Nancy-Metz. Deux villes lorraines que tout semble opposer. Deux villes qui, dans le passé, ont mené leur destin chacune de leur côté. L’une remonte à l’Antiquité, l’autre est de fondation beaucoup plus récente. Quand l’une revendiquait son appartenance à un duché indépendant, l’autre respirait déjà le parfum des fleurs-de-lys du roi de France. L’une est célèbre pour ses places royales du 18e siècle quand l’autre s’enorgueillit d’une majestueuse cathédrale gothique. A l’issue de la guerre franco-prussienne de 1870-71, l’une était devenue allemande, l’autre était restée française.
Et pourtant, l’une et l’autre sont à environ 1h30 de TGV de Paris. Et partagent un même aéroport. Les deux villes sont reliées par une autoroute, une haute fréquence de trains (les Métrolor) et se targuent de faire partie du Sillon lorrain. Dans les deux villes, vous dégusterez les mêmes quiches lorraines, pâtés lorrains et mirabelles. Vous l’aurez compris, Nancy-Metz sont si différentes et si proches à la fois. Au menu de cet article : la passionnante histoire de la rivalité Nancy-Metz suivie de la visite de leurs plus beaux sites. C’est parti !
Nancy-Metz : de tendres souvenirs d’enfance
Ma grand-mère paternelle habitait à Metz. Ma grand-mère maternelle résidait à Nancy.
Ainsi, pendant toute mon enfance, j’ai eu la chance de côtoyer ces deux villes.
Je garde de tendres souvenirs de cette période des années 80.
Metz forever !
A Metz, je revois ma grand-mère nous préparer avant de sortir prendre le bus pour le centre-ville. Après avoir franchi les bras de la Moselle, le bus nous déposait près de la place de Chambre. Un endroit magique : la vue majestueuse de la cathédrale Saint-Etienne m’impressionnait. Puis on se promenaient dans les rues commerçantes de Metz ou le long de la Moselle. Prendre le train à la gare de Metz était aussi un grand moment. J’étais déjà sublimé par cet immense édifice.
Nancy la coquette !
A Nancy, c’était une toute autre ambiance. Ma grand-mère m’emmenait le plus souvent à pied de son appartement au nord-ouest de la ville vers la place Stanislas, en longeant les quais de la voie ferrée. Ainsi, pour le petit garçon que j’étais, le passage des trains du haut de la passerelle François Jacob était un moment fort. Et, étrangement, j’aimais beaucoup me perdre dans les allées de la galerie commerçante du Saint-Séb’. Quant à la place Stanislas, j’étais interpelé par l’œuvre de Jean Lamour : la magnificence des grilles en fer forgé rehaussées d’or.
Oui, déjà petit, j’avais pris mes repères dans ces villes, d’autant plus que je développais une curiosité. Celle-ci m’aura poursuivi jusqu’à l’âge adulte !
Une re-découverte nécessaire
Mais ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai re-découvert Nancy et Metz – et pour cela, je tiens à remercier les offices de tourisme des deux villes qui, grâce à leur invitation, m’ont permis de « combler mes lacunes » !
Car mes deux grand-mères semblaient avoir volontairement occulté certains quartiers. Ainsi, je n’avais jamais mis les pieds dans certaines rues pittoresques de Metz, ni vraiment visité la célèbre Porte des Allemands ou admiré la façade du Palais du Gouverneur.
A Nancy, nous n’allions jamais du côté de la cathédrale, et même certaines rues de la Ville-Vieille m’étaient inconnues.
Il y a, toutefois, une bonne raison à cela. Car si on remonte le temps au début des années 80, nombre de rues et de quartiers de Metz et de Nancy n’étaient pas encore réhabilités et offraient un intérêt de visite très limité.
Des villes qui se sont embellies
En fait, depuis quelques décennies, Metz et Nancy se sont bonifiées pour le meilleur. Grâce à de remarquables opérations de réhabilitation (et de grand nettoyage !), elles offrent aux touristes un visage nouveau sur leur riche passé.
