"Aujourd'hui, je vais en France !" Voici le message que j'ai envoyé à mes abonnés anglophones le 12 avril 2023. Ce jour-là, nous avons quitté la côte sud de l'Angleterre pour aller vivre le printemps dans les Alpes françaises !
Une fois rentrés chez nous, j'ai pris le temps de traduire l'essentiel de l'article de blog en français pour le 10e anniversaire du rendez-vous #EnFranceAussi.
Le 10e anniversaire du RV #EnFranceAussi
Cet article contribue à l'opération anniversaire du rendez-vous #EnFranceAussi auquel je participe régulièrement depuis 2016.
Ainsi, depuis 10 ans, une bande de blogueurs écrit chaque mois sur son blog personnel des articles destinés à faire (re)découvrir des petits coins de France à travers de visites, de sorties, de randonnées et de découvertes insolites.
Ce mois de juin marque aussi le 5e anniversaire du webzine En France Aussi.
En juin, nous fêtons ces anniversaires avec une ronde d’articles qui seront publiés sur les blogs participants.
Pour retrouver tous les articles, suivez le hashtag #EnFranceAussi sur Twitter, Instagram et Facebook. Vous pouvez aussi passer de blog en blog car sur chaque article, il y aura un lien vers l’article précédent et vers l’article suivant.
Hier, c'est Sandrine du blog One Two Trips qui nous suggère où passer une semaine de vacances en France. Et demain, j'ai l'honneur de vous présenter le prochain blog de la ronde : Les Aventures d'Arthur et Thibaut dans lequel Virginie nous donnera un joli résumé des 10 ans d'EnFranceAussi !
Les étapes de visite dans les Pays de Savoie
Notre voyage dans les Pays de Savoie s'est déroulé en plusieurs étapes.
Mon épouse Rachel a visité le Luberon en Provence pendant deux semaines.
Pendant ce temps, ma fille Aimée et moi-même sommes restés dans la région d'Annecy, où vit ma famille.
Fin avril, nous nous sommes retrouvés tous les trois à Lyon avant de nous rendre en Tarentaise pour passer quatre semaines dans notre ancien village, perché à 1250 m, avec vue sur les sommets enneigés.
Cette page rassemble ainsi tous les emails envoyés à nos lecteurs anglophones avec plus de photos.
Le printemps dans les Pays de Savoie
Vendredi 14 Avril
Bonjour de France !
Mercredi dernier, nous avons voyagé sans encombre.
Notre train nous a emmenés à l'aéroport de Gatwick et à travers la campagne anglaise du Sussex. En chemin, nous avons pu admirer le magnifique château d'Arundel.
Après avoir traversé la Manche, notre avion a survolé la Normandie et les magnifiques méandres de la Seine. Mais les nuages ont bloqué toute vue vers Rouen, et nous avons atterri à Genève, en Suisse, sous la pluie.
Nos premiers jours en France se sont donc déroulés sous la pluie et dans le froid.
Lorsque les nuages se sont un peu dégagés, nous avons pu voir la neige fraîchement tombée sur les hauteurs (voici une vue depuis la chambre) :
Le soleil devrait revenir la semaine prochaine, ce qui nous donnera l'occasion d'explorer un peu plus la campagne et de prendre quelques photos.
En attendant, je vous souhaite une bonne journée.
Samedi 15 avril
Depuis notre arrivée, le temps est très maussade - pluie dans le village et neige sur les hauteurs - et nous n'avons guère l'occasion d'explorer les environs.
Qu'à cela ne tienne, hier nous avons "risqué" la marche au-dessus du village.
C'était une bonne idée, car ça fait du bien !
Les photos manquent peut-être un peu de lumière, mais malgré l'absence de soleil, elles donnent une idée de ce qu'est le printemps dans les Pays de Savoie : un vert qui rivaliserait avec celui de l'Irlande !
Notre promenade nous a conduits sur les hauteurs de Thorens-Glières avec une vue magnifique sur les Préalpes d'Annecy et la campagne du plateau des Bornes.
Sans oublier le château médiéval de Thorens :
De délicieux moments français
De retour au village, ma fille Aimée a soudain chuchoté quelque chose à l'oreille de sa mamie.
Nous venions de passer devant une boulangerie et Aimée rêvait depuis longtemps de manger un éclair à la vanille. Ma mère est une "mamie gâteau" et n'a pas hésité une seconde à exaucer son vœu.
Je sais combien ces délicieux petits moments français resteront dans la mémoire d'Aimée... Elle s'en souviendra certainement longtemps après notre retour en Angleterre !
Mercredi 19 avril
La Roche-sur-Foron
Hier, nous nous sommes promenés à La Roche-sur-Foron, une charmante petite ville située au carrefour des routes d'Annecy, de Genève et de Chamonix.
Surplombant la vallée de l'Arve (qui relie le massif du Mont-Blanc à Genève), cette ville est connue pour la richesse de son patrimoine historique et culturel et la beauté de ses paysages naturels.
Une cité historique
C'est la deuxième ville historique de Haute-Savoie après Annecy.
L'un des principaux attraits de La Roche-sur-Foron est son centre-ville médiéval, avec ses rues pavées, ses vieilles maisons aux façades colorées et ses places pittoresques.
Les maisons aristocratiques en pierre datent des 16e et 17e siècles.
L'église paroissiale
L'église Saint-Jean-Baptiste date de 1536, mais ses fondations remontent au 12e siècle. L'édifice se caractérise par son magnifique clocher à bulbe, typique de la Savoie.
Regardez la poignée de la porte de l'église, qui représente une main, et la serrure avec le chiffre 5.
L'église abrite un petit bijou : un bel orgue de 1861, le seul de facture italienne en Haute-Savoie.
Les châteaux
Les visiteurs peuvent découvrir l'histoire de la ville en se promenant dans les rues parsemées de panneaux d'information en français et en anglais.
Au point le plus élevé de la vieille ville se trouve la tour médiévale des comtes de Genève, perchée sur l'énorme rocher qui a donné son nom à la ville.
Le parc du Château de l'Echelle offre une vue spectaculaire sur les montagnes enneigées.
Le fleurissement de la ville
Au cours de notre découverte, nous avons pu admirer l'abondance de fleurs qui forment des massifs harmonieux aux quatre coins de la ville. La Roche-sur-Foron a obtenu le label "Trois Fleurs" au concours national des villes et villages fleuris de France.
Vendredi 21 avril
Ménerbes, Provence
Depuis notre arrivée dans la région d'Annecy, le temps aurait pu être plus clément.
Pluie et nuages ont été notre quotidien, mais un peu de soleil est prévu cet après-midi. Nous allons donc risquer une promenade en mode "touriste" dans la vieille ville d'Annecy.
Pendant ce temps, mon épouse Rachel est en voyage d'affaires dans le Luberon en Provence.
Là-bas, pas de pluie, pas de neige, pas de nuage. Seulement le ciel bleu et un soleil radieux !
