco.

Chartres Cathedral © Benutzer Honge - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le chevet de la cathédrale de Chartres © Benutzer Honge - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Visite de la ville de Spire en Allemagne

Visiter les monuments historiques, arpenter les vieilles rues, flâner dans les parcs et au bord du Rhin, découvrir les musées de la ville... il vous faudra bien une journée pour en faire le tour !

La vue de la porte sur la Maximilianstrasse et la cathédrale © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

La vue de la porte sur la Maximilianstrasse et la cathédrale © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

Les incontournables de Spire

Voici les monuments et sites incontournables à découvrir à Spire en Allemagne :

  • le Kaiserdom (la cathédrale impériale)
  • l'Altpörtel (la vieille porte de la ville)
  • le musée historique du Palatinat
  • l'église de la Trinité
  • le bain juif
  • la Gedächtniskirche (église commémorative de la protestation)
  • le musée technique
  • le parc de la cathédrale qui mène aux bords du Rhin

Pour cette visite de Spire, je vous propose de suivre un parcours en trois temps. Puis je mentionnerai les sites "hors-parcours" qui méritent le détour.

  • 1er parcours - Spire Impériale : de la Gedächtniskirche aux bords du Rhin par l'Altpörtel, la Maximilianstraße, le Kaiserdom, le parc de la cathédrale. 3 km
  • 2e parcours - Au sud de la Maximilianstraße : de la cathédrale à l'Altpörtel, en passant par le musée historique du Palatinat, le Judenbad (bain juif), la Königsplatz et la maison Feuerbach. 1,75 km
  • 3e parcours - Au nord de la Maximilianstraße : de l'Altpörtel à la cathédrale, en passant par la Korngasse et le faubourg pittoresque du Hasenpfuhl. 1,50 km

Parcours de visite 1 - Spire Impériale

  • Longueur : environ 3 km
  • Départ : Gedächtniskirche
  • Arrivée : Domplatz

Ce premier parcours de visite nous emmène découvrir les incontournables de la ville de Spire en Allemagne, le long de son axe central : la Maximilianstraße.

Commençons la visite par l'entrée dans Spire et la Gedächtniskirche.

Spire en Allemagne - Parcours 1

L'entrée dans Spire

Si vous arrivez par le sud (Landau ou Gemersheim), vous entrez dans Spire par la Landauerstrasse. Sur votre gauche, vous longerez une partie de l'ancienne Cité de France où j'ai habité pendant près d'une décennie.

En effet, c'est ici que résidaient les familles des soldats FFA (Forces Françaises en Allemagne). Les immeubles portaient (et portent toujours) le nom d'anciennes provinces de France : Bourgogne, Lorraine, Champagne, Bretagne, Anjou etc.

Les immeubles de l'ancienne Cité de France à Spire en Allemagne by Google Earth

Les immeubles de l'ancienne Cité de France à Spire en Allemagne by Google Earth

La présence française à Spire se termina dans les années 1990, suite à la chute du mur de Berlin et la réunification allemande.

La Gedächtniskirche, une cathédrale pour les Protestants

La visite de Spire en Allemagne commence fort avec cette église monumentale qui se dresse au carrefour des routes venant de Landau et de Neustadt.

La Gedächtniskirche est un vrai bijou d'art gothique. Ou devrais-je dire d'art néo-gothique.

La Gedächtniskirche vue de la Landauerstrasse à Spire - par Immanuel Giel [Public Domain]

La Gedächtniskirche vue de la Landauerstrasse à Spire - par Immanuel Giel [Public Domain]

Car, malgré les apparences, l'église ne date pas du moyen-âge. Elle fut construite entre 1893 et 1904 en qualité d'église commémorative de la Protestation.

La Gedächtniskirche évoque la diète de Spire (1529), un événement historique pendant lequel la plupart des princes-électeurs et ville libres allemandes "protestèrent" solennellement contre la tutelle de l’empereur dans les affaires de la foi.

Dès lors, c'est à Spire que les adversaires de la Réforme commencèrent à appeler les adeptes de Martin Luther des "protestants", officialisant la division de la Chrétienté en deux branches : les catholiques et les protestants.

L'architecture de la Gedächtniskirche

La Gedächtniskirche fut construite avec des pierres provenant de carrières en Alsace, alors sous domination allemande.

Son architecture néo-gothique tranche avec la cathédrale impériale, de style roman. L'église commémorative s'inspire d'églises gothiques construites en France au 13e siècle.

Vue extérieure de la Gedächtniskirche © Gerd Eichmann - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Vue extérieure de la Gedächtniskirche © Gerd Eichmann - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Sa tour porche, de plan hexagonal, est couronnée d'une flèche gracieuse qui culmine à 100 mètres. Il s'agit de l'église la plus haute de Spire et du Palatinat. De plus, elle détient le record de l'église la plus haute de la rive gauche du Rhin, entre Strasbourg et Cologne.

Ayant été épargnée lors des deux guerres mondiales, la Gedächtniskirche de Spire est considérée comme la meilleure représentation du style néo-gothique en Allemagne.

A l'intérieur, admirez les beaux vitraux : ceux du "chœur impérial" offerts par l'empereur Guillaume II et les rosaces du transept.

Le "chœur impérial" de la Gedächtniskirche © Roman Eisele - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Le "chœur impérial" de la Gedächtniskirche © Roman Eisele - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

L'église Saint-Joseph au cœur d'une querelle de clochers !

La communauté catholique de Spire n'allait pas laisser les protestants construire une église monumentale sans rien faire. Cette petite rivalité se concrétisa par l'édification d'une église à proximité : l'église Saint-Joseph (Josephskirche).

Le chevet de la Josephskirche à Spire - par Immanuel Giel [Public Domain]

Le chevet de la Josephskirche à Spire - par Immanuel Giel [Public Domain]

Le premier coup de pioche fut donné le 9 juin 1912 pour un achèvement des travaux en 1914.

Elle est toute aussi monumentale mais affiche un tout autre style. Un mélange de baroque, de Renaissance, de gothique flamboyant et de Jugendstil. Autant dire que l’église Saint-Joseph détonne dans le paysage spirois.

Saint-Joseph est dominée par d’énormes clochers à bulbes de 90 mètres de hauteur. C’est 10 m de moins que la Gedächtniskirche... mais, comme diront les détracteurs de la Gedächtniskirche, il y en a deux !

L'église est placée sous le vocable de Saint-Joseph, saint patron du Palatinat du Rhin.

La Josephskirche à Spire © Gerd Eichmann - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La Josephskirche à Spire © Gerd Eichmann - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Longez la Gilgenstraße en direction de l’Altpörtel pour atteindre la PostPlatz.