Allez, zou ! J’ai pas eu besoin de photoshop pour effacer les voitures sur la place Saint-Louis à Metz ! Ci-dessous, au début des années 80 et en 2018.
Sympa la différence, n’est-ce-pas ?!! 😜
Et puis il y a la place Stanislas, rendue piétonne en 2005. Ci-dessous, début 2000, puis en 2016.
Bon, il faut avouer qu’elle était déjà sublime cette place… mais si je vous dis qu’entre 1958 et 1983, son terre-plein central accueillait un parking de 600 places, c’est une autre histoire !
Nancy-Metz : au-delà d’une rivalité
Une grand-mère à Metz, une autre à Nancy. Mais alors, laquelle je préférais ?
Vous touchez là un point sensible qui transcende mon expérience personnelle.
Car la rivalité entre Nancy et Metz (ou Metz et Nancy !) est légendaire.
Si légendaire qu’elle a donné lieu à des querelles de clochers. Car, voyez-vous, le sujet est épineux.
Miroir, mon beau miroir, qui est la capitale de la Lorraine ?
Voici justement LA question qui ne faut pas poser pendant votre séjour en Lorraine.
La question qui a le don de ranimer les passions entre pro-nancéiens et pro-messins… tout simplement parce que beaucoup ignorent le passé des deux villes et leur place respective dans la Lorraine historique.
Mais il fallait bien en choisir une en 1974 lors de la régionalisation… et ça n’a fait qu’exacerber les polémiques… ainsi, Metz a été choisie au grand dam de Nancy.
Les rivalités entre villes de province ne sont pas nouvelles. Rouen-Caen, Tours-Orléans, Annecy-Chambéry, Nantes-Rennes. Mais la rivalité historique entre Nancy-Metz s’est révélée plus passionnelle encore. Et elle est unique en France de par son histoire.
Ces deux sœurs se sont querellées pour des enjeux de suprématie à l’échelle de la région. Des enjeux politiques, économiques, sportifs, éducationnels ou culturels. Pour une autoroute, un aéroport, un TGV ou le titre de capitale…
Pourquoi une telle compétition ?
Pour comprendre la rivalité historique entre Metz et Nancy, il faut remonter bien loin dans le temps. A l’époque de leur fondation.
C’est ici que nous allons parler Histoire (avec un grand H) mais rassurez-vous, on va faire les choses simples pour que vous puissiez comprendre un maximum ! Ca serait dommage de se perdre dans les couloirs du temps !! ☺️
Metz l’Antique
Alors que le site de Nancy croupissait dans des marécages inhabités, à 55 km au nord existait une ville vibrante et animée : Divodurum Mediomatricorum.
Il s’agissait du chef-lieu de la nation gauloise des Médiomatriques. Lorsque les Romains occupèrent les lieux en 58 avant JC, il la transformèrent en cité administrative et militaire.
Astérix et Obélix y sont même passés lors de leur tour de Gaule.
Bon, que les Gaulois aient connu le rhum à leur époque, c’est une autre histoire, mais passons !
Metz, capitale de l’Austrasie
Puis, pendant plus de deux siècles, de 511 à 751, Metz fut la capitale du royaume d’Austrasie.
Ce royaume de l’époque mérovingienne couvrait un vaste territoire du Pas-de-Calais à la ville allemande de Fulda et du nord des Pays-Bas au Ballon d’Alsace.
Austrasie (Oster-rike) signifie le royaume de l’Est. C’est comme l’Autriche (Oster-rike, puis Osterreich). Pour la petite histoire, lorsqu’il a fallu trouver un nom à la nouvelle région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine en 2016, il fut proposé le nom de « Nouvelle Austrasie ». Mais bien sûr, personne ne savait ce dont il s’agissait ! Du coup, on a vite fait de jeter à la poubelle les brouillons. Exit « Nouvelle Austrasie », « Rhin-Champagne » et autre « Acalie ». On a préféré faire au plus simple avec « Grand-Est ».