Elle vient de m'envoyer des photos ; franchement, je suis (un peu) jaloux !
Ménerbes, un village perché en Provence
Rachel séjourne dans le vieux village de Ménerbes. C'est l'un des plus beaux villages de France, situé sur un piton rocheux à 230 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Vous trouverez de nombreux sites intéressants à Ménerbes. En vous promenant dans les rues étroites, vous découvrirez de belles demeures datant du Moyen Âge, de la Renaissance et des 17e et 18e siècles.
Ces maisons présentent des façades typiquement provençales avec des pierres claires et un camaïeu de beiges, de jaunes et de rouges.
C'est sous la lumière aveuglante du soleil du soir qu'il faut découvrir ce charmant village !
Enfin, Ménerbes est célèbre pour le best-seller de Peter Mayle "Une année en Provence", un récit autobiographique qui décrit avec humour son installation dans le village de Ménerbes pour échapper à l'agitation londonienne.
Mardi 25 avril
Annecy [finalement !]
Ce n'est un secret pour personne, la météo de la deuxième quinzaine d'avril n'a pas été clémente avec nous. J'attendais impatiemment une accalmie pour revenir visiter Annecy.
Et il y a quelques jours, nous avons eu l'occasion de nous y rendre.
Cet après-midi, avec un peu de soleil à travers les nuages, nous a permis de photographier le centre historique.
Au cas où vous ne le sauriez pas, Annecy porte le surnom romantique de "Venise des Alpes". Elle le doit aux canaux pittoresques qui traversent la vieille ville. (En savoir plus sur la vieille ville d'Annecy)
Annecy est également idéalement située sur les rives de son lac éponyme, entourée de montagnes enneigées. (En savoir plus sur le lac d'Annecy)
J'aurais aimé un peu plus de soleil lors de notre voyage, mais voici d'autres photos qui vous donneront un avant-goût d'Annecy.
Commençons par la vieille ville :
Les Jardins de l'Europe :
Vendredi 28 avril
Aimée, la petite Française
Notre fille Aimée (bientôt 10 ans) adore venir en France.
Ici, dans la région d'Annecy, elle est heureuse de retrouver ses grands-parents.
Et ce qui m'intéresse, c'est de voir comment les habitudes changent d'un pays à l'autre.
En Angleterre, il ne lui viendrait jamais à l'esprit de manger un morceau de pain frais dans la rue...
Ces nouvelles habitudes ont pour elle un goût de vacances !
Des vacances inoubliables...
Le matin, Aimée accompagne son grand-père à la boulangerie du village avant le petit déjeuner.
Fière d'être "une petite Française", elle s'était déjà acheté un béret avant de quitter l'Angleterre.
En français, elle demande au boulanger "une baguette pas trop cuite, s'il vous plaît".
Le samedi matin, elle a le droit d'ajouter un croissant ou un pain au chocolat !
Une fois sortie de la boulangerie, elle attrape le quignon de pain pour le déguster en marchant.
Beaucoup de Français font la même chose... et il ne nous viendrait pas à l'idée de faire cela en Angleterre avec une baguette de supermarché !
Puis, mercredi dernier, j'ai emmené Aimée au marché local.
Je voulais acheter un fromage de vache et un fromage de chèvre, sans oublier de la raclette.
C'est un petit marché de village, avec cinq ou six stands au maximum.
Mais l'étal du fromager était de loin le plus achalandé, avec pour conséquence une file d'attente plus longue qu'ailleurs.
On dit souvent que c'est un signe de la popularité d'un artisan qui vend de bons produits locaux !
Notre fille a beaucoup apprécié l'expérience du marché et le fait de voir le fromager découper une meule de fromage à raclette devant ses yeux.
Nul doute qu'Aimée fera figurer toutes ses découvertes dans son scrapbook de France !
Samedi 29 avril
Le village of Groisy: vergers et prairies
Il y a quelques jours, j'ai emmené ma fille Aimée rencontrer ses cousins français dans une aire de jeux.
Celle-ci se trouve à une quinzaine de kilomètres de l'endroit où nous logeons, dans un village où nous avons vécu six mois en 2017.
Pendant que ma fille jouait en bonne compagnie, j'en ai profité pour faire une petite balade d'une heure et demie dans le village et ses environs.
Il s'agit de Groisy - l'un des nombreux villages cossus du plateau des Bornes, au pied du mont Salève.
Un village étagé
Groisy est un village typique des Pays de Savoie. Il s'étend sur plusieurs niveaux, chacun correspondant à un hameau.
Le supermarché et une petite zone commerciale se trouvent en bas, dans la vallée.
Plus haut, on trouve d'autres habitations, le collège et la gare.
Puis se trouvent le château (en fait une maison forte) et de nombreuses autres résidences.
Enfin, tout en haut se trouve le "chef-lieu", marqué par la mairie, l'église et l'école.
Il faut être en bonne forme physique pour marcher d'un étage à l'autre... beaucoup préfèrent donc prendre la voiture !
Ma promenade dans les vergers et les prairies
Ma promenade m'a fait traverser des champs et des vergers sur les hauteurs du village. J'ai suivi un itinéraire que j'empruntais lorsque nous vivions à cet endroit.
Les hauteurs de Groisy offrent un panorama époustouflant sur les Préalpes d'Annecy et le lac d'Annecy.
Au printemps, les arbres fruitiers en fleurs ajoutent une touche d'enchantement à la vue.
J'aime particulièrement me rendre au hameau de Flagy, où des pâturages et des vergers entourent une vieille ferme. C'est un endroit bucolique !
Les vaches, dont le lait produit de bons fromages locaux, paissent dans les vergers en fleurs.
Au fur et à mesure que l'on s'élève, les vergers font place aux champs et aux bois. La vue sur les montagnes est encore plus saisissante.
Vous voyez la photo ci-dessus ? Et en-dessous, voici la version hivernale que j'ai prise en décembre 2017 :
De retour au village, je passe devant l'église du village et les jardins bien entretenus des villageois.
Groisy n'est pas vraiment un village touristique, mais il donne une bonne idée du paysage que l'on peut admirer depuis cette partie de la région d'Annecy.
Lundi 1er mai
Talloires, la perle du Lac d'Annecy
Nous sommes arrivés à notre prochaine destination : le village de Granier, perché au-dessus de la vallée de la Tarentaise dans les Alpes de Savoie.
Aujourd'hui 1er mai, le muguet dans le jardin du gîte où nous logeons ne porte pas encore les traditionnelles clochettes blanches du 1er mai ! Mais après tout, nous sommes à 1250 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Mais avant de vous raconter nos aventures ici, je voulais évoquer notre visite à Talloires, au bord du lac d'Annecy.
Beaucoup de touristes se limitent à Annecy et, éventuellement, découvrent le lac lors d'une croisière d'une heure.
Mais plus rares sont ceux qui osent s'aventurer à l'intérieur même des villages côtiers qui font le charme du lac.