La Postplatz

La Postplatz (place de la Poste) tient son nom de l’ancienne poste, sur la gauche de l’Altpörtel. L’imposant édifice néo-baroque fut construit en 1901. Remarquez la toiture à la Mansart ("à la mode française") avec les lucarnes œil-de-bœuf. Depuis 2012, l’ancienne poste désaffectée est devenue un centre commercial.

La Postplatz vue de l'Altpörtel. Photo by Immanuel Giel (Public Domain)

La Postplatz vue de l'Altpörtel. Photo by Immanuel Giel (Public Domain)

La place est très curieuse avec la représentation de trois styles architecturaux différents : 

  • médiéval (Altpörtel), 
  • néo-Renaissance (le bâtiment rouge du Altpörtel-Café, 1860) 
  • et néo-baroque (la poste).
Poste centrale de Spire en Allemagne © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

La façade de l'ancienne poste centrale de Spire © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

L'Altpörtel, la vieille porte d'entrée dans la vieille-ville de Spire

La vieille porte (l'Altpörtel) est une des plus hautes (55 m) et des plus importantes portes de ville en Allemagne.

Altpörtel de Spire vue de la Postplatz © BlueBreezeWiki - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Altpörtel de Spire vue de la Postplatz © BlueBreezeWiki - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

La partie basse est naturellement la plus ancienne... elle fut construite entre 1230 et 1250. Le dernier étage, une galerie avec des arcades de style gothique tardif, fut ajouté entre 1512 et 1514. Enfin, le toit escarpé muni de lucarnes fut monté en 1708. Il est coiffé d'un gros lanternon.

La face campagne de l'Altpörtel est assez austère et montre des meurtrières. Elle est néanmoins ornée d'une double horloge. La porte est flanquée sur la gauche d'une maison à pignons à volutes de couleur rouge. Elle ajoute une touche baroque à l'ensemble médiéval.

La face ville se révèle moins austère et montre un style plus ouvragé que la face campagne. Deux rangées de larges baies sont surmontées d'une double horloge.

L'Altpörtel côté ville © Dickelbers - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

L'Altpörtel côté ville © Dickelbers - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

La tour fut heureusement épargnée par les troupes de Louis XIV en 1689, lors de la Guerre de Succession du Palatinat. Cliquez ici pour en savoir plus sur la French connexion de l'Altpörtel.

La vue depuis l'Altpörtel

Je vous recommande de monter les marches jusqu'aux arcades. A 30 mètres au-dessus du sol, vous serez récompensé par une vue superbe sur la ville et ses alentours.

D'un côté, la Gedächtniskirche et l'église Saint-Joseph, et en arrière-plan les montagnes du Palatinat, de Landau à Bad Dürkheim.

La Gedächtniskirche et la Josephskirche vues de l'Altpörtel © Roman Eisele - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La Gedächtniskirche et la Josephskirche vues de l'Altpörtel © Roman Eisele - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

De l'autre côté, les monuments du centre historique de Spire de part et d'autre de la Maximilianstraße jusqu'à la célèbre cathédrale. Au loin, les montagnes de Heidelberg et, au nord, les industries de Ludwigshafen et Mannheim.

La cathédrale de Spire vue de l'Altpörtel © Roman Eisele - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La cathédrale de Spire vue de l'Altpörtel © Roman Eisele - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Passons de l'autre côté de l'Altpörtel et entrons dans le centre historique de l'ancienne Ville impériale.

La Maximilianstraße, la Voie Triomphale de Spire

A Spire, on n’a pas eu besoin d’Haussmann pour créer des percées dans le tissu urbain médiéval !

Car depuis le 11e siècle, Spire possède sa Hauptstraße. Bien plus qu’une Grande-Rue, il s’agit ici d’une vraie Voie Triomphale, une Via Triumphalis.

La Maximilianstraße vue de l'Altpörtel © PQ3 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

La Maximilianstraße vue de l'Altpörtel © PQ3 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Longue de 700 m, elle est délimitée par deux monuments : l’Altpörtel à l’ouest et le Kaiserdom (cathédrale impériale) à l’est.

Lors des grandes fêtes religieuses, l’empereur accompagné de sa cour l’arpentait en procession. 

La Maximilianstrasse de Spire en Allemagne. Photo @F51C via Twenty20

La Maximilianstrasse de Spire. Photo @F51C via Twenty20

Maximilien et sa French connection !

En 1816, la rue prit le nom de Maximilianstraße, d’après Maximilien Ier (1756-1825), le premier roi de Bavière. Maximilien de Wittelsbach grandit à Strasbourg et fut également comte de Ribeaupierre (Ribeauvillé) en Alsace. Le parrain de son fils ainé Louis n’était qu’autre que Louis XVI.

Maximilien de Wittelsbach, roi de Bavière, portrait de 1806

Maximilien de Wittelsbach, roi de Bavière, portrait de 1806

Aujourd’hui, la rue a une vocation commerciale. On y trouve de nombreux magasins et boutiques. En décembre, le marché de Noël de Spire occupe la partie de la rue devant l'Alte Münze (maison de la Monnaie).

Les célébrations des 2000 ans de Spire en 1990 furent l’occasion d’interdire le traffic automobile sur la Maximilianstraße. Cela eut pour conséquence l’apparition de nouvelles terrasses de cafés.

Vous y découvrirez les traditionnels vendeurs de Bretzels, un des emblèmes de Spire. A mon arrivée au début des années 1980, les vendeurs de Bretzels officiaient dans des cabanes en bois. Elles ont été remplacées en 1990 par des structures en verre à l'occasion des 2000 ans de la ville.

La Maximilianstrasse à Spire © Sundar1 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Cabanes vendant des bretzels sur la Maximilianstrasse à Spire © Sundar1 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Les monuments de la Maximilianstraße

La rue est bordée de plusieurs maisons à pignons du 18e siècle. Leurs façades aux couleurs pastel donnent une allure gaie à cet axe central du centre-ville.

Aucune maison ne date d’avant 1689 car les troupes françaises incendièrent la ville. Toutefois, Spire et ses monuments ont fort heureusement été épargnés par les bombardements de la Seconde guerre mondiale.

Les plus anciennes maisons (numéros 24, 25, 26, 27, 29, 30, 35, 86) datent des années 1700-1710). Beaucoup affichent un toit avec pignon sur rue, parfois à volutes.

Nº29 Maximilianstraße © Tilman2007 - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Nº29 Maximilianstraße © Tilman2007 - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Nº25 Maximilianstraße © Tilman2007 - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Nº25 Maximilianstraße © Tilman2007 - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Il existe très peu de maisons à colombages (numéro 86 - datant de 1700, Baroque tardif) car après l’incendie de 1689, on a préféré reconstruire en pierre.