Ok, comme la vaste majorité de la population, j’imagine que vous n’avez jamais entendu parler d’Austrasie. Mais je suis sûr et certain que vous connaissez un des rois ayant régné sur ce territoire.
Un roi austrasien qui était si distrait qu’il mettait sa culotte à l’envers !
Vous l’avez deviné, ce monarque est… Dagobert 1er ! (enfin, pour ce qui en est de la culotte, sachez que la chanson date de la Révolution… on aimait bien se moquer des rois à l’époque)
Continuons notre histoire… Un peu plus tard, c’est à Metz que naquit la dynastie des Carolingiens avec Pépin le Bref en 751.
Le partage de l’empire de Charlemagne
Déjà, sous Charlemagne, Metz n’était plus capitale mais bénéficiait de l’attention toute particulière de l’empereur.
Par le Traité de Verdun en 843, les petits-fils de Charlemagne se partagèrent son vaste empire.
Ainsi, Lothaire 1er obtint la Francie médiane. Il s’agissait d’un territoire s’étendant de la mer du nord à la Provence et le nord de l’Italie, pris en sandwich entre la Francie (à l’ouest) et la Germanie (à l’est). Eh oui, pendant les 1000 ans à venir, ce malheureux partage ouvrit la voie à de nombreux conflits, notamment entre la France et les Pays allemands.
Mais ce vaste territoire ne dura pas bien longtemps. En 855, au traité de Prüm, Lothaire 1er le partagea entre ses trois fils :
- l’Italie pour Louis II le Jeune
- la Provence et la Bourgogne pour Charles de Provence
- le Benelux, la Sarre, la Rhénanie-Palatinat, l’Alsace et la Lorraine actuels pour Lothaire II.
Ce dernier territoire prit le nom de Lotharingie et on choisit Metz pour capitale.
Au cours des décennies qui suivirent, la Grande Lotharingie s’émietta… Ainsi, en 959, ce qui restait de la Haute-Lotharingie devint le duché de Lorraine. Metz et son territoire n’en firent pas partie car ils devinrent une entité indépendante – une principauté épiscopale intégrée (tout comme le duché de Lorraine) au Saint-Empire romain germanique. Et c’est ce petit détail qui va tout compliquer.
Mais qu’est-ce qui se trame dans les marécages à 55 km au sud ?
C’est à cette époque que, des marécages de la Meurthe infestés de moustiques, surgit Nanceiacum. Le duc de Lorraine, Gérard d’Alsace, y édifia un château féodal autour duquel se développa un village, puis une petite cité. Elle deviendra au 14e siècle la capitale du duché de Lorraine. Et voici l’avènement de Nancy !
Les circonstances de sa naissance sont relatées dans mon article sur les marécages de Nancy.
Metz, les avantages d’une Ville Libre pendant le Moyen-âge
Pendant le Moyen-Age, Metz fut une opulente cité épiscopale puis une république oligarchique.
Déjà, au 12e siècle, elle se constitua ville libre et devint la capitale d’une petite république. Au 14e siècle, Metz compta près de 30 000 habitants. Elle fut de loin la plus grande ville de Lorraine. Ce qui attise bien sûr les convoitises des ducs de Lorraine qui ne se gênaient pas pour l’assiéger… sans succès !
On raconte qu’en 1491, les Messins furent furieux d’apprendre que le duc René II avait fait poser dans la cathédrale de Metz des vitraux à Croix de Lorraine… ceci pour marquer son emprise sur l’évêché !
1552 fut une date importante pour comprendre la rivalité contemporaine entre Metz et Nancy.
Cette année-là, le roi de France Henri II s’empara des Trois-Evêchés lorrains : Toul, Verdun et Metz. Une annexion de facto qui fut ratifiée pour de bon un siècle plus tard par les traités de Westphalie (octobre 1648). Metz devint une place-forte du royaume de France face au Saint-Empire romain germanique dont le duché de Lorraine faisait encore partie. Et aussi une enclave dans ce dernier !