Le plus charmant de ces villages est sans doute Talloires.
C'est notre destination préférée après Annecy, mais il faut y aller en dehors de la période estivale pendant laquelle il y a trop de monde (ce qui rend la visite peu reposante).
Le printemps et l'automne sont les meilleures périodes pour s'y rendre, surtout par temps ensoleillé.
Les eaux turquoise et scintillantes du lac sont dominées par les sommets enneigés des montagnes environnantes : un spectacle magnifique !
Exploration du vieux village
La plupart des visiteurs de Talloires restent autour du port. Bien qu'il s'agisse d'un endroit intéressant à visiter, je me promène toujours dans les rues étroites du vieux village, autour de l'église.
Il y a une belle composition florale devant l'église :
Talloires bénéficie d'un microclimat où la végétation pousse plus vite que dans la région environnante. On le voit bien sur cette photo :
En arrivant au lac
La vue de Talloires
Le site de Talloires offre une vue imprenable et romantique sur le lac d'Annecy, le village et le château de Duingt qui lui font face, ainsi que les montagnes enneigées.
L'ascension au Roc de Chère
En arrivant au bout de la baie de Talloires, nous avons repéré un sentier qui menait au Roc de Chère.
Cet éperon rocheux boisé, situé entre Talloires et Menthon-Saint-Bernard, domine le lac d'Annecy de 200 mètres et culmine à 656 mètres d'altitude.
Nous avons décidé de suivre ce sentier pour monter aux belvédères.
Il avait beaucoup plu les jours précédents, et nous nous sommes retrouvés sur un sentier avec de la boue et des pierres glissantes, ce qui rendait l'ascension difficile et délicate à certains endroits. Heureusement, une corde fixée au rocher nous aidait et nous sécurisait. Cependant, si nous avions su à l'avance, nous aurions peut-être décidé de ne pas nous engager dans cette aventure et nous serions retournés au village par le chemin au bord du lac, bien plus paisible !
Mais une fois l'effort accompli, la vue qui s'offrait à nous était magnifique.
C'était ma troisième ascension du Roc de Chère (la deuxième pour ma fille Aimée), mais pour les précédentes, nous avions emprunté un autre itinéraire depuis Menthon, beaucoup moins raide.
Nous sommes descendus à Talloires par un autre chemin, tout aussi raide mais offrant plus de vues sur le lac, le château de Duingt et les montagnes environnantes.
Mardi 2 mai
Nous sommes de retour au village !
Vendredi dernier, Aimée et moi avons loué une voiture à Annecy et retrouvé Rachel à la gare TGV de l'aéroport de Lyon.
Rachel venait d'Avignon et terminait son voyage d'affaires dans le Luberon.
Aimée (bientôt 10 ans) était très heureuse de retrouver sa maman après 16 jours de séparation (et moi aussi !).
Nous avons ensuite pris la direction des Pays de Savoie. Autant Annecy est située à l'entrée des Préalpes, autant notre prochaine destination est au cœur des "hautes" Alpes.
Notre village - Granier - se trouve à 1250 mètres au-dessus de la vallée de la Tarentaise, avec une vue imprenable sur le massif de la Vanoise et les montagnes enneigées.
Cependant, lorsque nous sommes arrivés à Granier, la vue depuis le balcon était la suivante :
La vue magnifique que j'ai mentionnée plus haut, nous savions qu'elle existait (nous avons vécu dans le village jusqu'en 2019 avant de déménager en Angleterre).
Ce n'est qu'après trois jours après que les nuages se sont enfin dispersés, et que la pluie a cessé. La vue était bien meilleure :
Plus de photos...
Je pourrai vous en dire plus sur la vie dans le village alpin dans de prochains courriels. En attendant, voici quelques photos prises depuis notre arrivée au village.
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Mercredi 3 mai
Les reines du jour ! 🐄
Aujourd'hui, nous avons assisté à un événement populaire dans le village alpin.
La "petite emmontagnée", comme l'appellent les villageois, a lieu début mai et honore les vaches laitières du GAEC, le Groupement Agricole d'Exploitation en Commun.
Le GAEC
Créé en 1978, c'est le premier GAEC de France avec autant d'associés.
Le lait est produit pour fabriquer le Beaufort, fromage emblématique de la Tarentaise. Le lait est transformé dans la vallée à la coopérative laitière d'Aime.
La Petite Emmontagnée
Le mercredi 3 mai, nous attendions avec impatience l'arrivée des vaches.
Vers 10 heures, elles sont parties de leur étable au GAEC à 1100 mètres jusqu'à la table d'orientation de Granier à 1400 mètres.
Au cours de leur promenade, les 130 vaches ont dû traverser le village de Granier, le clou du spectacle !
Nous nous sommes postés vers 10 heures sur la place du village. De loin, sans les voir encore, nous entendions les vaches arriver grâce au bruit de leurs cloches !
Lorsqu'elles sont passées devant nous, le vacarme était si fort qu'Aimée a dû se boucher les oreilles.
Nous les avons ensuite suivies à leur rythme à travers le village jusqu'à la chapelle Notre Dame des Foyers (lieu de la table d'orientation).
L'apéritif à l'arrivée
Là, un apéritif festif a été servi avec un délicieux fromage de Beaufort, de la saucisse et du vin blanc de Savoie. Les enfants étaient également présents car c'était mercredi (en France, les enfants n'ont pas école ce jour-là).
Pendant ce temps, les vaches laitières étaient heureuses de retrouver l'herbe grasse et ont immédiatement commencé à brouter.
La traite des vaches
En fin d'après-midi, Rachel, Aimée et moi-même étions de retour à la table d'orientation pour assister à la traite des vaches.
Il s'agit d'une traite mécanique - le GAEC a apporté le hangar de traite et l'équipement sur le site pour effectuer la traite sur place.
Observer les vaches qui attendent l'une après l'autre d'être traites est passionnant. Certaines sont patientes, d'autres le sont moins !
Et puis il y a celles qui veulent passer avant les autres... mais aussi les gourmandes qui ne sont pas encore prêtes et préfèrent continuer à brouter de l'herbe !
C'est là que l'on comprend que les vaches ont aussi leur caractère...
La Grande Emmontagnée
Vers la mi-juin, les 130 vaches rejoindront les autres troupeaux de la vallée pour la "grande emmontagnée" vers les alpages du Plan Pichu dans le Beaufortain. C'est là que les vaches laitières prendront leurs quartiers d'été.
Cette tradition ancestrale dans les Alpes s'appelle l'estive, du mot "été".
Comme chaque année, les villageois se retrouveront pour fêter l'événement dans le hameau de Laval.
Nous avons eu l'occasion d'y participer en 2018, voici quelques photos de cet événement convivial et traditionnel :
La vache Tarine et les fromages locaux
Les vaches sont de race locale : la tarine. Originaire de Tarentaise, c'est une vache laitière à la robe brun fauve et aux yeux bordés de noir, comme si on lui avait mis du mascara !