Maximilianstrasse 86 Speyer © Manuae - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

86 Maximilianstrasse © Manuae - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

L’Alte Münze

Au numéro 90 de la Maximilianstraße, l’Alte Münze marque en quelque sorte le centre de l'avenue, entre l’Altpörtel et la cathédrale.

Spire en Allemagne - Alte Münze © Immanuel Giel - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Alte Münze © Immanuel Giel - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Il s’agit de la maison de la Monnaie. Depuis le Moyen-âge se trouve ici la maison des monnayeurs. L’ancien édifice fut détruit lors de l’incendie de 1689 et remplacé en 1748 pour l’actuelle construction. Au fil des siècles, elle connut plusieurs fonctions : magasin, entrepôt, bâtiment administratif… En 1874, le bâtiment fut agrandi par un 3e étage avec pignon.

La Dreifaltigkeitskirche

En retrait par rapport à la rue, l’église de la Trinité (Dreifaltigkeitskirche) est une église incontournable à Spire.

La Dreifaltigkeitskirche à Spire © W. Bulach - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La Dreifaltigkeitskirche à Spire © W. Bulach - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La construction de l'église luthérienne est la réponse à la destruction de Spire par les troupes de Louis XIV en 1689.

La reconstruction a commencé lorsque les premières familles sont revenues de leur asile à Francfort-sur-le-Main dix ans après la guerre. Ainsi, l’église fut conçue avec une forte référence à la Katharinenkirche de Francfort. On posa la première pierre en 1701 puis le gros œuvre de l'édifice fut achevé en 1703 avant une inauguration en 1717.

Moins de 80 ans après son achèvement, la principale église luthérienne de Spire subit le sort réservé aux sanctuaires religieux lors de la Révolution française : la désacralisation. Ce n'est qu'après la victoire sur Napoléon et la réorganisation subséquente des territoires allemands que la nouvelle vie ecclésiale commença à se réorganiser.

L'intérieur de l'église

C’est surtout l’intérieur de l’église qui surprend par l’incroyable ornementation. L’église protestante présente une voûte en bois peinte de scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Observez les ornements sculptés en bois sur la chaire, l’autel et les galeries à deux étages soutenues par des piliers sur trois côtés.

L’église a fait l’objet d’une grande restauration de 2015 à 2017.

L'intérieur de la Dreifaltigkeitskirche de Spire © TeKaBe- licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

L'intérieur de la Dreifaltigkeitskirche de Spire © TeKaBe- licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La Rathaus

Au numéro 12 s’élève la façade rouge de la mairie de Spire. Ce bâtiment de style baroque tardif fut construit entre 1712 et 1726 sur le site de la Chancellerie municipale détruite en 1689. Il est coiffé d’un toit à la mansart.

La Rathaus de Spire en Allemagne. Photo @agustin.19gonzalez via Twenty20

La Rathaus de Spire en Allemagne. Photo @agustin.19gonzalez via Twenty20

La Rathaus de Spire en Allemagne© Tilman2007 - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

L'entrée principale de la Rathaus © Tilman2007 - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La Stadthaus

Au numéro 100, l’imposant bâtiment de la Stadthaus date de 1903. Construit en grès rouge issu de carrières lorraines, il affiche un style néo-Baroque et un toit à la Mansart. Surnommé "le palais de Spire" pour ses proportions monumentales et la décoration de sa façade, il était le siège de la DRV, une compagnie d’assurance bavaroise. Il est aujourd’hui occupé par le personnel de la municipalité de Spire.

La Stadthaus à Spire en Allemagne. Photo @F51C via Twenty20

La Stadthaus à Spire en Allemagne. Photo @F51C via Twenty20

Maintenant que nous sommes en face de la cathédrale, arrêtons-nous un instant sur la Domplatz et approchons-nous de l'immense écuelle.

La cathédrale de Spire en Allemagne. Photo by bbsferrari via Envato Elements

La cathédrale de Spire en Allemagne. Photo by bbsferrari via Envato Elements

Le Domnapf

Voyez-vous la grosse écuelle en pierre devant la cathédrale ?  On l'appelle le Domnapf. L'édifice était autrefois rempli de vin lors de la cérémonie d’intronisation d’un nouvel évêque. Sa contenance est d’environ 1580 litres… et chaque habitant de Spire avait le droit d’en boire.

La place de la cathédrale (Domplatz) © Matthias.kammerer - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La place de la cathédrale (Domplatz) © Matthias.kammerer - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Il semble daté de 1294 même si la première mention dans un document ne date “que de” 1314.

En l’observant de plus près, on s’aperçoit qu’il a la forme d’une tasse plate. Il porte les bas-reliefs de plusieurs armoiries, dont celui de l’évêque de Spire. Une coquille Saint-Jacques indique le point de départ du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle depuis Spire.

Le coquillage du Domnapf à Spire © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

Le coquillage du Domnapf à Spire © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

L'inscription latine
Domnapf - Spire en Allemagne © BlueBreezeWiki - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Détail du Domnapf © BlueBreezeWiki - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Une inscription en latin court le long du bord supérieur. Celle-ci explique la fonction du Domnapf :

Quid velit haec, relegas, ut lanx cavus individuelle catinus;
Dum novus antistes procerum comitante caterva - Urbem hanc intrat eques, huc Bacchi munera fundit;
Virginis a templo cleri simul ecclesiarum - Terminus et limes, asile stat libertatis;
Et fit confugium, portus et ara riz. 1490

C’est-à-dire, en français courant :

Vous vous demandez peut-être ce que signifie cette écuelle, comparable à un bol creux :
dès qu'un nouveau souverain (évêque), accompagné de la foule de ses dignitaires, entre dans cette ville, il y verse les cadeaux de Bacchus (du vin).
Du temple de la Vierge (Mariendom) ainsi que du clergé de l'église (palais de l'évêque),
il (le bol) se présente comme une frontière, un mur protecteur et un refuge de liberté.
Et pour l'accusé, c'est un refuge, un port et un autel. 1490

En effet, le Domnapf formait à l’origine la limite entre la ville impériale libre de Spire et la zone d’immunité de la cathédrale. Ainsi, un coupable (ou un criminel) qui arrivait à franchir la limite du Domnapf ne pouvait plus être poursuivi par les autorités de la ville. Ainsi s’appliquait le droit d’asile de la cité épiscopale.

Le Domnapf à Spire © BlueBreezeWiki - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le Domnapf à Spire © BlueBreezeWiki - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Il est maintenant temps de découvrir la fameuse cathédrale impériale de Spire.

