Pour apercevoir Tante Airie, vous devrez vous rendre au Pays de Montbéliard à l’approche de Noël. Ce personnage souriant et bienveillant du folklore local distribue des friandises et des cadeaux aux enfants du pays la nuit de Noël. Ces dernières années, Tante Airie semble tenir bon face au rouleau-compresseur médiatique du Père Noël. Petite présentation du personnage…
Qui est Tante Airie ?

Au Pays de Montbéliard, la tradition de Noël est liée au personnage de Tante Airie depuis des temps fort anciens. On dit qu’il s’agit d’une bonne fée protectrice de la région vivant dans une grotte du Lomont dans le Jura tout proche. La légende raconte qu’elle écoute les rêves des enfants portés par le vent en collant l’oreille à la paroi de sa grotte.
D’autres reconnaissent en elle la comtesse Henriette de Montbéliard (1387-1444) qui, dans les dernières années de sa vie, a montré envers ses sujets une générosité et une bonté inégalées.

Vêtue en paysanne, Tante Airie sillonne le Pays de Montbéliard (et certaines contrées du Jura suisse voisin) la nuit de Noël pour distribuer cadeaux et friandises. Pour cela, elle est assistée par sa fidèle bourrique, Marion.
La visite de Tante Airie
À chaque enfant sage, elle distribuait oranges, biscuits, gateaux et marrons. Les plus vilains recevaient un bonnet d’âne.
Mais, contrairement au Père Noël ou à Saint-Nicolas, la Tante ne s’arrêtait pas là. Les parents pouvaient, eux aussi, en prendre pour leur grade ! Lors de sa visite, elle avait son mot à dire sur la propreté de la maison. Elle vérifiait la cuisine, le mobilier, les rangements et gratifiait les ménages laborieux, économes et charitables. Une vraie fée du logis qui savait récompenser les familles les plus méritantes d’une pièce d’or.

Avant son départ, les enfants devaient avoir pensé à offrir une carotte ou une pomme à l’ânesse – c’était la moindre des choses, non ?
On peut l’apercevoir au marché de Noël de Montbéliard tous les après-midi (sauf le lundi). Elle réside dans une maisonnette que l’on peut visiter place Denfert-Rochereau.

Moi je l’ai toujours connue sous son nom de « Tante Airie » (diminutif de Henriette ou Ariette), mais on l’appelle aussi Tante Arie ou Tantarie.
À quoi ressemble Tante Airie ?

Dans la tradition montbéliarde, Tante Airie se reconnait à plusieurs caractéristiques :
- Elle ressemble à une mamie nova mais son visage a gardé les traits d’une enfant.
- Ses cheveux sont couleur argent.
- Sa jupe est relativement courte (sans être une mini-jupe tout de même !)
- Elle porte des chaussures à boucles.
- En hiver, elle revêt une longue cape noire à capuchon.
- Si l’on est d’accord sur le fait que c’est une fée, elle n’a cependant pas de baguette magique !
- Sa coiffe est typique de Montbéliard : la câle à diairi. Câle pour bonnet. Diairi pour chignon. Il s’agit donc du « bonnet qui couvre le chignon » ! (pour en savoir plus sur la câle à diairi).
Où est célébrée Tante Airie ?

Tante Airie est célébrée dans le Pays de Montbéliard, autrefois principauté wurtembergeoise (comprenez la région allemande de Stuttgart). Pour la petite anecdote, les Allemands connaissaient Montbéliard sous le nom charmant de Mömpelgard !
Ceci dit, à une quinzaine de kilomètres au nord de Montbéliard, à Belfort, la bonne fée n’est déjà plus chez elle. Plus à l’ouest, à Besançon, on ne trouve plus sa trace… il s’agit donc d’un personnage qui appartient exclusivement au folklore local !
Cependant, dans les campagnes du Doubs, du Jura et de la Haute-Saône, des fées-sorcières similaires à la Tante ont un temps existé avant l’arrivée du Père Noël : Chauchevieille, Chauchepaille et Trotte-Vieille. Si leurs noms sont rigolos, leur apparence suffisait à faire peur aux enfants : elles étaient déguisées, cornues, et bien laides…
Toutefois, il semblerait que certaines communes du Jura suisse voisin célèbre Tante Airie à Noël… mais mes sources ne sont pas assez sûres pour l’affirmer… alors si vous avez des infos, je suis preneur 🙂
Vous avez rencontré Tante Airie ? Faites-nous en part en laissant un petit commentaire !
Chez moi à La Corbière en haute Saône, les grands mères nous menaçaient d’appeler » la vieille femme » qui était avare et ne se nourrissait que de jus de viande. Aussi, elle mâchait sa viande pour en extraire le jus et redonnait le morceau ainsi désèché à sa servante qui n’avait que ça pour nourriture. Elle était aussi très répressive avec les efants pas sages.
Merci Gérard pour ce témoignage. En effet, cette « vieille femme » n’est pas sans rappeler la Tante Airie. Après tout, la Haute-Saône et Montbéliard ne sont pas si éloignés 🙂