Son lait permet de fabriquer de nombreux fromages de Savoie : Beaufort, Tome des Bauges, Tomme de Savoie, Reblochon, Abondance et Emmental de Savoie.
Lundi 8 Mai
Regarder le printemps s'épanouir dans notre village des Alpes
Depuis notre arrivée dans le pittoresque village alpin de Granier, nous nous réjouissons d'assister à l'éclosion du printemps.
Le village sort de sa torpeur hivernale et se pare de couleurs.
Les cerisiers et autres arbres fruitiers qui bordent les jardins et parsèment la campagne sont en pleine floraison, ajoutant de petites touches blanches au paysage.
Tant de fleurs !
En se promenant dans les ruelles escarpées, le doux parfum du lilas commence à se répandre dans l'air, créant une atmosphère délicieuse. Une multitude de fleurs colorées ornent les jardins : pensées, tulipes, muguet, iris...
Le village est animé par le gazouillis des oiseaux et le murmure d'un ruisseau ou d'une fontaine.
Les habitants sont sortis de chez eux, impatients de commencer à jardiner ou de lire paisiblement à l'ombre de leurs arbres.
Dans la campagne autour du village
En quittant le village, vous vous retrouverez entouré de pâturages verdoyants.
Les pâturages sont parsemés de vaches et de moutons qui broutent, et les cloches qui sonnent au loin ajoutent à l'ambiance paisible.
L'air frais et vivifiant est revigorant et on ne peut s'empêcher de se sentir régénéré par la beauté naturelle qui nous entoure.
Au loin, des sommets enneigés s'élèvent au-dessus du village, vous rappelant que l'hiver vient à peine de s'éloigner.
Mais pour l'instant, le soleil brille et le village est animé par les couleurs et les parfums du printemps.
Bien sûr, il y a aussi de la pluie et du brouillard, mais nous ne pouvons pas nous empêcher d'être reconnaissants de vivre dans ce coin de paradis, quelque part dans les Pays de Savoie.
Mercredi 10 mai
Escapades baroques dans les Pays de Savoie
Ma fille Aimée et moi aimons visiter les églises.
Ensemble, nous avons exploré les cathédrales gothiques de Dijon, Avignon, Chichester, Winchester et Notre-Dame de Paris.
À chaque fois, nous recherchons des détails architecturaux insolites.
Ici, en Tarentaise, nous sommes en présence d'un style architectural particulier : Le baroque alpin.
C'est un style typique des hautes vallées de Savoie (Tarentaise et Maurienne), du Pays du Mont Blanc en Haute-Savoie et des vallées de la Roya et de la Bévéra dans les Alpes Maritimes (région de Nice).
Le baroque alpin s'est répandu dans les États de la Maison de Savoie aux 17e et 18e siècles, sous l'impulsion de ses princes et de l'Église catholique. Celle-ci y voyait une formidable occasion de renouveler son message et ainsi séduire ses fidèles.
Le baroque alpin se caractérise par des retables monumentaux, colorés et dorés.
Pour mieux présenter cet art unique en France, nous avons choisi de visiter deux églises, photos à l'appui !
L'église de La Côte d'Aime
L'église Saint-Laurent de La Côte d'Aime est imposante, et son beau clocher à bulbe se voit de loin. De notre balcon, nous l'apercevons en contrebas :
Un peu d'histoire
Les villageois de La Côte d'Aime ont commencé à construire leur nouvelle église en septembre 1700. La Côte d'Aime était alors un quartier d'Aime, ce qui signifiait que les villageois devaient descendre dans la vallée pour assister aux offices, aux enterrements, aux baptêmes et aux mariages.
En mars 1714, la nouvelle église est pratiquement achevée et construite par un maître maçon piémontais : Pierre Jacquet.
A l'intérieur de l'église
L'église comporte trois nefs et travées, une galerie et un chœur.
Le retable principal a été remanié au 19e siècle avec des éléments de l'ancien retable sculpté en 1658 par François Cuénot pour la chapelle Saint-Laurent.
Les nefs latérales se terminent par des retables similaires mais plus petits.
La limite entre la nef et le chœur est marquée par une "poutre de gloire" composée de trois grandes statues :
- Jésus-Christ en croix,
- l'apôtre Jean à gauche,
- la Vierge Marie à droite.
Les détails insolites de l'église
Nous avons pris le temps d'observer les nombreux petits détails du retable : les motifs décoratifs, les colonnes torses, les chérubins, etc.
Mais il y avait un élément que je n'avais jamais vu auparavant dans une église en France : la roue à carillons. Localement, on l'appelle "treizain" car elle est généralement composée de 13 cloches symbolisant le Christ et ses apôtres.
En revanche, la roue de La Côte d'Aime ne compte que 12 cloches. Elle est actionnée pendant la messe de Noël, le Jeudi Saint et le Samedi pendant le "Gloria".
Aimée a été invitée à la faire fonctionner !
L'église de Granier
L'église Saint-Barthélemy de Granier se distingue des autres sanctuaires environnants par son clocher élancé et gracieux.
Contrairement aux églises de la Côte d'Aime, de Macot, de Bellentre ou de Landry avec leurs beaux clochers à bulbe, celle de Granier est surmontée d'une flèche.
Un peu d'histoire
Auparavant, Granier faisait partie de la paroisse d'Aime. Elle est devenue une paroisse à part entière en 1344. L'église a été construite entre 1535 et 1537 puis rénovée à plusieurs reprises (1670-1673, 1758 pour le clocher).
A l'intérieur de l'église
L'église de Granier est réputée pour ses trois retables baroques réalisés par le sculpteur italien Jacques-Antoine Tedesco.
Le maître-autel du chœur date de 1679 et est dédié à saint Barthélemy (patron des bouchers et des tanneurs).
La partie supérieure du retable comprend une peinture très réaliste représentant le martyre de l'apôtre (il a été décapité).
Les nefs latérales se terminent par des retables similaires mais plus petits.
Autres églises baroques en Savoie
La Tarentaise compte de nombreuses églises baroques. Nous en avons visité plusieurs lorsque nous vivions dans la région : Aime, Macot-la-Plagne, Vulmix, Bozel, Saint-Bon-Tarentaise et Conflans (Albertville).
Jeudi 11 mai
C'est jour du marché !
Jeudi, c'est jour de marché à Aime.
Et nous ne voudrions manquer cela pour rien au monde.
Comme beaucoup de villes et de villages en France, la petite ville de Savoie organise un marché de producteurs tous les jeudis matin.
Il est essentiel pour ceux qui veulent découvrir des produits locaux, frais et de saison.
Légumes et fruits
Les étals du marché proposent un large éventail de légumes et de fruits frais, colorés et cultivés localement.