Et Nancy dans tout ça ?
Nancy se développa considérablement au 16e siècle, avec la fondation de la Ville-Neuve par le duc Charles III. De ce fait, elle conforta son rôle de capitale d’un duché resté indépendant dans le Saint-Empire (même si les Français l’ont souvent envahie et occupée !)
Nancy fut embellie par le dernier duc de Lorraine, le roi détrôné de Pologne Stanislas Leszczyński. Il était prévu qu’à sa mort, le duché de Lorraine reviendrait à la couronne de France.
Ce fut une réalité en 1766. Dès lors, et pour la première fois, Nancy et Metz se retrouvaient dans le même pays ; elles qui avaient mené leur destin chacune de leur côté.
Pendant près d’un siècle, Metz comptait légèrement plus d’habitants que Nancy
- 1800 – Metz : 32 000 hab, Nancy : 28 000 hab.
- 1861 – Metz : 56 800 hab, Nancy : 49 300 hab.
Jusqu’en 1870, Metz est une ville militaire, surnommée « la forteresse de l’Est » ou bien « la plus forte citadelle de France ».
Le bouleversement de 1871 et l’essor de Nancy
Néanmoins, la guerre franco-prussienne de 1870-71 allait changer profondément la donne en Lorraine. Et contribuer à exacerber la rivalité entre les deux villes. A l’issue de la défaite française, le traité de Francfort entérina le rattachement de l’Alsace et du département de Moselle à l’Allemagne.
C’est alors que Nancy connut une poussée démographique exceptionnelle par l’arrivée des optants. Il s’agissait des Alsaciens et Mosellans qui refusèrent la nationalité allemande, préférant quitter leur région pour s’installer à Nancy (ou à Belfort et à Paris). Ce fut le choix de nombreux industriels et intellectuels. Ainsi, plusieurs devinrent les chefs de file de l’Ecole de Nancy, faisant de l’ancienne cité ducale un des berceaux de l’Art Nouveau en Europe.
De ce fait, la ville passa de 50 000 habitants en 1870 à 120 000 en 1914 !
Metz sous l’Annexion allemande
Metz ne fut d’ailleurs pas en reste sous l’Annexion. Les autorités allemandes voulurent faire de la ville une vitrine de l’empire du Kaiser. Un quartier entier surgit du sol autour de la gare ferroviaire.
Mais l’installation d’émigrés allemands ne semble pas avoir compensé la perte des optants. La ville ne connut qu’une croissance démographique modérée par rapport à Nancy.
La ville passa de 51 300 habitants en 1871 à 68 600 en 1910. Il fallut attendre 1962 pour qu’elle atteigne la barre symbolique des 100 000 habitants, notamment grâce au rattachement de communes limitrophes.
Le retour de Metz à la France
En 1918, Metz est redevenue française. Mais ce ne fut pas une mince affaire pour la ville. L’économie messine était durement affectée par l’expulsion massive de citoyens allemands en 1918 et 1919. Mais le rôle militaire de Metz s’affirma avec l’installation du siège du commandement de l’état-major de la région Est.
Puis, la ville fut annexée par l’Allemagne de Hitler à partir de juin 1940, avant d’être libérée par les troupes américaines le 22 novembre 1944.
L’Après-guerre : la rivalité Nancy-Metz à son apogée
A l’issue de la Seconde guerre mondiale, Metz et Nancy se retrouvèrent à nouveau dans le même pays. Avec la période de croissance économique des Trente Glorieuses, leur population respective s’égalisa. La bataille pour un autre enjeu de prestige politique débuta… à savoir qui serait la capitale de la nouvelle région administrative de Lorraine ?
En 1964, la préfecture de région fut établie à Metz. 10 ans plus tard, ce fut toujours à Metz qu’eut lieu la première session du conseil régional de Lorraine.
