Lors d'une récente escapade à la campagne, nous avons eu le privilège de rendre visite à la boutique familiale de la ferme de Clément et Malvina. En 2014, ce couple de passionnés a créé un Groupement Agricole d'Exploitation en Commun (GAEC) dans la pittoresque commune de Bonnieux, nichée au cœur du Luberon. Ils gèrent un vaste domaine de 30 hectares, où les champs de lavande servent à la production d'huile essentielle et de miel. Suivez-nous dans notre visite-dégustation du délicieux miel du Luberon !
Qu'est-ce qu'un GAEC?
Les GAEC (Groupement Agricole d'Exploitation en Commun) est une structure juridique dans laquelle plusieurs personnes ou agriculteurs gèrent et exploitent conjointement une entreprise agricole. Il leur permet de mettre en commun leurs ressources, de partager les responsabilités et de gérer collectivement une exploitation ou une entreprise agricole pour une efficacité et une efficience accrues.
Pourquoi j'aime le miel du Luberon
En matière de miel, je suis un véritable passionné. Ce nectar doré, récolté dans les ruches nichées au cœur de la Provence, occupe une place particulière dans mon cœur. Le miel fabriqué par d'authentiques apiculteurs qui mettent leur passion dans chaque pot a quelque chose d'indéniablement enchanteur.
En me promenant dans les champs de fleurs sauvages inondés de soleil, où les abeilles récoltent le nectar des fleurs avec diligence, je découvre le lien qui rend ce miel provençal supérieur à ceux achetés en grandes surfaces. C'est un lien avec la terre, le bourdonnement des abeilles et les mains expertes qui extraient les qualités naturelles du miel.
Mes doutes sur le miel vendu en grandes surfaces
Voilà pourquoi je n'ai jamais fait confiance à ces pots fades que l'on trouve dans les rayons des supermarchés. L'attrait d'acheter du miel directement à la source, où je peux voir les ruches en activité et les apiculteurs en action, a toujours été irrésistible. Il y a là une authenticité difficile à battre.
Ma méfiance à l'égard du miel acheté en magasin remonte à plusieurs années. Cependant, une étude récente a confirmé mes soupçons. Avant de plonger dans l'univers du miel du Luberon, examinons les faits choquants de cette enquête en cours.
La vérité sur le faux miel
Le rapport intitulé "From the Hives", publié par la Commission européenne le 23 mars 2023, révèle un grave problème sur le marché alimentaire européen.
Sur les 320 lots de miel testés par le laboratoire officiel du Joint Research Centre (Centre commun de recherche), 46 % seraient frauduleux et contiendraient des sirops de sucre dérivés du riz, du blé ou de la betterave sucrière.
Cette pratique est illégale, mais ces produits trompeurs parviennent encore à des consommateurs qui ne se doutent de rien. Même si les risques pour la santé des consommateurs sont faibles, l'acte reste strictement interdit.
La prévalence de cette tromperie est nettement plus élevée que lors du précédent plan de contrôle coordonné dans toute l'Europe en 2015-17, lorsque seuls 14 % des échantillons analysés ne répondaient pas aux critères d'authenticité établis pour le miel.
Que s'est-il passé entre-temps ?
Le Joint Research Centre (JRC) a mis au point une nouvelle méthode prometteuse.
Auparavant, les fraudeurs diluaient le miel avec des sirops de sucre fabriqués à partir de fécule de maïs ou de la canne à sucre. Mais, conscients de la surveillance accrue à laquelle ils étaient soumis, ils ont essayé de tromper les contrôles en privilégiant l'utilisation de sirops principalement issus du riz, du blé ou de la betterave sucrière. Cependant, les méthodes du JRC ont réussi à repérer ces sirops frauduleux. On peut légitimement se demander pourquoi la méthodologie du JRC n'est pas encore adoptée par les laboratoires officiels des États membres de l'UE ni par les laboratoires privés qui effectuent les tests pour l'industrie. En l'utilisant, ils pourraient aisément mettre les fraudeurs hors d'état de nuire !
En fait, la dilution frauduleuse de miel avec des sirops de sucre permet de réaliser des profits substantiels avec un faible risque d'être pris.
En moyenne, le miel importé en Europe coûte environ 2,17 euros par kilogramme, tandis que les sirops de sucre de riz coûtent entre 0,40 et 0,60 euros par kilogramme.
La différence entre le bon miel et le mauvais miel !
Actuellement, ces contrefaçons de miel proviennent principalement de Chine et de Turquie. Les échantillons ont été principalement prélevés dans les principaux ports où les produits frauduleux entrent avant de se disperser sur les routes européennes : Anvers, Hambourg, Barcelone, Le Havre, etc., ainsi que lors d'inspections à la frontière entre la Pologne et l'Ukraine.
Ce scandale alimentaire révèle les dessous troublants d'un marché où la tromperie menace la confiance des consommateurs et l'intégrité de l'un des produits naturels les plus appréciés au monde.