Le Kaiserdom

Le Kaiserdom (cathédrale impériale) est le symbole de la ville de Spire.

La cathédrale de Spire vue du ciel © Kai Scherrer - licence [CC0] from Wikimedia Commons

La cathédrale de Spire vue du ciel © Kai Scherrer - licence [CC0] from Wikimedia Commons

Selon le désir de son fondateur, l’empereur salien Conrad II, la cathédrale de Spire fut le plus vaste monument de son époque. En tant que témoignage de la piété des empereurs qui la firent édifier, elle est restée à nos jours un symbole médiéval éloquent de la Chrétienté.

A partir de 1039 et pour presque 300 ans, la cathédrale fut le lieu de sépulture de huit rois et empereurs du Saint-Empire romain germanique, ainsi que de trois impératrices et d’une princesse impériale.

C’est à juste titre que l'on qualifie le Dom zu Speyer de “Cathédrale impériale”. Plus qu’aucun autre monument d’Allemagne, elle évoque le souvenir du Saint-Empire romain germanique.

Des noms glorieux de dynasties allemandes lui sont associés: les Saliens, les Hohenstaufen, les Habsbourg et les Nassau.

L'aigle bicéphale (façade occidentale) © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

L'aigle bicéphale (façade occidentale) © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

Visite rapide de la cathédrale

Donnant sur la Maximilianstraße, la façade occidentale, d’inspiration néo-romane, est une reconstruction datant des années 1854-1858. Elle se singularise par l’alternance de pierres rouges et jaunes, une référence à la période romane-salique.

La cathédrale de Spire © Shesmax - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La cathédrale de Spire © Shesmax - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Il faut contourner la cathédrale par le parc pour admirer le magnifique chevet de style roman lombard, un des plus beaux d’Europe. Le gracieux chevet forme en effet un ensemble architectural d’une incomparable beauté, en accord harmonieux avec les deux tours et le dôme central.

La cathédrale de Spire vue sous l'arche de la tour des Païens © Roman Eisele - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La cathédrale de Spire vue sous l'arche de la tour des Païens © Roman Eisele - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La crypte, consacrée en 1041, se situe sous le transept et le chœur. Il s’agit de la plus grande salle romane à colonnes d’Europe.

Découvrez mon article dédié à la cathédrale impériale de Spire.

La crypte romane de la cathédrale de Spire © Tilman2007 - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La crypte romane du Kaiserdom © Tilman2007 - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Le parc de la cathédrale

L'impressionnante cathédrale romane est entourée d’un grand parc (Domgarten) qui s'étend jusqu'au Rhin.

Dans le parc de la cathédrale de Spire © Kmtextor - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Dans le parc de la cathédrale © Kmtextor - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Fondé en 1821 par Carl Albert Leopold Freiherr von Stengel, le jardin de la cathédrale est aujourd'hui le plus grand parc de Spire.

Par le passé, de nombreux bâtiments cultuels et administratifs l’entouraient, permettant alors de mieux juger la longueur considérable de l’édifice (plus de 133 mètres !)

Devant la cathédrale se trouve une maquette du Kaiserdom à l’échelle 1:100. Elle est en particulier destinée aux personnes malvoyantes.

La cathédrale de Spire vue sous l'arche de la tour des Païens © Roman Eisele - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La cathédrale de Spire vue sous l'arche de la tour des Païens © Roman Eisele - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Le Mont des Oliviers

Le Mont des Oliviers (Ölberg) fut construit de 1505 à 1512 par Jans Seyffer de Heilbronn. Il se dressait autrefois au centre de la cour intérieure du cloître. Le groupe sculptural représente l’arrestation de Jésus dans le jardin des oliviers. Le toit fut ajouté au 19e siècle pour protéger les statues déjà éprouvées par le temps.

Le Mont des Oliviers (Ölberg). Photo : Immanuel Giel [Domaine Public]

Le Mont des Oliviers (Ölberg). Photo : Immanuel Giel [Domaine Public]

La Tour des Païens

La Tour des Païens (Heidentürmchen) est une ruine des remparts médiévaux de Spire construite vers 1280. Il s’agit d’une fortification avec deux tourelles d’escalier. Sur les 68 tours que comptaient les remparts de Spire, c’est la seule porte avec l’Altpörtel qui nous soit parvenue.

La tour des Païens. Photo : Immanuel Giel [Domaine public]

La tour des Païens. Photo : Immanuel Giel [Domaine public]

Les bords du Rhin

Ce premier parcours de visite se termine au bord du Rhin.

On atteint le fleuve par deux moyens : soit par une passerelle franchissant le Schillerweg (à gauche de la Tour des Païens), soit par la Rheinallee.

La cathédrale de Spire et le Rhin © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

La cathédrale de Spire et le Rhin © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

Parcours de visite 2 - Au sud de la Maximilianstraße

  • Longueur : environ 1,75 km
  • Départ : Domplatz
  • Arrivée : Postplatz


Notre 2e parcours de visite de la ville de Spire en Allemagne nous emmène dans les quartiers situés au sud de la Maximilianstraße, à la découverte de site culturels de première importance (le musée du Palatinat) et d'autres d'origine très ancienne (le bain juif).

Spire en Allemagne - Parcours 2

La cour de Vicariat

En face de la cathédrale se trouve le palais épiscopal (Vikarienhof), siège de l'ancien vicariat. Il s’agit d’un complexe de trois ailes de style baroque tardif aux toits en croupe, érigé vers 1704 puis rénové en 1821.

Le Vikarienhof à Spire en Allemagne© Gerd Eichmann - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Le Vikarienhof © Gerd Eichmann - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

L’ancien Consistoire protestant

Le bel édifice de l’ancien Consistoire protestant date de 1893-1894. Avec son architecture représentative de la néo-Renaissance, le bâtiment à deux ailes en grès abrite aujourd’hui le Conseil de l’église protestante du Palatinat (Evangelische Kirche der Pfalz Landeskirchenrat).

Protestant Landeskirchenrat Speyer. Photo @F51C via Twenty20

Le Landeskirchenrat. Photo @F51C via Twenty20

Le musée historique du Palatinat

A proximité immédiate de la cathédrale se dresse un édifice monumental. Avec ses deux tourelles encadrant l’entrée, il ressemble à s’y méprendre à un château. Il n’en est rien car le bâtiment fut construit entre 1907 et 1910 par Gabriel von Seidl pour abriter le musée historique du Palatinat (Historische Museum der Pfalz)

Le musée du Palatinat à Spire en Allemagne © Dontworry - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le musée du Palatinat à Spire en Allemagne © Dontworry - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le musée compte parmi les musées historiques les plus importants d’Allemagne, avec près de 200 000 visiteurs par an et une surface d’exposition de 8000 m².