Vous y trouverez des carottes croquantes, des pommes de terre nouvelles, des courgettes vertes, des tomates juteuses, des asperges fraîches et des oignons nouveaux, des fraises sucrées et bien d'autres choses encore.
Fromages locaux
Les fromagers proposent une grande variété de fromages, des fromages frais de chèvre aux fromages affinés, en passant par les fromages de brebis et les fromages de vache.
Les fromages sont souvent produits dans des fermes locales et offrent des saveurs variées qui conviendront à tous les goûts.
La star locale est bien sûr le Beaufort !
Poisson et viande
La poissonnerie propose une variété de poissons, souvent pêchés localement ou dans le lac Léman, ainsi que des fruits de mer.
La boucherie propose une gamme de viandes de bœuf et de porc, ainsi que de la volaille et du gibier. Il propose également des produits de charcuterie, tels que des saucisses, du jambon et des terrines.
Autres produits locaux
Sur l'étal du boulanger, on trouve une gamme de pains fraîchement cuits, des baguettes croustillantes aux pains de campagne rustiques. Il y a également des pâtisseries locales, des viennoiseries et des gâteaux.
En plus de ces étals, vous pouvez trouver divers autres produits, tels que des herbes fraîches, du miel, des confitures et des vins de Savoie.
Une touche italienne
Avant de terminer la visite, parlons des deux stands italiens.
Les produits sont de grande qualité, même s'ils sont un peu chers.
Impossible de résister aux pâtes italiennes et au délicieux parmesan !
N'oubliez pas que l'Italie est toute proche, de l'autre côté du col du Petit-Saint-Bernard.
Pourquoi nous avons aimé le marché fermier
Les marchés de producteurs offrent non seulement des produits locaux frais et de saison, mais ils constituent également un excellent moyen de rencontrer les producteurs locaux et d'en apprendre davantage sur les aliments que vous achetez.
C'est une expérience authentique qui permet de découvrir la culture culinaire locale.
Lors de nos visites au marché, nous rencontrons également de nombreux habitants de notre village perché de Granier, qui, comme nous, descendent à Aime pour profiter des bons produits locaux.
Nous passons autant de temps à acheter nos produits qu'à discuter : c'est amusant et convivial !
Dimanche 14 mai
Promenade sur le sentier forestier du Grand Bief
Hier, dimanche, nous sommes allés nous promener dans la forêt, sur les hauteurs du village alpin de Granier.
Nous avons choisi de suivre un sentier que nous connaissons bien pour l'avoir emprunté lorsque nous habitions le village.
Il s'agit du "Sentier du Canal" ou "Sentier forestier du Grand Bief".
Sur plus de 1,5 km, le sentier remonte le cours du canal d'irrigation au cœur de la pinède.
C'est un endroit magnifique et relativement secret. Nous n'y avons rencontré que deux promeneurs !
C'était en 2018...
La première fois que j'ai découvert le sentier, c'était au printemps 2018. Puis nous y sommes retournés le 28 juin 2018 pour l'inauguration du nouveau sentier avec 12 panneaux d'information. Rédigés par l'école du Granier (année scolaire 2017-2018), ils sont disséminés le long du sentier.
Le Sentier du Grand Bief
Altitude - départ
1430 m (Parking de Prachanié)
Altitude - arrivée :
1630 m (hameau de Laval)
Distance:
2.8 km
Qu'est-ce qu'un bief ?
Un bief est un canal d'irrigation creusé dans la terre et la roche, utilisé pour conduire l'eau de la fonte des neiges dans les vallées afin de les irriguer.
Le torrent de Cormet alimente le Grand Bief. Au Moyen Âge, entre le 13e et le 14e siècle, les systèmes d'irrigation comme le canal du Bief, liés au fort développement de l'élevage en relation avec le désenclavement économique des vallées, ont pris leur essor.
L'eau du Grand Bief de Granier est toujours utilisée pour irriguer les vergers et les prairies (prairies de fauche) afin d'augmenter le rendement en herbe et donc le fourrage pour l'hivernage des animaux.
Il irrigue également les cultures maraîchères et les jardins et sert à l'irrigation des cultures céréalières et des vignes sur le Versant du Soleil.
Enfin, le Bief fournit également de l'eau pour les moulins et les scieries. A la fin du 19e siècle, Granier comptait cinq moulins le long du Bief.
Il y avait quatre moulins à céréales et un moulin à huile et à fruits.
Un lieu enchanteur et pourtant méconnu !
En suivant ce sentier, je pensais que cela ferait un endroit idéal pour les Instagrammeurs à la recherche de lieux magiques pour des photos retouchées.
Sans plus attendre, laissez-moi vous montrer mes clichés les mieux édités !
(et cherchez Le Petit chaperon rouge, alias notre fille Aimée ! 😉)
Lundi 15 mai
Sur les traces de la marmotte
Depuis notre séjour dans les Alpes en octobre dernier, ma fille Aimée s'intéresse aux marmottes des Alpes. Cette année, elle rêvait d'en voir une lors de nos promenades dans les alpages.
Mais l'observation d'une marmotte demande beaucoup de patience. Ces petits rongeurs sont craintifs, et au moindre mouvement suspect, ils se cachent dans leur terrier.
Une amie du village, Geneviève, nous avait révélé l'endroit où nous pourrions les apercevoir.
C'était dans les alpages du Vallon du Foran, sur les hauteurs du village de La Côte d'Aime. Là-haut, la neige a fondu et les marmottes commencent à sortir de leur longue période d'hibernation.
"Il faut y aller tôt le matin ou en fin d'après-midi", nous avait conseillé Geneviève.
J'ai donc attendu une journée ensoleillée pour emmener notre petite famille et mes parents, en visite à Granier pour une semaine.
Notre première visite dans la vallée de Foran
C'était la première fois que j'explorais la vallée de Foran. Le paysage majestueux se composait d'alpages d'un vert profond sur fond de montagnes enneigées.
La route était pavée depuis le village de La Côte d'Aime jusqu'au parking de la chapelle de Saint-Guérin, point de départ de notre randonnée.
Nous avons suivi un circuit dans la vallée jusqu'au ruisseau Ormente. Une dizaine de minutes après notre départ, nous avons entendu notre premier sifflement de marmotte.
Grâce au zoom de mon appareil photo, j'ai pu la localiser... mais Aimée était bien déçue de ne pas la voir à l'œil nu.
"Pas de problème, Aimée, tu en verras plus tard".
Je le pensais sincèrement car je croyais aux bons conseils de Geneviève.
Mais les minutes passaient sans que nous n'en voyons aucune.
Pour sauver la situation, j'observais sans relâche les alpages à la recherche d'une petite marmotte qui aurait daigné sortir de son terrier. Mais il était quasiment impossible d'en apercevoir dans cette vaste étendue herbeuse !
A mi-parcours, toujours pas de marmotte !
La passerelle qui traverse l'Ormente se trouve à mi-parcours de notre balade.
Et toujours pas de marmottes. Ma pauvre Aimée commençait à désespérer.
