En France, deux dispensateurs légendaires des œufs en chocolat se livrent une guerre de Pâques invisible. Dans une certaine indifférence générale, les traditions évoluent, se créent, s’imitent… et l’histoire n’est pas nouvelle. On se souvient de la guéguerre que se livrent Saint Nicolas et Père Noël pour la distribution des cadeaux en Alsace-Lorraine. Assiste-t-on à un remake pascal ? C’est ce que nous allons voir dans cet article…
La guerre de Pâques
Il y a la trêve de Noël… et celle de Pâques.
A Pâques, les familles se retrouvent pour une chasse aux œufs dans le jardin, suivie d’un repas pascal autour d’une table généreuse (sauf en 2020-21).
Le printemps est arrivée et la nature renaît.
Narcisses et jonquilles sont en fleur.
Les petits oiseaux chantent à tue-tête le retour des beaux jours.
C’est le bonheur.
Vraiment ?
Désolé de jeter une ombre au tableau, mais ces 20 ou 30 dernières années, des tensions sont nées entre deux dispensateurs des œufs de Pâques.
Oh, plus que des tensions, c’est véritablement une guerre que se livrent les deux acteurs de Pâques.
Et cette guerre, nous ne la voyons pas, elle est comme qui dirait « invisible ».
Comme le vent que l’on ressent sur soi, mais qu’on ne voit pas.
Pour découvrir ce qui se passe vraiment sur le champ de bataille, il faut ruser.
Expérimenter.
Disséquer.
Analyser.
Psychanalyser.
C’est justement ce que j’ai fait. Et je suis ravi de vous révéler ce que je viens d’apprendre.
Oh, je me doutais bien du résultat… mais avec des chiffres à l’appui, il n’y a plus de doutes possibles.
La guerre de Pâques a commencé, il est temps de la révéler au grand public !
Pâques, c’est quoi au juste ?
Tout d’abord, replaçons les choses dans leur contexte.
Pour moi, comme pour des millions de personnes, Pâques est avant tout un temps de célébration, celui de la résurrection de Jésus-Christ, suivant sa crucifixion le vendredi-Saint.
Aujourd’hui, la fête est aussi associée aux mystères des œufs (souvent en chocolat). Il s’agit d’une tradition qui remonte à des temps anciens quand l’œuf était symbole de vie et de renaissance.
C’est donc tout naturellement que l’œuf est devenu l’emblème de Pâques, qui commémore la renaissance par la résurrection de Jésus-Christ.
Une autre raison du lien entre Pâques et l’œuf provient de la tradition du Carême, suivie par les catholiques dès le Moyen Âge. Pendant cette période de privation entre Mardi Gras et Pâques, il était interdit aux croyants de manger des œufs… il n’est donc pas si étonnant d’en voir autant à Pâques !
On sait qu’au Moyen Âge, les gens s’offraient des œufs décorés à Pâques. En fait, cette tradition est à l’origine de nombreuses légendes et coutumes locales.
Dont celle qui relève de la question : qui distribue les œufs de Pâques ?
Les cloches interdites de faire du bruit
« Dis maman, d’où viennent les œufs de Pâques ? »
A la question d’un enfant tout aussi naïve qu’adorable, la tradition a dicté aux parents une réponse faite de légende.
De plus, il fallait aussi leur expliquer une pratique ecclésiastique qui n’a plus trop de sens aujourd’hui. Avant l’apparition des montres dans notre quotidien, la vie de la population était rythmée par la sonnerie horaire des cloches de l’église. Ainsi, le choix de la cloche et le nombre de coups permettaient d’indiquer à distance l’heure qu’il était, ceci au quart d’heure près.
A partir du 7e siècle, l’Eglise a interdit la sonnerie des cloches entre le jeudi saint et le dimanche de Pâques. Celles-ci restaient donc silencieuses du moment de la Passion de Jésus jusqu’au jour de sa résurrection.
Les cloches en pèlerinage à Rome
« Dis maman, pourquoi les cloches ne sonnent plus ? »
Effectivement, la 2e question ne manqua pas de sortir de la bouche de nos bambins.
Comment expliquer que les cloches se soient tues ?
On aurait pu leur dire la Vérité, que c’était pour commémorer la mort de Jésus sur la croix avant sa résurrection…
Eh ben non, on préféra leur inventer une histoire complètement biscornue. Si absurde que même mon petit poisson rouge dans son bocal aurait vite flairer le poisson d’avril… Comme on dit, plus c’est gros, plus ça passe.
Vous n’êtes pas au courant ? Petit rappel.
Pour expliquer à nos chères têtes blondes pourquoi les cloches restent muettes, on leur raconte qu’elles sont parties s’envoler en pèlerinage à Rome. Oui, un p’tit week-end à Rome, c’est plutôt sympa.