En 1990, le musée fut agrandi par l’arrière avec la création d’une toiture en verre en forme de deux pyramides… clin d’œil à la pyramide du Louvre inaugurée à Paris un an plus tôt ?

Le musée historique du Palatinat. Photo par Immanuel Giel (Domaine public)

Les pyramides de verre du musée historique du Palatinat. Photo par Immanuel Giel (Domaine public)

On y découvre de nombreuses collections permanentes, illustrant l’histoire culturelle du Palatinat :

La préhistoire du Palatinat

L'espace documente le développement culturel, social et économique de la région depuis les plus anciennes traces de présence humaine jusqu’à la veille de l’occupation romaine. C’est ici que vous découvrirez des bijoux artistiques en or et la pièce maîtresse de la collection : le fameux chapeau d’or de Schifferstadt. Datant de l’âge de bronze, le chapeau se compose d’une fine feuille d’or

Le chapeau d’or de Schifferstadt © Dontworry - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Le chapeau d’or de Schifferstadt © Dontworry - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

L’époque romaine

Les collections donnent un aperçu de l’ère romaine dans la région, dont la tête du Centaure datant du règne de l’empereur Auguste (vers 10 av. J.-C.)

Le trésor de la cathédrale

Le trésor de la cathédrale de Spire présente la dynastie des Saliens, empereurs du Saint-Empire romain germanique aux 11e et 12e siècles. C’est ici que vous découvrirez la fameuse couronne impériale de Conrad II, datant de 1039 (et dont la réplique à grande échelle se trouve dans la cathédrale). On recense également le cercueil en plomb du roi Philippe de Souabe et de nombreux objets funéraires qui ont été trouvés intacts lors des fouilles archéologiques menées sous le chœur de la cathédrale.

Les derniers vêtements de l’empereur

Cette partie du musée présente le fruit de la recherche en matière de tissus médiévaux provenant des sépultures des empereurs et rois dans la crypte de la cathédrale.

La présence protestante dans le Palatinat

L’exposition se concentre sur l’histoire de l’église protestante dans le Palatinat, de la Diète de Spire en 1529 à nos jours, en passant par la construction de la Gedächtniskirche, l'église protestante de la commémoration.

Les temps modernes

L’exposition permanente présente une période courant de la Renaissance aux Trente Glorieuses. On peut y admirer la porcelaine de Frankenthal (créée en 1755 par le Strasbourgeois Paul Hannong), des peintures baroques, le fameux drapeau allemand (noir-rouge-or) qui fut brandi lors de la fête de Hambach (mai 1832), ainsi que les œuvres de l’artiste Anselm Feuerbach, natif de Spire.

La Fête de Hambach en 1832

La Fête de Hambach en 1832

Le musée du vin

Cette partie du musée donne un aperçu de l’histoire de la viticulture et de la consommation du vin sur plus de 2000 ans. C’est ici qu’on trouve le vin de raisin le plus ancien du monde (vers 325).

Le plus vieux vin du monde à Spire en Allemagne © Carole Raddato - licence [CC BY-SA 2.0] from Wikimedia Commons

Le plus vieux vin du monde à Spire © Carole Raddato - licence [CC BY-SA 2.0] from Wikimedia Commons

La partie du musée du Palatinat consacrée au vin © DerHexer - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La partie du musée du Palatinat consacrée au vin © DerHexer - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Les grandes expositions temporaires

De plus, le musée organise tous les ans de grandes expositions temporaires : Richard, Cœur de Lion, le chevalier prisonnier (2017/2018), Marilyn Monroe, l’inconnue (2018/2019), Medicus, le pouvoir de la connaissance (2019/2020).

A la sortie du musée, marchez une centaine de mètres sur la Domplatz et tournez à gauche sur la Kleine Pfaffengasse. Puis de nouveau à gauche sur la Judengasse. Empruntez à gauche la Judenbadgasse.

Le bain juif

Notre chemin nous amène à un lieu insolite du Vieux Spire : le bain juif (Judenbad).

La Mikvah (bain juif) à Spire en Allemagne © Nemracc - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

La Mikvah (bain juif) à Spire © Nemracc - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

On sait que des juifs ont logé sur ce site dans les années 1080.

En 1100, on y édifia une synagogue pour abriter les cultes de la communauté juive, une des plus importantes du Saint-Empire.

L’infrastructure du bain rituel (“mikveh”) date de 1128. Il est le plus vieux monument de ce genre en Allemagne.

Le bain juif (Judenbad) à Spire en Allemagne © Chris 73 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le bain juif (Judenbad) à Spire © Chris 73 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Avec Worms et Mayence, l’évêché de Spire était un pôle d’accueil des Juifs dans le Saint-Empire. Les privilèges impériaux conférés à ces trois villes n’empêchèrent pas les persécutions et les pogroms. Le plus sévère date du 22 janvier 1349, lorsque la communauté juive de Spire fut complètement anéantie. Une nouvelle communauté juive s’y installa à partir de 1354, qui fut elle aussi dissoute en 1435. Et ainsi de suite, l’histoire de la communauté juive de Spire fut faite de persécutions et de retours en grâce.

Le bassin du Judenbad © Manuae - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Le bassin du Judenbad © Manuae - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

L'holocauste

La Nuit de cristal du 9 au 10 novembre 1938 fut fatale à la communauté juive de Spire. La synagogue construite en 1837 fut détruite. Pendant l’Holocauste qui suivit, on dénombra 81 résidents juifs de Spire déportés, et pour la plupart assassinés dans les camps de concentration.

On raconte qu’un seul Juif survécut à l'ère nazie en se cachant à Spire.

La communauté juive avait complètement disparue dans la ville de Spire jusque dans les années 1990. Une nouvelle synagogue fut inaugurée le 9 novembre 2011, 73 ans après la tragique Nuit de Cristal.

Le musée SchPIRA

La ville inaugura en 2010 le musée SchPIRA qui présente les collections archéologiques et historiques sur les trois importants piliers de la communauté juive : la synagogue, le cimetière et le bain rituel. Schpira désigne la ville de Spire en hébreu.

Cour des Juifs à Spire en Allemagne (Judenhof) © Nemracc - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Les vestiges de la Cour des Juifs à Spire (Judenhof) © Nemracc - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Rejoignez la Kleine Pfaffengasse qui mène à la Königsplatz.

La Königsplatz

La Königsplatz est littéralement "la place du roi". Elle date de 1806 et est bordée d'immeubles sans grand intérêt architectural.