"Ce n'est pas grave, lui dis-je, nous reviendrons l'année prochaine en été, et là, je t'assure que nous en verrons, et pas qu'une seule !"
Je savais où les voir en juillet et août à La Plagne, aux Arcs et à Pralognan-la-Vanoise.
Vous imaginez bien que ma tentative de consolation n'a pas eu d'effet. Résignée, Aimée comprit qu'il lui faudrait attendre plus d'un an avant... mais soudain, je vis une marmotte sortir de son terrier à quelques mètres de nous !
"Aimée, chuchotai-je, regarde, là, devant nous, une marmotte !
Nous étions tous en admiration devant ce petit animal. Armés de nos appareils photo et de nos smartphones, nous l'avons photographié et filmé sans relâche, en nous rapprochant lentement.
Une dizaine de minutes plus tard, l'animal s'est lassé de jouer à la star et est rentré dans son terrier.
Ouf ! Nous étions tous soulagés d'avoir rencontré la marmotte, et si près de nous ! Il était temps de rentrer ; il nous restait 15 minutes de marche pour rejoindre la voiture.
Retour à la voiture avec une vue magnifique !
Nous avons atteint la chapelle de Saint-Guérin sous une belle lumière dorée, une excellente conclusion à notre sortie dans la vallée de Foran.
Si vous passez dans la région, je vous recommande d'y aller. La promenade n'est pas difficile et le dépaysement est total.
Plus de photos !
Pour conclure cet article, voici quelques photos de notre exploration dans le Vallon de Foran :
J'ai publié une courte vidéo sur Vimeo à propos de la vallée :
Mercredi 17 mai
Une visite mémorable à la ferme
Aimée et les chevaux, c'est une histoire d'amour.
Notre fille apprécie ses séances d'équitation en Angleterre. C'est simple : ses jouets tournent désormais autour du thème du cheval.
Alors quand nous avons entendu parler de l'écurie Granier, Tarentasia - Les Crinières de Lait, une visite s'imposait !
Peu après notre arrivée à Granier, nous avons visité la ferme pour rencontrer les 18 juments comtoises et leurs poulains.
Carole Chenal nous a accueillis et a pris le temps de nous parler de sa passion.
La race comtoise
Le Comtois est une race de cheval de trait de taille moyenne spécifique à la Franche-Comté. Traditionnellement choisi pour les travaux des champs, le Comtois est devenu un cheval de trait rustique, capable de vivre à l'extérieur toute l'année.
Le Comtois est un cheval de trait trapu, compact et dense, aux membres courts et puissants, d'une hauteur au garrot de 1,50 à 1,65 m pour un poids de 650 à 800 kg.
Endurant, résistant et rustique, le cheval comtois est habitué aux conditions climatiques rigoureuses de sa région d'origine. Il s'est donc bien adapté à différents climats, notamment celui de la Tarentaise dans les Alpes savoyardes.
La traite des juments
Les juments sont traites en semi-liberté, en troupeau, avec les poulains.
La jument produit du lait pendant environ six mois, à raison d'environ 12 litres par jour, pour nourrir son poulain. Cependant, elle ne donne du lait qu'en présence de son poulain.
Les poulains tètent d'abord le lait ; seul ce qui reste est recueilli.
Ce lait est ensuite transformé en produits cosmétiques, principalement du savon, de la crème pour le corps, du rouge à lèvres et du baume à raser.
Carole nous a expliqué que le lait de jument est le plus proche du lait maternel, pauvre en matières grasses et riche en lactose et en vitamine C.
Ainsi, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le lait de jument alimentait les maternités françaises.
Les propriétés cosmétiques du lait de jument
Contre toute attente, le lait de jument a aussi des propriétés cosmétiques ! Il est hydratant, antioxydant, aide à la régénération des cellules et ralentit le vieillissement de la peau. La boutique propose une gamme de produits à base de lait de jument.
Une nouvelle visite à la ferme
Mais ce n'est pas tout ! Aimée a été heureuse de trouver à la ferme une vache vosgienne, des moutons, des chèvres, des lapins et des poules. Caresser les lapins a été l'une de ses activités préférées, tout comme jouer au lancer de bâton avec la chienne Suzie.
La traversée du village vers les pâturages
Plus tard dans notre séjour, j'ai reçu un message de Carole m'informant que dix juments quittaient l'écurie pour les pâturages. En chemin, elles devaient traverser le village alpin de Granier, un peu comme la "petite emmontagnée" des vaches de Tarine. Un moment inoubliable pour Aimée, qui marche en tête avec Carole.
A travers le village, je jonglais entre la vidéo sur mon smartphone et la photo sur mon appareil - heureusement, j'étais assisté par mon père.
Les juments étaient heureuses de courir vers un pré aux hautes herbes à la sortie du village.
J'ai publié une courte vidéo sur Vimeo à propos de l'événement :
Les juments resteront jours et nuits dans ce champ du village jusqu'à mi-juin, puis elles monteront à l'alpage de Thiabord à 2 000 mètres d'altitude. Ce sera leur "emmontagnée".
En famille, nous nous sommes promis de revenir assister à ce bel événement l'année prochaine.
Si vous voulez en savoir plus sur la ferme Tarentasia - Les Crinières de Lait, suivez leur page Facebook.
Vendredi 19 mai
Un monde de moutons de montagne !
Je suis ravi de vous partager ces histoires de rencontres avec les animaux du village qui, je l'espère, vous feront sourire.
Accrochez-vous bien car nous allons plonger dans le monde captivant des moutons de montagne avec lesquels ma fille Aimée, telle une exploratrice intrépide, a vécu des expériences inoubliables !
Une visite à la Bergerie de Bonvillard
Il y a quelques jours, nous avons décidé de visiter la bergerie de Bonvillard, située dans une clairière au bout d'une route de montagne qui passe à travers la forêt.
Et là, arrivant au bout de la route, nous avons été accueillis par des chiens de bergers qui nous ont accompagnés jusqu'à un long bâtiment. C'est La Bergerie de Bonvillard, née de la passion de Manon et Timothée, qui veillent sur leur précieux troupeau de 106 brebis.
Ma fille a été émerveillée et impressionnée par cette scène pastorale qu'elle n'avait jamais vue auparavant. Elle avait l'impression d'entrer dans un autre monde, celui des moutons.
Timothée et Manon nous ont chaleureusement invités à observer leur travail dans l'étable. C'est là que se déroule le rituel quotidien de la traite des brebis, un spectacle aussi impressionnant que divertissant.
Le show de la traite
Les brebis se poussent les unes contre les autres, impatientes d'être traites à leur tour. Une gigantesque machine, capable de traire 18 brebis à la fois, trône fièrement dans l'étable.
