Le Mémorial Charles de Gaulle qui est situé à l’écart du village de Colombey-les-Deux-Eglises est une monumentale croix de Lorraine qui s’élève à 44 mètres de hauteur.
Le Mémorial Charles de Gaulle
Le Mémorial Charles de Gaulle est un symbole de la France libre. Le monument a été financé par souscription nationale et érigé en mai 1972 sur l’emplacement de la commune le plus élevé, dit la « Montagne » à 397 mètres. L’inauguration a eu lieu en présence de Georges Pompidou le 18 juin 1972. C’était le jour anniversaire du trente-deuxième anniversaire de l’Appel à la Résistance que le Général avait lancé sur les ondes de la BBC.
Charles de Gaulle et la Boisserie
Le Général Charles de Gaulle avait acheté une maison en 1934 à Colombey-les-Deux-Eglises : le domaine de « la Boisserie ». Lieu préféré du général à la campagne, il s’y réfugiait pour prendre des décisions importantes. Plusieurs personnalités politiques ont été accueillis à Colombey, notamment le chancelier allemand Konrad Adenauer lors d’une visite les 14 et 15 septembre 1958 qui entama la réconciliation franco-allemande.
Les Mémoires de Guerre de Charles de Gaulle
Dans ses Mémoires de Guerre, Charles de Gaulle a écrit de Colombey-les-Deux-Eglises :
« Vastes, frustes et tristes horizons ; bois, prés, cultures et friches mélancoliques ; relief d’anciennes montagnes très usées et résignées ; villages tranquilles et peu fortunés dont rien, depuis des millénaires, n’a changé l’âme, ni la place… »
« Vieille Terre, rongée par les âges, rabotée de pluies et de tempêtes, épuisée de végétation, mais prête, indéfiniment, à produire ce qu’il faut pour que se succèdent les vivants ! Vieille France, accablée d’Histoire, meurtrie de guerres et de révolutions, allant et venant sans relâche de la grandeur au déclin, mais redressée, de siècle en siècle, par le génie du renouveau ! Vieil homme, recru d’épreuves, détaché des entreprises, sentant venir le froid éternel, mais jamais las de guetter dans l’ombre la lueur de l’espérance. »
Le village de Colombey-les-Deux-Églises
Situé sur la route qui relie Chaumont (22km) à Troyes (61 km), Colombey-les-Deux-Eglises est aujourd’hui un petit village de 670 habitants.
L’appel du 18 juin 1940
Le discours du Général de Gaulle à la radio le 18 juin 1940 était un appel à poursuivre la lutte contre l’ennemi. Très peu entendu sur le moment, il fut répété à plusieurs reprises les jours suivants. Le discours, considéré comme le texte fondateur de la Résistance française, était le suivant :
Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l’ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
La France n’est pas seule !
Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des États-Unis.
Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
J’invite…
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.
Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la Radio de Londres.
Cet article a été initialement publié sur www.frenchmomentsblog.com.