Spire en Allemagne - Königsplatz © Manuae - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La fontaine au centre de la Königsplatz © Manuae - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Ceci dit, observez la fontaine bretzel au centre de la place. Elle date de 1953 et comporte un garçon aux bretzels de Spire et le blason des 16 corporations.

C'est à l'emplacement de la place qu'on trouva une grande colonne de l'époque romaine dédiée à Jupiter (aujourd'hui exposée au musée historique du palatinat). Elle indiquerait la présence sur le site d'un forum romain.

La place est animée lors des jours de marché (tous les samedis, de 7h à 13h). C'est là que ma mère s'approvisionnait en bons légumes et fruits de saison quand nous habitions Spire, dont les fameuses asperges du Palatinat !

Je vous conseille de rejoindre l'Altpörtel par la Ludwigstraße et la Roßmarktstraße... et, si vous avez le temps, de faire un petit crochet par la Feuerbachhaus (prendre à gauche la Allerheiligenstraße).

La maison de Feuerbach

En 1971, la maison natale du peintre fut sauvée de la démolition par une association créée spécialement à cet effet. Aujourd’hui, la Feuerbachhaus abrite un musée dédié au peintre, un mémorial et un bar à vin. 

Spire en Allemagne - Feuerbachhaus © Sundar1 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

La maison natale de Feuerbach © Sundar1 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Ce centre culturel à Spire expose une trentaine de peintures d'Anselm Feuerbach, principalement des portraits et autoportraits. De délicates aquarelles de fleurs de sa sœur aînée Emilie, des extraits des lettres d'Anselm et des renseignements sur la famille complètent l'exposition.  

Qui est Anselm Feuerbach ?

Le peintre Anselm Feuerbach (Spire, 12 septembre 1829 - Venise, 4 janvier 1880.) est issu d’une célèbre famille allemande. Le jeune artiste étudia à l’Académie des beaux-arts de Dusseldorf puis voyagea à Munich, Anvers et Paris. Grâce à une bourse du Grand-Duc de Bade, Anselm Feuerbach se rendit en Italie, où il passera 17 ans de sa vie.

Anselm Feuerbach in 1873

Portrait d'Anselm Feuerbach en 1873

Anselm Feuerbach avait déclaré en 1876 :

« Pour être un bon peintre, il faut quatre choses : un cœur doux, un œil fin, une main légère et des pinceaux toujours fraîchement lavés ».

Visitez le site de la Feuerbachhaus

Feuerbachhaus Garten © Manuae - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Le jardin de la maison de Feuerbach © Manuae - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Rejoignez la Postplatz par la Roßmarktstraße. Vous aurez une vue de profil pittoresque sur l'Altpörtel.

Spire en Allemagne - L'Altpörtel et la Rossmarktstrasse © Gerd Eichmann - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

L'Altpörtel et la Rossmarktstrasse © Gerd Eichmann - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Parcours de visite 3 - Au nord de la Maximilianstraße

  • Longueur : environ 1,5 km
  • Départ : Postplatz
  • Arrivée : Domplatz


Ce quartier de Spire abritait de nombreuses églises et monastères qui furent dissouts et nationalisés à la suite de la Révolution française. Souvent, les sanctuaires et leurs complexes étaient vendus pour être démolis. Seuls le Guidostift, le monastère dominicain (St. Ludwig), le couvent de Sainte-Madeleine, l'Ägidienkirche et la cathédrale ont échappé à la destruction et ont été conservés à ce jour.

Spire en Allemagne - Parcours 3

Le long de la Korngasse

Côté ville de l’Altpörtel, empruntez la ruelle Korngasse sur toute sa longueur jusqu’à sa jonction avec la Maximilianstraße.

Les habitants de Spire apprécient la Korngasse (ruelle du blé) pour ses cafés rustiques et ses tavernes à vin, ainsi que pour ses magasins d’artisanat. On y trouve une galerie commerçante (Kornmarkt), des ateliers de joaillerie, et des boutiques de mode.

Spire en Allemagne - Korngasse © Manuae - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Un aspect de la Korngasse © Manuae - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

A hauteur de l’Alte Münze, prendre à gauche la Salzgasse (ruelle du sel).

La Heiliggeistkirche

Au prochain carrefour, regardez à gauche (Johannesstraße) l’église du Saint-Esprit ou Heiliggeistkirche. Cette église-halle de style baroque fut construite entre 1700 et 1702 pour abriter le lieu de culte de la communauté réformée de Spire. En 1792, sous la Révolution française, c’est ici que se réunissaient les Jacobins de Spire. Ce ne fut que dix ans plus tard, sous Napoléon, que la congrégation protestante retrouva son église.

Spire en Allemagne - Heiliggeistkirche © Leiflive - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

L'église de la Heiliggeistkirche © Leiflive - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La Laufturm

Un coup d’œil à droite (Große Himmelsgasse) et vous ne pourrez manquer d’apercevoir le clocher blanc de la Laufturm. Elle marque l’emplacement de l'ancienne église Saint-Georges et son hospice fondés en 1260. En 1555, l’église et l’hôpital devinrent protestants et furent détruits lors du grand incendie de la ville de Spire par Louis XIV en 1689.

Spire en Allemagne - Laufturm © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

Le clocher de la Laufturm © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

Le complexe fut reconstruit après la guerre. La tour fut elle-même l’objet d’une grande restauration en 1822 avec l’installation d’un carillon et d’une horloge.

Le 2 juillet 1891, un incendie détruisit à nouveau l’église qui ne fut pas reconstruite. Le clocher et sa belle lanterne néo-baroque sont donc les uniques témoins de l’ancienne église Saint-Georges et de son hôpital.

La Fischmarkt

Descendre la St. Georgen-Gasse jusqu’à la place du marché aux poissons, la Fischmarkt.

Spire en Allemagne - La fontaine de la Fischmarkt © Sundar1 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

La fontaine de la Fischmarkt © Sundar1 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le marché aux poissons, mentionné comme "forum piscium" dès 1290, s'étendait le long du Speyerbach. Les lieux ont bien changé depuis le moyen-âge et la place a fait l’objet d’un réaménagement urbain en 1982 avec l'ajout d'une fontaine en forme de poisson échasse. On la doit au sculpteur natif de Landau Stefan Forler. La sculpture rappelle le séculaire métier de pêcheur, aujourd'hui disparu à Spire. 

L’auberge Kutscherhaus (la maison du cocher) qui borde la place est une maison à colombages datant de 1901 (elle n’a donc rien de médiéval malgré son apparence !)