Les brebis étaient tellement excitées à l'idée d'être traites qu'elles se bousculaient joyeusement. À un moment donné, l'hilarité a atteint son paroxysme lorsque trois téméraires brebis ont décidé de se faufiler en même temps dans le passage vers la machine à traire, bloquant ainsi l'accès pour quelques instants. Après une petite lutte, la plus forte des trois brebis a réussi à faire sauter le goulot d'étranglement, libérant du coup le passage pour le reste du troupeau.
La situation était digne d'une comédie burlesque, les brebis se pressant dans la machine comme les passagers d'un métro parisien bondé à l'heure de pointe.
Alors que les brebis s'engouffraient joyeusement dans la machine à traire, une étrangeté s'est rapidement imposée : cette machine avait le sens de la musique ! Chaque fois que les brebis changeaient de place dans l'unité de traite, celle-ci émettait un son unique, presque comme une symphonie mécanique.
L'un des chiens ne pouvait résister à l'appel de cette symphonie burlesque et à chaque nouvelle note de la machine à traire, il se mettait à tournoyer sur lui-même, dansant sur une piste que lui seul voyait. Puis il revenait bien sagement se coucher à sa place quand les brebis étaient installées dans la machine. C'était un spectacle étrange et hilarant, qui nous faisait rire à chaque fois.
Enfin, après environ 30 minutes, la traite s'est terminée et l'étable est redevenue silencieuse.
Regardez la courte vidéo suivante de notre visite à la bergerie pendant la traite.
Le mode de vie du berger
Nous sommes sortis de la bergerie avec Manon, qui nous a raconté comment elle a adapté sa vie au métier de berger.
Nous avons appris que la traite a lieu deux fois par jour, vers 6 heures et vers 17 heures. Et, comme vous pouvez l'imaginer, il n'y a pas de dimanche ni de jours fériés !
Le magasin à la ferme et marché de producteurs
La bergerie de Bonvillard dispose d'une boutique de fromages de brebis fermiers et de yaourts (consultez la page Facebook pour plus d'informations sur les ouvertures).
Manon et Timothée sont également présents au marché hebdomadaire d'Aime dans la vallée. Le marché de producteurs a lieu tous les jeudis matin. C'est un rendez-vous incontournable pour nous qui aimons les fromages de brebis. Nos préférés sont la moelleuse de brebis et les P'tits natures.
Les moutons de La Thuile
L'aventure d'Aimée avec les moutons ne s'arrête pas là.
Notre fille a eu de nombreuses occasions de rencontrer des moutons, des brebis et des chèvres.
Lors de nos promenades entre Granier et le hameau de La Thuile, nous avons croisé un troupeau de brebis gardé par un magnifique Patou, chien blanc des Pyrénées.
Ce chien de berger de montagne est dissuasif avec son physique de géant. Il met en garde ceux qui s'aventurent sur son territoire.
S'il est très affectueux avec ses maîtres, il peut se montrer réservé, voire méfiant avec les étrangers, y compris les passants comme nous, qui marchons le long de l'enclos.
En effet, ce chien protecteur et courageux n'hésite pas à se mettre en danger pour protéger les brebis, repoussant toutes sortes de prédateurs, y compris les loups qui rôdent.
Les chèvres et les moutons de Daniel
Parmi les autres rencontres heureuses, citons les chèvres en contrebas de notre chalet, dont les cloches trahissent leur présence, même la nuit !
Il y a aussi le troupeau de moutons de Daniel qui paît dans les prairies en dessous du gîte. Il les amène ici vers 8 heures et revient les chercher vers 20 heures.
Un soir, ma fille les observait avec fascination. Le bêlement des moutons semblait être leur façon de se raconter des blagues. Peut-être se demandaient-ils qui était le dernier mouton à faire une erreur ou s'ils pouvaient se lancer dans une carrière de comédiens du mouton.
Titi, le petit agneau
Enfin, il y a "Titi", le petit agneau préféré d'Aimée. Un jour, notre hôtesse Marylène a appelé Aimée pour qu'elle vienne la voir. Elle avait apporté un petit agneau du troupeau de Daniel qui venait de naître. La mère de l'agneau l'avait rejeté et il restait dans la bergerie, bien à l'abri. L'agneau pouvait à peine monter les marches tant il était jeune.
Marylène s'est arrangée pour qu'Aimée assiste au biberon. Et, contre toute attente, c'est Aimée elle-même qui lui a donné le biberon !
Le berger Daniel avait donné un nom au petit agneau, mais pour Aimée, c'était "Titi", point final !
Nous avons admiré les magnifiques cloches suspendues aux poutres en bois de la grange de Daniel. La plus grande (et la plus lourde) porte ses initiales brodées.
Merci d'avoir lu jusqu'ici, et j'espère que ce billet 100% animalier vous a fait sourire.
Pour conclure en beauté, voici une petite vidéo résumant nos rencontres avec les moutons.
Lundi 22 mai
Une visite à la bibliothèque locale
Ma fille Aimée aime lire.
Et quand on part six semaines à l'étranger, on ne peut pas emporter des tonnes de livres (lourds) dans ses bagages.
Nous sommes donc allés à la bibliothèque municipale de la petite ville d'Aime, dans la vallée.
Nous y avons trouvé des dizaines de livres pour Aimée.
Bien sûr, la plupart d'entre eux étaient en français, mais certains étaient en anglais.
Nous sommes rentrés au village perché avec une grande sélection de livres pour enfants pour Aimée... et elle a commencé à les feuilleter dès son arrivée.
Sa sélection vous donnera peut-être des idées de lecture, surtout si vous cherchez des livres en français pour vos enfants.
Voici une petite sélection de livres sur le thème de la montagne avec un lien (affilié) vers Amazon (vous pouvez, bien sûr, les commander auprès de votre librairie si elle peut les commander pour vous).