Dans les années 1970, le tracé controversé de l’autoroute de l’Est (A4) bénéficia à Metz et aux bassins sidérurgiques et houillers du nord de la région, au détriment de Nancy.
Coupons la poire en deux !
Trois décennies plus tard, on n’osa pas préférer une ville à une autre avec le tracé du TGV-Est ou la construction de l’aéroport de Lorraine. On choisit tout simplement le statut-quo : à mi-chemin entre Metz et Nancy – et tant pis si c’est au milieu des champs !
Voyez-vous, après ce long intermède historique, force est de constater qu’il n’est pas si simple de demander au miroir magique : Qui, de Nancy ou de Metz, est la capitale légitime de la Lorraine ?
Pour être tout à fait franc avec vous, je dirai que la définition de la Lorraine pour chacune des villes diffère. De par son histoire complexe, il n’existe pas une seule Lorraine pour laquelle Metz ou Nancy pourraient se revendiquer capitale.
C’est quoi la Lorraine, du coup ?
Parle-t-on de la Haute-Lotharingie ? Du duché de Lorraine ?
Et puis nous n’avons même pas mentionné le duché de Bar… les deux autres évêchés de Toul et Verdun, ainsi que leurs possessions… (pour ne pas compliquer davantage les explications ? )
Ainsi, il est préférable de prendre du recul. Puis de mettre en avant tout ce que les deux villes distantes de 55 km ont pu réaliser en commun. Un bon exemple : la fusion des universités de Nancy et de Metz en 2012 en une Université de Lorraine. L’université se classe troisième en France avec ses 60 000 étudiants.
La création de la nouvelle région Grand Est en 2016 aura peut-être été bénéfique pour une chose : avec la disparition de la région administrative de Lorraine de 1964, il n’y a plus lieu d’avoir une seule capitale régionale. La Lorraine peut se vanter d’en avoir deux !
Comme l’a déclaré un jour l’Archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine (fils aîné du dernier empereur d’Autriche-Hongrie) : « La Lorraine est assez grande pour pouvoir supporter deux capitales » !
Et pourquoi pas ?
La fin du Grand Est ranimera-t-elle la rivalité ?
Mais, patatras, en 2024, les médias annoncent la (possible) fin prochaine du Grand Est en l’état.
D’ici la fin de l’année, l’Alsace pourrait sortir de la grande région pour rebriller en solo comme une région à part entière.
Cette ambition est ardument portée par le président de la CeA (Collectivité européenne d’Alsace), qui voit dans la prochaine loi sur la décentralisation, attendue avec impatience cette année, une opportunité en or pour réaliser ce rêve.
Mais il n’est pas le seul à rêver d’une Alsace prenant son envol. Lors d’une consultation menée par la CeA en 2022, pas moins de 92 % des Alsaciens ont voté en faveur de ce changement.
La question qui brûle les lèvres : quelle ville s’érigerait en capitale de ce qui resterait du Grand Est (alias la Champagne-Lorraine) ?
Reims, malgré son prestige, semble hors course, la Révolution l’ayant reléguée au simple rôle de sous-préfecture de la Marne.
Châlons-en-Champagne, bien que capitale de l’ancienne région Champagne-Ardenne, manque un peu de poids pour prétendre à la couronne.
Et puis, franchement, ces deux là sont un peu trop dans l’ombre de Paris, non ?
Restons donc en Lorraine, où le choix s’annonce… corsé !
Pas une, mais deux villes se détachent, nourrissant une rivalité des plus anciennes.
Laquelle s’imposera ?
La vieille querelle serait-elle sur le point de renaître ?
Séjournez en Lorraine !
Si vous planifiez de séjourner dans la région de Nancy-Metz, je vous invite à prendre connaissance de mon article « Où dormir en Lorraine ? »
Vous y trouverez une sélection d’hébergements sur Nancy-Metz vraiment sympas que j’ai fréquentés lors de mes visites.
