Il faut se rendre à Paris pour découvrir une des crèches les plus contemporaines de France. Depuis 2010, la crèche de Noël de La Madeleine est conçue par un artiste contemporain. Pour Noël 2016, la paroisse catholique parisienne a fait appel à Samuel Yal. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle provoque une certaine réaction de la part des visiteurs ! Mis à part le bébé Jésus, point de personnages… des attitudes seulement.
La crèche de Noël de La Madeleine 2016-2017
Il faut traverser la nef en direction de l’autel pour trouver à gauche l’installation de la crèche de Noël de La Madeleine. L’artiste Samuel Yal a conçu une représentation de la Nativité étonnante et originale. Vous n’y trouverez point de personnages. Pas de Marie, de Joseph, d’anges ou de bergers. Encore moi de bœuf et d’âne gris. Juste un bébé, vulnérable et démuni, dort sur la paille.
Intitulée « Avènement », cette crèche dépouillée révèle le message de Noël à l’homme d’aujourd’hui. Elle conduit le regard vers le message qui fait de nous les participants de l’œuvre créatrice de Dieu.
Car la crèche de Noël de La Madeleine est, cette année, remplie de symboles…
Le bébé qui dort
Ce tout petit être est là, seul sur la paille, faible, nu, vulnérable, exposé. Il dort paisiblement malgré l’obscurité qui l’entoure. « Dieu comble son bien-aimé quand il dort » (Psaume 126:2)
Les mains
Tout autour du bébé, des mains sont suspendues entre ciel et terre. Ouvertes ou fermées, elles prient, se recueillent, protègent. Elle relayent la main de Dieu. Les hommes et les femmes sont appelés à poursuivre l’œuvre créatrice de Dieu sur terre. « Que celui qui dérobait ne dérobe plus; mais plutôt qu’il travaille, en faisant de ses mains ce qui est bien, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin » (Éphésiens 4:28)
La cire
Le bébé est les mains ont été créés à base de cire fondue. « Les montagnes fondent comme cire devant l’Éternel » (Psaume 96:5). Il s’agit des cierges brûlés à l’église. La cire des bougies éteintes poursuit la prière des hommes, des femmes et des enfants.
La paille
L’enfant dort sur un amas de paille noir et blanc. Constitué de photographies passées à la broyeuse, il représente les visages de ceux qui ont fait notre monde. Samuel Yal décrit cette paille comme un humus de l’Humanité. La paille rappelle l’éphémère de la vie.
Le poème
Et pour terminer la description de cette crèche, voici un poème du 14e siècle (auteur inconnu) :
Christ n’a pas de mains,
il n’a que nos mains
pour faire son travail aujourd’hui.
Christ n’a pas de pieds,
il n’a que nos pieds
pour conduire les hommes sur son chemin.
Christ n’a pas de lèvres,
il n’a que nos lèvres
pour parler de lui aux hommes.
Christ n’a pas d’aides,
il n’a que notre aide
pour mettre les hommes à ses côtés.
Nous sommes la seule Bible
que le public lit encore.
Nous sommes le dernier message de Dieu
écrit en actes en en paroles.
Pour voir la crèche de Noël de la Madeleine, rendez-vous du 10 décembre 2016 au 2 février 2017.
La crèche de Noël de La Madeleine 2015-2016
La version 2015-2016 était tout aussi contemporaine. La crèche de Noël de La Madeleine fut conçue par Pauline Ohrel. Intitulée « Révélations », cette crèche de grillage révéla la transparence des formes des personnages de la Nativité.
Une fois l’effet de surprise passé, l’on remarqua des animaux tels que des girafes, un âne, une colombe… évoquant l’Arche de Noé.
À propos de l’église de La Madeleine à Paris
La Madeleine est une des églises emblématiques de Paris. Avec sa façade à colonnades, elle ressemble plus à un temple grec qu’à une église. Le monumental sanctuaire fait aujourd’hui partie du paysage parisien. Elle fait écho à un autre monument à colonnades : le Palais-Bourbon (aujourd’hui siège de l’Assemblée Nationale), située de l’autre côté de la place de la Concorde, dans le prolongement de la rue Royale.
Ses dimensions en font un édifice impressionnant : long de 108 mètres et large de 43 mètres, l’église s’élève à une hauteur de 30 mètres. Le bâtiment est ceint par 52 colonnes corinthiennes (comme les 52 semaines de l’année !). La Madeleine est ainsi une restitution presque parfaite de l’Olympieion à Athènes. Ce temple grec se situait au pied de l’Acropole et il n’en reste aujourd’hui que les ruines et 15 colonnes.
La pose de la première pierre eut lieu le 3 août 1763 par le roi Louis XV en personne. L’église n’était pas terminée lorsqu’éclata la Révolution française. En 1806, Napoléon envisagea d’en faire un temple à la gloire des Armées françaises. Mais l’empereur changea d’avis en 1812 et confirma la fonction originale. Les travaux s’achevèrent en 1842 et l’église fut consacrée le 9 octobre 1845 par l’archevêque de Paris.
Les lumières de Noël de Paris vues de La Madeleine
Une atmosphère particulièrement féérique vous attend à la tombée de la nuit du haut du grand escalier menant à l’entrée de l’église. Vous y découvrirez la belle perspective de la rue Royale scintillante de lumières de Noël. Cet axe mène à la place de la Concorde. Au-delà, la vue s’étend sur la façade à colonnades du Palais Bourbon (Assemblée Nationale) puis le dôme doré des Invalides.
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