Spire en Allemagne - La Kutscherhaus sur la Fischmarkt © Manuae - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

La Kutscherhaus sur la Fischmarkt © Manuae - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

C'est sur cette place que les enfants de ma classe d'école primaire avons chanté "Frère Jacques" en allemand lors d'un événement franco-allemand rassemblant des écoles primaires de Spire.

Spire en Allemagne - Fischmarkt and Kutscherhaus © Franzfoto - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

La maison Kutscherhaus sur la Fischmarkt et la vue sur la cathédrale © Franzfoto - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Les ruelles de la Holzmarkt

Marchez en direction de la Holzmarkt et flânez dans les petites ruelles pittoresques sur la droite.

Empruntez la St.-Veltengasse pour atteindre les ruines du Retscher.

St-Veltengasse © Franzfoto - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

St-Veltengasse © Franzfoto - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Les ruines du Retscher

Ces ruines appartiennent à un hôtel particulier gothique : le Retscher. Aujourd’hui jouxtant l’arrière de l'église de la Trinité, la tradition locale (erronée) en faisait le site où siégeait la Diète impériale de 1529, au cours de laquelle se déroula la fameuse Protestation de Spire. Le grand incendie de Spire en 1689 l’ai laissé en ruines. Il s’agit toutefois du seul bâtiment médiéval profane de la ville dont les vestiges sont encore importants. 

Retscher à Spire en Allemagne © Willie 2000 - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Les ruines du Retscher © Willie 2000 - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Cette ancienne maison patricienne remonte à 1241 et doit son nom à son premier résident, Retschelinus (mentionné en 1241).

Revenez sur la Holzmarkt par la St.-Margarethengasse.

Tournez à gauche (Mittelsteg) pour franchir la rivière de Speyererbach.

Prendre à droite la Hasenpfuhlstraße jusqu’au carrefour avec la Sonnengasse.

Le Hasenpfuhl

C’est ici le quartier de Hasenpfuhl (littéralement la patte de lièvre) dont la première mention écrite remonte à 1232. Au lendemain de la guerre de succession du Palatinat, le faubourg était devenu le quartier des pêcheurs et des bateliers.

Le quartier du Hasenpfuhl de Spire en Allemagne © Sundar1 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le quartier du Hasenpfuhl près du Sonnebrücke © Sundar1 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Klosterkirche St. Magdalena

Au carrefour, observez l’église du couvent de Sainte-Madeleine datant de 1717.

Speyer St. Magdalena © Dickelbers - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

L'entrée du convent Ste Madeleine © Dickelbers - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Sur la soixantaine de monastères du Palatinat, le couvent de Sainte-Madeleine est le seul à avoir traversé les siècles et leurs bouleversements. Les religieuses y vivent et y travaillent depuis près de 800 ans.

L'église du couvent St. Magdalena © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

L'église du couvent St. Magdalena © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

Empruntez la Sonnengasse.

Le Sonnenbrücke

Le Sonnenbrücke (pont du soleil) est un des endroits les plus photogéniques de Spire avec, en arrière-plan, la cathédrale dans toute sa longueur.

Non loin de la cathédrale de Spire © Pierre Guernier

Pierre sur le Sonnenbrücke de Spire en Allemagne © Pierre Guernier

Le Sonnenbrücke est le seul pont médiéval de Spire qui fut conservé presque dans son état d'origine. Sa première mention date d'environ 1242 sous son nom initial, le Nikolausbrücke (pont Saint-Nicolas).

Cathédrale de Spire © French Moments

Rachel sur le Sonnenbrücke de Spire en Allemagne © Pierre Guernier

Les maisons à colombages

La maison à colombages est l'ancienne auberge Zur Sonne (au soleil) qui a donné son nom au pont Sonnenbrücke et à la ruelle du même nom.

Sonnengasse à Spire en Allemagne© AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

Une des maisons à colombages de la Sonnengasse © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

Les maisons à pans de bois des deux côtés du pont ont été détruites en 1689 pendant la guerre de succession du Palatinat et reconstruites entre 1698 et 1702.

Le grand incendie provoqué par les Français en 1689 explique ainsi l’absence relative de maisons à colombages dans la vieille ville. Il existe cependant quelques exceptions dont celles que nous avons vues de chaque côté du Sonnenbrücke. On trouve également quelques spécimens le long des ruelles à suivre en direction de la place de la cathédrale : la Tränkgasse et la Stuhlbrudergasse.

Maison à colombages au carrefour des Stuhlbrudergasse et Pistoreigasse © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

Maison à colombages au carrefour des Stuhlbrudergasse et Pistoreigasse © AnRo0002 - licence [CC0] from Wikimedia Commons

Nº2 Tränkgasse © Tilman2007 - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Nº2 Tränkgasse © Tilman2007 - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Sites à voir hors parcours

Si vous êtes curieux et que vous souhaitez découvrir les moindres recoins de Spire en Allemagne, voici quelques recommandations de sites et monuments à voir :

Spire en Allemagne - Hors Parcours

Le cloître du monastère des Augustins

Hagerdornsgasse

L’Augustinergasse, comme son nom l’indique, évoque le souvenir du monastère des Augustins à Spire détruit en 1866. Le monastère, fondé au milieu du 13e siècle et reconstruit de 1697 à 1714, a pour seul vestige ce cloître gothique du 15e siècle, remonté ici en 1986.

Augustine Cloister Speyer LR © Sundar1 - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Le cloître des Augustins © Sundar1 - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Friedenskirche St. Bernhard

3 Hirschgraben

Le jour de Noël 1146, le célèbre moine bourguignon Bernard de Clairvaux prêcha la seconde croisade en la cathédrale de Spire

En 1952, le chapitre de la cathédrale de Spire proposa l’édification d’une église dans le cadre de la commémoration du 800e anniversaire de la mort du saint.

On construisit l’église au nord de la vieille-ville entre 1953 et 1954. Son inauguration rassembla des évêques français et allemands (Metz, Strasbourg, Mayence et Spire), le chancelier Konrad Adenauer et le ministre français des affaires étrangères, Robert Schuman. En effet, la nouvelle église était destinée à servir de symbole de réconciliation entre l'Allemagne et la France. Ainsi, la moitié des coûts de construction fut financée par des collectes de catholiques français.

D'où son nom : Friedenskirche St. Bernhard (l'église de la paix Saint-Bernard)

L’architecture se caractérisent par des formes très simples mais harmonieuses, en écho aux monastères cisterciens du moyen–âge.