Nancy-Metz : synthèse d’une ville idéale
Pour la première fois, je vais mettre en commun les sites de Metz et Nancy en les classant par des catégories touristiques.
Vous êtes prêts pour une petite visite touristique ? Allez, on y va…
Les places
L’incontournable place Stanislas de Nancy mérite le détour.
Tout comme le sont les deux autres places de Nancy, également classées au patrimoine mondial de l’Unesco : la place de la Carrière et la place d’Alliance.
A Metz, le 18e siècle a légué la place d’Armes et ses bâtiments néo-classiques, dont l’hôtel de ville.
Mais la cité mosellane est aussi célèbre pour sa place Saint-Louis, d’origine médiévale…
Et la place de la Comédie qui fait face à l’opéra-théâtre, un des plus anciens de France encore en activité.
Les châteaux et palais
Metz a conservé de l’époque médiévale la puissante porte des Allemands. Sa silhouette massive de château-fort franchit la Seille.
A Nancy, la porte de la Craffe marquait l’entrée dans la Ville-Vieille en provenance de Metz.
Le Palais des ducs de Lorraine à Nancy a depuis plusieurs siècles perdu de sa superbe. Mais il reste encore de beaux éléments, telle la belle porterie magnifiquement sculptée.
Tout proche, le Palais du Gouvernement fut érigé au 18e siècle à l’extrémité nord de la place de la Carrière, pour accueillir le chancelier de Lorraine, représentant du roi de France. Le bâtiment a été conçu pour faire face à l’Hôtel de Ville qui abritait les appartements de Stanislas, dernier duc de Lorraine.
Retour à Metz avec le Palais du Gouverneur, un édifice monumental de style néo-Renaissance rhénane, construit de 1902 à 1905, sous l’annexion allemande.
Les vieilles rues historiques
Les deux villes lorraines ont la particularité d’avoir réhabilité leur vieux centre historique.
A Metz, il est agréable de se perdre dans le dédale de rues très anciennes : rue Taison, En Jurue, rue d’Enfer…
A Nancy, la Ville-Vieille est plus compacte et s’étend le long de la Grande-Rue, de la porte de la Craffe à la place de Vaudémont.
Les cathédrales et églises
Le sanctuaire le plus beau et le plus grand de Lorraine est sans aucun doute la cathédrale Saint-Etienne de Metz. Surnommée la « Lanterne du Bon Dieu » pour la somptuosité de ses verrières, ses dimensions impressionnantes en font une des plus grandes cathédrales gothiques de France.
Metz abrite aussi Saint-Pierre-aux-Nonnains, qui passe pour être la plus vieille église de France.
Son Temple-Neuf, construit sous l’annexion allemande et inspiré de la cathédrale de Spire, offre une image de carte postale (depuis le Moyen-Pont).
A Nancy, l’église des Cordeliers sert de nécropole pour les ducs de Lorraine.
La capitale des ducs possède aussi sa cathédrale, mais de style néo-classique.
Dans la vieille-ville, l’église néo-gothique Saint-Epvre est le plus haut édifice religieux de la ville avec sa flèche qui culmine à 87 m.
L’urbanisation 1871-1914
A Nancy comme à Metz, la période 1871-1914 connut un formidable développement urbain.
A Metz, cela s’est concrétisé par la volonté des autorités allemandes d’édifier un quartier flambant neuf autour de la gare ferroviaire. C’est le quartier impérial allemand, grand projet urbanistique réalisé à partir de 1902.
Avec l’afflux de nombreux artistes et artisans, Nancy fut un vivier propice à l’émergence d’un mouvement artistique s’appuyant sur l’esthétique des lignes courbes : l’Art Nouveau. Ainsi, la ville s’est enrichie de plusieurs bâtiments édifiés par les architectes et artisans de l’Ecole de Nancy.
