Hirtzbach, au nom qui peut sembler difficile à prononcer pour de nombreux visiteurs français, est sans conteste l’un de nos villages préférés du Sundgau.
Ce charmant village alsacien, niché au cœur de la campagne, séduit dès les premiers instants.
Entouré de vergers, de champs verdoyants et de forêts paisibles, Hirtzbach offre une véritable parenthèse de tranquillité.
Le long de son ruisseau, vous découvrirez de belles maisons à colombages qui semblent tout droit sorties d’une carte postale.
Chaque pas vous invite à explorer ses ruelles, où la nature et le patrimoine se marient harmonieusement.
Ce village est aussi le point de départ idéal pour de belles balades à pied ou à vélo, permettant de profiter pleinement de la douceur du Sundgau.
Que vous soyez passionné d’histoire, amateur de nature ou simplement à la recherche d’un coin authentique et pittoresque, Hirtzbach ne manquera pas de vous charmer.
Deux villages en un !
Au Moyen-Âge, le village comprenait deux parties distinctes qui avaient chacune leur paroisse.
Aujourd’hui un seul et même village, on différencie toujours :
- HIrtzbach-le-bas, traversé par l’Hirtzbach, (le ruisseau du cerf en allemand) qui a donné son nom au village. C’est dans cette partie que se trouvent la majorité des maisons à colombages, l’église, la mairie, l’école et le château de Reinach.
- Hirtzbach-le-haut, que l’on surnomme « la Montagne ». Quartier beaucoup plus tranquille (ça grimpe pour aller là-haut, donc ça dissuade les touristes !). Tout en haut se trouve la chapelle Saint-Affre.
Le ruisseau Hirtzbach

Du Sud au Nord, le village est traversé par le ruisseau Hirtzbach (ou Hirschbach).
Enjambé par douze ponceaux noyés de fleurs, il donne au village un faux-air de petite Venise.
La petite rivière est bordée de tilleuls centenaires et de pots et vases fleuris.
Une rue longe chacune des deux rives sur laquelle sont alignées de jolies et anciennes maisons à colombages.

Il faut tenter de visiter Hirtzbach entre les mois de mai et octobre quand le fleurissement est à son maximum (lisez le petit reportage de ma visite du village en été !)
Les rebords des fenêtres et les rampes des balcons croulent sous les géraniums, les pétunias ou les fuchsias.
Ici comme partout en Alsace, fleurir sa maison n’est pas un devoir mais un plaisir et une passion assurés par des générations de villageois.

Depuis 1991-92, le cours d’eau a retrouvé son biotope naturel.
L’aménagement végétal du cours d’eau a été entrepris depuis plusieurs années dans le cadre d’un contrat « Eau-Nature ».

En direction du château de Reinach se dresse l’église et son clocher, puis la photogénique façade colorée de la mairie avec ses volets bleu turquoise.
L’église Saint-Maurice

L’église paroissiale a été construite de 1834 à 1837.
Si l’extérieur apparaît un peu austère, une fois à l’intérieur on est surpris par la richesse du décor.
Levez les yeux pour admirer le plafond de la nef. Il est orné d’une fresque de Limido (1902-1957).
À droite de la nef, remarquez la chapelle mortuaire de la famille Reinach datant de 1834.
L’autel de marbre contient le cœur de Jean Conrad de Reinach-Hirtzbach (1657-1737), prince-évêque de Bâle.
Au-dessus du maître-autel, un tableau de Martin Feuerstein (1856-1931) représente Saint-Maurice.
La chapelle Sainte-Afre

Pour y arriver, il faut grimper par la rue de la Montagne.
Du haut de la colline, une belle vue sur la vallée de l’Ill vers Altkirch et les Vosges fermant l’horizon.
La chapelle Sainte-Afre donne des airs bavarois à l’endroit.
Ce ne doit pas être une surprise car elle est consacrée à sainte Afre, originaire d’Augsbourg en Bavière !
Cette sainte martyre du 4e siècle est la patronne des prostituées et des filles repenties.
Morte martyre au bûcher, sainte Afre est également invoquée contre le feu (risque très craint au Moyen-Âge) et pour qu’elle intercède en faveur des âmes du purgatoire.