L'église Saint-Bernard de Spire en Allemagne © BlueBreezeWiki - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

L'église Saint-Bernard de Spire en Allemagne © BlueBreezeWiki - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Hirschgraben et la plus vieil édifice de Spire

Le Hirschgraben était un fossé défensif des fortifications de la ville de Spire. Les remparts ont aujourd’hui laissé place à une avenue : la Hirschgraben. C’est sur le côté sud de la rue que se trouve la plus vieille habitation de Spire

En réalité, il s’agit d’une partie de l’ancien rempart médiéval dans lequel on a construit une habitation. Celle-ci faisait partie du complexe de l'abbaye de Saint Guido. La façade en pierre de taille date des années 1100. On aperçoit encore les créneaux romans et une meurtrière d'arbalète.

La maison du Hirschgraben © Manuae - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

La maison du Hirschgraben © Manuae - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le parc Adenauer

Le parc Adenauer est un havre de paix au nord de Spire. L’espace vert comprend un bassin de nénuphars créé en 1858 et de vieux arbres dont un séquoia, un chêne anglais, un érable japonais, un bouleau de l’Himalaya… Le parc occupe le site de l’ancien cimetière de Spire, ce qui explique la présence de nombreuses stèles funéraires. C’est ici que repose l’ancien chancelier allemand Helmut Kohl (1930-2017).

La tombe du chancelier Helmut Kohl à Spire en Allemagne © Smalltown Boy - licence [CC0] from Wikimedia Commons

La tombe du chancelier Helmut Kohl © Smalltown Boy - licence [CC0] from Wikimedia Commons

La chapelle gothique date de 1516. En 1520, un mont des Oliviers en grès compléta le sanctuaire. Les troupes de Louis XIV l'épargnèrent miraculeusement lors de la Guerre de Succession du Palatinat. Et elle traversa la Révolution française sans encombre !

La chapelle du parc Adenauer à Spire en Allemagne © BlueBreezeWiki - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

La chapelle du parc Adenauer © BlueBreezeWiki - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le Riegel

Riegel est le nom d’un pont en arc sur le cours d'eau, le Speyererbach. Il s’agit d’un vestige des remparts médiévaux de Spire.

Un jardin privé au bout de la Mehlgasse y donne accès mais celui-ci n’est accessible que dans le cadre de visites de groupe et de visites publiques lors du Grynen Band.

Lors de mes années passées à Spire, on avait une jolie vue sur le Riegel depuis le pont de la Mörschgasse avec, en arrière-plan, la cathédrale.

L'arc fortifié du Riegel à Spire en Allemagne. Photo par Immanuel Giel (Domaine Public)

L'arc fortifié du Riegel à Spire en Allemagne. Photo par Immanuel Giel (Domaine Public)

Purrmann-Haus

14 Kleine Greifengasse

Le musée du peintre spirois Hans Purrmann (1880–1966) présente des objets qui documentent et illustrent la vie de Hans Purrmann et Mathilde Vollmoeller-Purrmann (peintures, estampes, aquarelles, sculptures…)

Technik-museum Speyer

L’une des attractions phares de Spire, le musée technique présente un grand nombre de techniques issues de la construction de véhicules et d'avions sur une surface couverte de 25 000 m2 et de 100 000 m2 en extérieur.

Vue d'ensemble du musée technique de Spire © Rolf Kickuth - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Vue d'ensemble du musée technique de Spire © Rolf Kickuth - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

On y trouve le plus grand avion à hélices au monde (l’Antonow An-22), le sous-marin U9 de la marine allemande, l’orbiteur russe Bourane, un boeing 747-200 de la Lufthansa, des locomotives à vapeur, un hélicoptère, des motos de course, des camions de pompiers, etc.

Tecknik Museum à Spire en Allemagne © Triple-vert - licence [CC BY-SA 2.0] from Wikimedia Commons

Tecknik Museum à Spire en Allemagne © Triple-vert - licence [CC BY-SA 2.0] from Wikimedia Commons

Au Technik Museum de Spire en Allemagne. Photo @Serfercar via Twenty20

Au Technik Museum de Spire en Allemagne. Photo @Serfercar via Twenty20

Tecknik Museum à Spire en Allemagne © Triple-vert - licence [CC BY-SA 2.0] from Wikimedia Commons

Tecknik Museum à Spire en Allemagne © Triple-vert - licence [CC BY-SA 2.0] from Wikimedia Commons

Le musée technique s’étend sur les terrains de la caserne Martin, auparavant occupée par un régiment FFA (Forces françaises stationnées en Allemagne). Le passé français des lieux se retrouve dans le nom du bâtiment principal abritant les collections : Liller Halle (le hall de Lille).

Le Wilhelmsbau au musée technique de Spire, ancienne caserne française © Batke - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le Wilhelmsbau au musée technique de Spire, ancienne caserne française © Batke - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Fastnachtsmuseum

Wormser Landstraße

Curieusement, la Warrturm se dresse au milieu d'une zone commerciale et industrielle au nord de Spire. Les quatre étages de cette ancienne tour de guet médiévale abritent aujourd'hui le musée du carnaval.

Le musée documente la tradition insolite des carnavals dans la région du Rhin supérieur (comme celui de Mulhouse). On y découvre des documents et photographies sur l’histoire du carnaval, des textes de chansons, des bonnets de fou, des costumes (dont celui du comte Kuno de Bruchsal, du fameux chasseur du Kurpfalz ou de la sorcière Hottschreck de la guilde des fous de Grötzingen).

La Warturm abrite le musée du carnaval © Claus Ableiter - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

La Warturm abrite le musée du carnaval © Claus Ableiter - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Pour en savoir plus sur Spire en Allemagne

Une épingle pour Pinterest ?

Spire en Allemagne Speyer Pinterest copyright French Moments

Image mise en avant : la cathédrale de Spire en Allemagne vue de l'Altpörtel © Roman Eisele - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons.

A propos de l'auteur

Pierre a grandi en Alsace, en Lorraine et en Allemagne avant de s’établir en Australie. Passionné de la France et de sa culture, il a fondé French Moments, une organisation initialement basée à Sydney qui promeut notre beau pays au public anglophone. En 2014, il est revenu s’installer en Europe avec son épouse Rachel et sa petite fille Aimée. Professeur d’économie et de management en BTS, Pierre est également formateur de français en langue étrangère et guide touristique. Après avoir résidé quelques années en Ile de France et en Savoie, il promeut aujourd'hui la France depuis l'East Sussex en Angleterre.

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  • Bonjour Pierre,
    Cet article constitue un super guide pour cette belle ville de Speyer, il est bien difficile d’être plus complet, merci pour ce beau reportage, j’ai visité le Dom et ses alentours immédiats mais de loin pas tout cet ensemble que vous nous décrivez !!

    • Merci Georges, Spire est une si belle ville (et tant de souvenirs d’enfance) qu’il m’était presque impossible de ne pas la mettre à l’honneur 🙂

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