Les parcs et jardins
Le visiteur appréciera Metz pour ses grands espaces verts. Surnommée la « Ville Verte« , la ville mosellane offre de beaux coins de verdure le long de la Moselle et de la Seille.
Quant à Nancy, les espaces verts se résument en deux grands parcs urbains : la Pépinière et le Parc Sainte-Marie.
Les musées
Nancy est riche de plusieurs musées, dont les principaux sont le musée historique lorrain (aujourd’hui fermé pour travaux), le musée des Beaux-Arts et le musée de l’Ecole de Nancy.
Depuis 2010, Metz offre à ses visiteurs le Centre Pompidou, la première antenne décentralisé de la vénérable institution parisienne. Et il ne faut pas oublier de mentionner le musée de la Cour d’Or avec ses collections d’art gallo-romain et d’art médiéval, d’architecture médiévale et de la Renaissance, et des beaux-arts.
Les délices gourmands
Dans les deux villes lorraines, vous retrouverez les inconditionnels de la gastronomie régionale, à savoir :
- les pâtés lorrains,
- la potée lorraine,
- les tourtes lorraines,
- la mirabelle de Nancy et la mirabelle de Metz (oui car elles ont des tailles différentes !)
- les macarons de Nancy,
- les bergamotes,
- les Paris-Metz…
Et bien d’autres gourmandises que je vous laisse découvrir ici !
Noël à Nancy-Metz
Pendant l’Avent, la Lorraine célèbre son patron, Saint-Nicolas. A Nancy comme à Metz, c’est l’objet de grandes réjouissances.
A Nancy, les Fêtes de Saint-Nicolas sont l’occasion d’un grand weekend de célébration et de 6 semaines de fête avec la présence d’un grand sapin sur la place Stanislas, des marchés de Saint-Nicolas sur la place Charles III et la place de Vaudémont, une grande roue sur la place de la Carrière. En savoir plus !
A Metz, c’est surtout le marché de Noël qui attire les foules. L’événement est devenu incontournable en Lorraine et se hisse au top 5 des marchés de Noël les plus fréquentés de France, avec Strasbourg, Reims et Colmar. Le centre historique de Metz accueille plusieurs villages de Noël, une grande roue de 60 m de hauteur sur la place d’Armes et un merveilleux sentier des lanternes. En savoir plus !
Nancy-Metz : pour en savoir plus
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- Où dormir en Lorraine ? Découvrez mon article dédié avec une liste d’établissements hôteliers que j’ai testés dans la région.
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Le rendez-vous EnFranceAussi
Pour ce rendez-vous de l’événement #EnFranceAussi, le thème choisi par Sarah du blog Soulier Vert est « Ma Ville Idéale ». Ce RV interblogueurs, initié par Sylvie du blog Le coin des Voyageurs, a pour objet de (re)-découvrir les beautés de la France.
Découvrez les articles de ma participation à l’événement interblogueurs #EnFranceAussi. Cliquez sur le lien ici pour les lire !
Merci pour ce super article sur ces deux villes que j’aime autant l’une que l’autre moi aussi.
Peut être faudrait il parler aussi de la Villa Majorelle qui vient de rouvrir à Nancy.
En tout cas bravo pour ce joli travail parfaitement documenté.
Merci beaucoup ! Oh oui, la villa Majorelle va certainement devenir un incontournable à Nancy ! J’espère la visiter la prochaine fois que je me rends dans la capitale… des ducs de Lorraine ! 🙂
Très bel article sur deux villes que j’ai hâte de découvrir (Metz) ou redécouvrir (Nancy). Merci pour cette jolie balade.
Avec grand plaisir, merci Paul !
EXCELLENT, qu’ajouter de plus – un parfait cours d’Histoire agrémenté de très belles photographies des deux villes, encore un grand merci!!
Merci beaucoup Georges pour votre commentaire… ravi que l’article (et les photos !) vous plaisent ! A bientôt.
Merci Pierre pour tout ce dossier passionnant.