La première mention de l’église Sainte-Afre date de 1303.
Paroisse de Hirtzbach-le-Haut jusqu’à la Révolution, l’édifice actuel date du 15e siècle et fut restauré en 1976.
Si vous avez la chance de jeter un coup d’œil à l’intérieur, vous serez surpris de la richesse du décor baroque : boiseries, dorures, marbres…
Et ceci, vous le devez en grande partie à la ruse des paroissiens qui, lors de la Révolution française, trouvèrent le moyen de limiter les dégâts.
Ils camouflèrent les trésors artistiques du sanctuaire en badigeonnant les statues en blanc ou en bleu-blanc-rouge, en recouvrant le tabernacle de peinture noire visant à dissimuler les dorures.
Le château de Reinach

En redescendant par la rue du réservoir, on arrive au château de la famille de Reinach.
Situé derrière l’église et la mairie, le château date du 18e siècle et a été construit sur le site d’un château plus ancien.
L’édifice comprend quelques 132 portes et fenêtres et 30 pièces.
Il est classé monument historique en 2000.
Ce château est encore propriété de la famille et ne se visite pas !
Le parc Charles de Reinach

Jouxtant le château, le parc à l’anglaise a été aménagé par Charles de Reinach au début du 19e siècle.
Le jardin est peuplé d’arbres magnifiques : hêtres, frênes, chênes, ormes, érables, acacias et pins.
Ce parc de promenade et de détente est agrémenté d’un ruisseau et de trois étangs.
Non loin de l’entrée se trouve une petite île.
On lui a donné le nom de Sainte-Hélène, en souvenir de l’exil de Napoléon.
Sur l’île se dresse un chalet avec clocheton.
Il s’agissait du bûcher, une remise pour le bois.
On y trouve aussi un charmant chalet suisse copié sur un modèle du canton de Lucerne où l’on engrangeait le foin.
D’autres constructions intéressantes sont réparties dans le parc : une remise pour chariots, un abri… et une glacière.
À une époque où réfrigérateurs et congélateurs n’existaient pas, l’avantage d’une glacière était incontestable.
Dans ce bâtiment – le dernier du Sundgau – , la glace découpée en hiver dans la surface gelée des étangs y était stockée jusqu’à l’automne suivant.
Aujourd’hui, il est confié à la commune par la famille Reinach.
Depuis 1982, le parc est ouvert au public et il n’est pas rare le samedi que de jeunes mariés y organisent des séances photos.
Car il s’agit d’un des plus beaux parcs de Sundgau.
La chapelle Saint-Léger

Il faut s’aventurer hors du village et marcher près de 2 km à travers les vergers et les champs pour atteindre la chapelle Saint-Léger.
Reconstruite en 1927, elle se dresse à la lisière de la forêt dite Glueckerwald.
Elle rappelle l’emplacement du village disparu de Sankt Glücker (Saint-Léger en français).
Mentionné pour la première fois en 1188, il aurait disparu entre 1376 et 1469.
Tout laisse à penser que le village fut déserté suite au passage dévastateur des « Engländer », des mercenaires désœuvrés de la guerre de Cent Ans.
Du village, il ne resta que l’église.
La petite chapelle actuelle serait édifiée à l’emplacement du chœur.
Une stèle commémorative rappelle le souvenir du village disparu avec le message suivant :
« À la mémoire des habitants de l’ancienne commune de Saint-Léger détruite en l’An 1376 – la commune de Hirtzbach, août 1987« .

La forêt de Hirtzbach

Si vous séjournez quelques semaines dans le Sundgau (ou sur Mulhouse), alors n’hésitez pas à vous munir d’une carte de randonnée pour vous promener dans la forêt.
Le ban de Hirtzbach comprend environ 600 hectares de forêts dont 85% sont la propriété de la commune.
Le domaine forestier est parcouru par plusieurs kilomètres de sentiers balisés par le Club Vosgien.

Avant la Première guerre mondiale, la forêt était constituée de magnifiques futaies de feuillus.
Elle subit les combats de la guerre.
Le front la traversait du nord au sud avec ses réseaux de tranchées, d’abris bétonnés, de fils de fer barbelés…
Les combats de la Libération en 1944 n’aidèrent pas à sa régénération.
Puis vint les pluies verglacées de février 1978 et la tempête Lothar de 1999 qui ont causé des dommages considérables dans la forêt.
Le long des sentiers, vous découvrirez de nombreux étangs dans lesquels sont élevés des carpes.
Vous pourrez aussi observer des vestiges d’anciens abris bétonnés de la Première guerre mondiale.
Venir à Hirtzbach

Accessible par la route uniquement, la commune d’Hirtzbach se situe à :
- 5 km au Sud-Ouest d’Altkirch en direction de Ferrette.
- 25 km au Sud de Mulhouse
- une trentaine de kilomètres de Belfort et Bâle par la D419.
Le site de l’office de tourisme local pour en savoir plus sur la destination.
Vous avez visité Hirtzbach ? Laissez-nous un commentaire avec les impressions de votre visite !
Bonjour.
Je confirme Hirtzbach est un très joli village que nous avons pu visiter au printemps et en hiver. Ce village est aussi très joliment décoré à Pâques , je me permets de vous mettre le lien de mon article à ce sujet sur mon blog
http://brodev.over-blog.com/2018/04/hirtzbach-decors-de-paques-et-le-chateau-du-landskron.html
merci pour vos articles de notre si belle région..
très bon dimanche
amicalement
Evelyne
Merci beaucoup, Evelyne !
Beau reportage. Région qui m’est inconnue. Visite à prévoir