Le Grand livre de l'arbre et de la forêt Auteur: René Mettler ISBN: 9782070622627 Ce livre nous emmène en promenade au cœur de la forêt à la découverte d'une multitude d'espèces, tant feuillues que résineuses. | |
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Drôle d’encyclopédie végétale Auteur: Adrienne Barman ISBN: 9782889084074 Ce livre nous invite à découvrir plus de 750 espèces de plantes des prairies, des forêts et des jardins du monde entier. C'est une superbe encyclopédie qui informe, amuse et séduit et que vous pouvez offrir à tous les amoureux de la nature, qu'ils soient petits ou grands ! | |
Ca suffit les bisous ! Auteurs: Pascal Bruckner, Jean-Pierre Kerloc’h, Mayana Itoïz ISBN: 9782344017999 Un livre qui aborde le sujet des bisous de façon légère et amusante ! | |
Fenêtre sur : D’où viennent les aliments ? Auteurs: Emily Bone, Peter Allen ISBN: 9781474945509 Avec plus de 70 rabats à soulever, vous pouvez en apprendre beaucoup sur la nourriture et son origine. | |
Cartes Auteurs: Aleksandra Mizielinska, Daniel Mizielislinki ISBN: 9782355042362 Nos yeux ne cessent de s'émerveiller devant la fabuleuse diversité de la nature et des cultures qui composent notre planète ! Arbres géants, châteaux fascinants, plats traditionnels, grands artistes... Cet album exceptionnel nous raconte les pays du monde à la manière des cartes illustrées des grands explorateurs. Il est une invitation à mieux connaître ces ailleurs et à rencontrer tous les autres humains. | |
La meilleure maman du monde Auteurs: Sébastien Perez, Benjamin Lacombe ISBN: 9791095184539 Ce livre est une pépite. Ce grand et bel album présente 20 portraits de mères du règne animal. Parmi elles, qui peut être la meilleure mère du monde ? Les illustrations sont absolument superbes. | |
Astérix chez les Helvètes Auteurs: René Goscinny, Albert Uderzo ISBN: 9782012101487 Un grand classique ! Astérix et Obélix partent à la recherche d'un Edelweiss dans les Alpes. Avec son mélange de montagnes enneigées, de banques [suisses] et de fromage fondu, il évoque avec humour notre séjour en Savoie (non loin de la Suisse !) | |
Chamois Auteurs: Robert Keck, Jean Chevallier ISBN: 9782911272707 Un livre qui permet de découvrir le chamois, l'un des animaux emblématiques du massif de la Vanoise. | |
Le poney Auteurs: Valérie Tracqui, Pierre Miriski, Delphine Vaufrey ISBN: 9782745928689 Découvrez le poney, l'ami des enfants avec son regard doux et sa longue crinière. | |
Rébellion chez les crayons Auteurs: Drew Daywalt, Oliver Jeffers ISBN: 9782877678087 Ce grand classique pour les enfants anglophones existe aussi en français ! | |
My new life / Ma nouvelle vie Auteur: Corinne Laven ISBN: 9782916238616 Il s'agit d'un livre bilingue français-anglais avec une page en anglais et la suite de l'histoire sur la page suivante en français, etc. | |
La marmotte Auteur: Sylvaine Peyrols ISBN: 9782070635047 Le cheval Auteur: Henri Galeron ISBN: 9782070616343 Deux livres issus d'une riche collection comprenant de nombreux animaux. Le format est idéal pour les petits enfants ! |
Mercredi 24 mai
Dégustation de vin et pique-nique dans les alpages
Hier, nous avons passé l'une de nos plus belles journées dans les Alpes françaises.
Le matin, Gérard nous attendait au vieux presbytère du village de La Côte d'Aime.
A l'intérieur de ce vieux bâtiment se trouve le Pressoir, que nous n'avions jamais visité lorsque nous habitions à Granier.
Je connaissais l'existence d'un pressoir, mais nous ne l'avions jamais vu. Gérard nous a accueillis chaleureusement à l'intérieur et nous a expliqué comment le vin local était produit.
C'était passionnant !
Contre toute attente, il y a des vignes dans ces montagnes savoyardes. Elles s'appellent les vignes de Tarentaise et produisent un vin d'une qualité insoupçonnée : le Vin de l'Adret.
L'adret désigne le versant sud d'une montagne où l'ensoleillement est maximal.
Je viens de publier un nouvel article sur les vignes de Tarentaise, jetez-y un coup d'œil !
Après avoir dégusté des vins rouges et rosés et le délicieux jus de raisin, nous sommes rentrés au village de Granier.
Dans les alpages à 2 000 mètres d'altitude
Là, Marylène nous a emmenés dans sa camionnette tout terrain jusqu'à son chalet perché sur les alpages à plus de 2000 mètres d'altitude.
La piste est encore enneigée. Nous avons garé le véhicule en contrebas du hameau de Pra Spa et avons poursuivi l'ascension à pied.
La vue sur le Beaufortain, la vallée de la Tarentaise, le massif de la Vanoise et les Alpes Grées (qui marquent la frontière avec l'Italie) était magnifique.
Notre fille Aimée a joué Heidi dans le chalet de son grand-père... en fait, Marylène a joué le rôle de la grand-mère des Alpes (un nouveau personnage ajouté à la belle histoire de l'écrivaine suisse Johanna Spyri) !
Nous avons pique-niqué au soleil et pris le thé en admirant les glaciers.
Alors qu'il était temps de se reposer, j'ai grimpé un peu plus haut pour profiter de la vue sur le hameau et le paysage montagneux environnant.
Puis, comme c'est souvent le cas en montagne, un orage se préparait en fin d'après-midi.
Nous sommes descendus lentement vers le village, la tête dans les nuages !
Dimanche 28 mai
Crépuscules dans les Pays de Savoie
Ceci est mon dernier message de France.
Nos vacances de printemps dans les Pays de Savoie se terminent et nous quitterons Genève, en Suisse, le mardi 30 mai pour rentrer chez nous, dans le sud-est de l'Angleterre.
Ce fut une expérience inoubliable pour toute la famille, et nous garderons précieusement les souvenirs que nous en avons tirés.
Pour terminer en beauté, j'aimerais vous décrire les plus beaux crépuscules que nous avons eu la chance d'admirer depuis notre balcon dans le village alpin de Granier.
J'ai écrit l'article ci-dessous avec une touche de poésie pour faire rêver le lecteur.
Retrouvez mon dernier article sur le crépuscule dans les Pays de Savoie ici...
Merci beaucoup d'avoir suivi notre voyage (plus de 330 d'entre vous ont reçu nos courriels réguliers !), et nous sommes impatients de vous faire découvrir une autre région de France en juin : La Bretagne !
quel beau regard porté sur cette région! Et quelles belles photos!
C’est en effet une région incroyable (surtout si on aime la montagne 😉 )
Voyager à la maison ! Cela fait une belle transition vers le prochain de la ronde, c’est à dire moi ! On continuera d’explorer la Savoie, mais en extrêmement plus court 😂
Hahaha, oui l’article est très long car il contient les expériences de 7 semaines passées en France !!! Autant dire que ce condensé de nos expériences en Savoie a été un sacré travail de traduction depuis l’anglais ! A bientôt chez ton blog demain 👋
Great trip Pierre! Your photos are so beautiful! I enjoyed them very much. Thank you!
You’re welcome, David! Thank you for your feedback. It was indeed a wonderful trip 🙂
Voilà un joli carnet de voyage. 7 semaines, tu as fait fort pour jouer au touriste (en partie chez toi en plus), ça a du être un plaisir de revenir dans des endroits connus
Oui, c’était sept semaines inoubliables. On en a profité pour « prendre le temps » et faire de belles rencontres ! 🙂
Ohhhh j’adore ce format, en mode « journal intime de voyage » ! Des photos magnifiques qui donnent des envies de montagne au printemps.
Avec plaisir, merci Delphine !
BRAVO encore une fois bravo tout est magnifique les explications, les photos passez une bonne année avec Rachel et Aimée MERCI de nous partager ces beaux endroits
Merci beaucoup Jenny, c’était un plaisir de partager ces moments alpins ! Bonne année !