Nancy, je l’ai découverte un peu en 2018, j’aurai l’occasion d’y revenir en 2021 et de visiter Metz lors de la manifestation qui s’appelle « semaine fédérale de cyclotourisme » qui aura lieu début août à Pont à Mousson.
Mon mari fait du vélo et je fais des visites et excursions.
Bonne continuation et faites nos rêver.
Bien à vous
Danielle
Un grand merci Danielle pour votre commentaire ! Metz et la Lorraine en été, ça va être un régal 🙂
Merci Pierre pour cet article très intéressant
J’habite à Nancy et j’ai travaillé à Metz pendant 5 ans et tout ce que vous décrivez sur la rivalité entre les deux villes je l’ai vécu mais gentiment comme nancéien entouré de messins au travail
Cela m’a fait plaisir de vous lire.
Vous avez oublié une petite chose la rivalité en matière de football !!!!
Merci encore
Merci beaucoup Francis… oui, vous avez raison, la rivalité entre le FC Metz et l’AS Nancy-Lorraine est très importante ! Le Graoully contre le chardon… ça devient vite un sujet épineux ? !
Encore une fois un superbe article très instructif.
Une petite préférence pour Metz que je connais mieux (c’est plus proche de chez moi), mais promis je vais aller visiter Nancy avec un autre regard.
Merci Béa, excellent ! Ca vous donnera une belle occasion pour découvrir Nancy ! 🙂
Intéressante cette comparaison entre les deux villes. Choix cornélien, du coup !
Ah bah complètement ! Je ne peux pas passer en Lorraine sans visiter les deux 🙂
Ne connaissant ni l’une ni l’autre, il faudrait que j’y aille!
Oui, vu comme ça tu viens sans a priori hahaha!! 🙂
Il faudrait un jour que l’on se décide à aller en Lorraine, avec tout le bien que tu nous en dis, cela me donne vraiment envie d’aller faire une petite escapade par là !
Oui, une fois les beaux jours de retour ! Car avec le soleil, c’est encore mieux 🙂
très complémentaires en effet! Et que de belles photos!
Merci eimelle, c’est très sympa de ta part ! 🙂
Je ne connaissais pas l’histoire de ces 2 villes, effectivement, ça a pas mal bougé ! Je suis passée plusieurs fois à Metz, mais j’ai loupé le quartier de la gare. Je suis passée rapidement à Nancy, mais je n’ai vu que la place Stanislas. Merci pour ce tour d’horizon !
Merci Anne ! Ca te donnera l’occasion d’y revenir… une fois que tout sera revenu « à la normale » !! Prends soin de toi et à bientôt ! ?
Encore une fois un article très documenté sur ces deux villes que je connais très mal.J’ai vraiment des regrets de n’avoir pu visiter Metz quand j’y suis allée pour raison professionnelle il y a quelques années. L’épisode de la gare TGV entre les deux villes me fait penser à la « gare aux betteraves » de ma région, située à la fois loin d’Amiens et loin de Saint-Quentin pour contenter les élus des deux villes.
PS: le comparatif des « Pierre » emblématiques de chaque ville m’a bien fait rire !
Merci Delphine ! Oui, c’est un peu ça, l’aéroport… une gare perdue au milieu des champs (mais ceci dit pas si loin de l’embranchement autoroutier, comme en Picardie). Pour Metz, ce sera l’excuse de revenir en Lorraine à la belle saison 🙂
bonjour, j’ai visité Metz par les marches organisées début décembre de chaque année, ces marches IVV permettaient d’entrer dans des endroits non ouverts aux touristes tandis que Nancy, à part la place Stanislas, le reste, pas terrible, à part le quartier « art nouveau » et son musée merci pour tous ces articles
Il y a aussi de très beaux endroits à découvrir à Nancy mais il faut les connaitre ! Je pense notamment aux rues de la vieille-ville qui ont fait l’objet de restaurations depuis les 20 dernières années. Bon dimanche !