C'est pourquoi, lorsque nous avons découvert une ferme vendant du miel du Luberon, nous avons voulu en savoir plus (et ramener quelques pots de ce délicieux miel chez nous en Angleterre !) Laissez-moi vous présenter le monde du miel pur à la ferme de Clément et Malvina.
Le bon miel du Luberon
Notre visite à la boutique de la ferme a été une expérience mémorable consacrée à la découverte de l'art de la production de miel. Malvina, l'âme du lieu, nous a plongés dans le monde fascinant des abeilles et du miel.
Les différents miels
Clément et Malvina sont fiers de proposer aux visiteurs une gamme variée de miels et de produits dérivés.
On y trouve 4 à 6 variétés de miel, chacune ayant une saveur et une histoire uniques. Nous avons apprécié la dégustation de miel de :
- lavande,
- garrigue,
- romarin,
- luberon (mélange de fleurs d'été),
- châtaigne, et
- acacia.
La sélection méticuleuse de ces miels reflète leur engagement en faveur de la qualité et de la diversité.
Une variété de produits artisanaux
Pour ajouter une touche d'originalité, Clément et Malvina ont collaboré avec des artisans locaux de grande qualité pour transformer leur miel en :
- des savons au miel de châtaignier,
- des bonbons au miel,
- des sucettes au miel et
- du nougat noir.
La nougaterie de Saint-Didier, située dans le Vaucluse, utilise habilement le miel de lavande pour créer ce délicieux nougat noir, particulièrement apprécié pendant la période de Noël car il fait traditionnellement partie des 13 desserts de Provence.
Un miel de qualité supérieure
La particularité de la démarche de Clément et Malvina réside dans leur attachement à la qualité du miel qu'ils proposent. Ils vendent exclusivement le miel de leurs ruches, extrait et mis en pot à la ferme, ce qui garantit une qualité irréprochable du début à la fin.
Une occupation saisonnière
L'apiculture est un métier rythmé par les saisons, et Clément et Malvina l'exercent pleinement.
Avec environ 200 ruches à gérer, leur année commence dès le mois de mars avec la visite de printemps.
Celle-ci leur permet d'évaluer l'état de santé de chaque colonie et de planifier l'année apicole* à venir (*apicole = concernant la possession et le soin des abeilles).
Après cette étape, ils peuvent commencer l'élevage des reines, créer de nouveaux essaims et se préparer à la future transhumance.
Qu'est-ce que la transhumance ?
Clément et Malvina sont des apiculteurs transhumants, c'est-à-dire qu'ils déplacent leurs ruches au gré des saisons et des floraisons.
Par exemple, ils se rendent sur les hauteurs de la garrigue marseillaise au printemps pour récolter le précieux nectar de romarin.
Ils s'aventurent dans le massif du Vercors en mai et juin pour la récolte du miel d'acacia et de châtaignier.
Enfin, en juin et juillet, ils retournent à Bonnieux et sur le plateau de Sault pour la récolte du miel de lavande.
La récolte de miel varie d'une année à l'autre, allant d'une tonne dans les années de vaches maigres à trois tonnes dans les années plus prospères, tout en conservant le même nombre de ruches.
L'automne apporte son lot de tâches avec les visites automnales, qui permettent de s'assurer que les colonies sont bien préparées pour l'hiver en vérifiant leur état de santé et leur approvisionnement.
Pendant l'hiver, l'exploitation se concentre sur la mise en pot, la vente des produits et l'entretien du matériel, en attendant avec impatience le retour des abeilles au printemps.
Une expérience inoubliable
Notre visite à la ferme de Clément et Malvina dans le Luberon a été un véritable plongeon dans le monde de l'apiculture, de la nature et de la passion.
La découverte de leur attachement à la qualité et de leur mode de vie saisonnier a laissé une impression durable. Leur miel exceptionnel et leurs produits artisanaux valent sans aucun doute la peine d'être goûtés.
Si vous vous trouvez dans la région de Bonnieux, n'hésitez pas à visiter leur boutique pour une expérience authentique et sucrée.
Où trouver le miel de la ferme ?
Le magasin de la ferme est ouvert le mercredi de 17h à 19h ou sur rendez-vous. Cliquez ici pour visiter leur site internet.
Vous pouvez également retrouver les produits de Clément et Malvina à Luberon Paysan, ouvert tous les jours. Site internet.
Planifiez votre escapade provençale
Il est temps de planifier votre aventure dans ce coin captivant de la Provence. Que vous soyez attiré par les champs de lavande, les vignobles ou les charmants villages, la campagne de Bonnieux et Lacoste vous promet une escapade mémorable. Alors, faites vos valises et plongez-vous dans la rusticité et la splendeur naturelle de cette région idyllique - votre aventure provençale vous attend !
Visiter le site internet de l'office de tourisme de la région de Bonnieux.
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