Ahh Rome. Son forum, son Colisée, sa chapelle sixtine, ses pizzas italiennes… et surtout son Saint-Père ! C’est donc là que le pape bénit les cloches.
Le grand retour dans nos clochers de France
Toutes heureuses de leur séjour à Rome, les cloches en profitent pour récolter des multitudes d’œufs en chocolat avant de s’envoler dans la nuit du samedi au dimanche pour retrouver leur clocher.
Au cours de leur périple, elles répandent les œufs dans les jardins des petits Français. Certaines cloches sont parfois très cloches (ou malicieuses) et ne trouvent pas mieux que de les cacher sous les arbustes et les hautes herbes !
Lorsqu’au matin du dimanche de Pâques, elles regagnent enfin leur place dans le clocher de l’église, les cloches sonnent à toute volée pour annoncer la résurrection de Jésus-Christ.
En les écoutant, les enfants sautent du lit pour aller dans le jardin. Munis de leur petit panier, ils partent à la chasse aux œufs de Pâques !
Qui va à la chasse perd sa place !
La légende précédente que je viens de vous narrer explique la raison pour laquelle les cloches de Pâques sont les dispensatrices traditionnelles des œufs en France, pays de tradition catholique.
Des lapins par milliers !
Car, on s’en doute, dans l’Europe protestante et germanique, les cloches n’ont pas fait long feu. Là-bas, on leur préfère un animal dont le symbolisme remonte à la nuit des temps. C’est-à-dire à une époque pré-chrétienne. Quand les païens occupaient l’Europe.
Je veux bien sûr parler du lapin (ou du lièvre), l’animal emblématique de la divinité « Ost ara », laquelle a donné son nom à « Ostern » en allemand et « Easter » en anglais.
La grande fertilité du lapin (ou du lièvre) symbolisait l’abondance, le renouvellement et la prolifération de la vie.
Plusieurs prétendent que c’est en Alsace et en Rhénanie supérieure (qui faisaient partie du Saint Empire romain germanique) qu’on a lié le lièvre aux traditions chrétiennes de Pâques. Ca arrangeait bien les affaires des Protestants, à qui l’histoire farfelue des cloches ailées parties en pèlerinage à Rome ne convenait pas.
C’est d’ailleurs en Alsace que la pratique consistant à offrir des œufs à Pâques a été documentée pour la première fois dans une publication du début du 17e siècle (oui, tout comme la première mention de l’arbre de Noël, qui nous vient également d’Alsace).
Les cloches pour les Cathos, les lapins pour les Protos !
Donc, si on devait résumer les choses jusqu’ici, on pourrait grosso-modo couper l’Europe occidentale en deux :
- les pays de tradition catholique, qui croient aux cloches de Pâques
- les pays de tradition protestante (mais aussi catholique !) d’Europe du Nord et Centrale, qui adhèrent aux lapins (ou lièvres) de Pâques.
- le cas particulier de l’Alsace et de la Moselle, anciennes provinces des Pays allemands (j’ai pas dit « Allemagne » ! 😉), même si elles sont aujourd’hui françaises, ont des lapins (ou lièvres) de Pâques.
Voilà, c’est aussi simple que ça !
Mais la situation n’allait pas durer.
Comme pour Noël, on assiste depuis plusieurs décennies à un bouleversement des pratiques des coutumes locales. Et devinez à qui la faute ?
A un certain Oncle Sam, pardi !
(et oui, encore lui !)
Fallait pas partir !
Pour obtenir gain de cause, les lapins de Pâques ricains ont employé des ruses de Sioux.
Vous les croyiez inoffensifs et choux comme tout, ces bunnies d’Outre-Atlantique ? Tout faux !
Voyez-vous, les apparences peuvent être trompeuses. Car ces lapins malicieux ont réussi à échafauder des stratagèmes intelligents pour parvenir à leurs fins : devenir les rois de Pâques en France !
Alors que les cloches ont sottement délaissé leur clocher pour aller se pavaner à Rome, les bunnies, eux, étaient restés en embuscade, prêt à agir en leur absence.
C’est ça : qui va à la chasse perd sa place !
Et hop, ni vu, ni connu, nos bunnies ont sorti la grande armada d’Easter eggs dans la nuit de samedi à dimanche, juste avant l’arrivée de nos cloches bonasses.
Tant et si bien qu’à leur arrivée, elles n’avaient plus de place pour déposer leurs œufs en chocolat.
Elles s’étaient faites bernées par des lapins aux grandes oreilles…
La bataille était perdue… mais les cloches gagneront-elles la guerre de Pâques ?
La guerre de Pâques : les preuves à l’appui
Vous tiquez ?
Je vous comprends. Et j’avais prévu le coup.
Et donc, c’est preuve à l’appui que je vais vous parler de cette guerre de Pâques qui fait rage en France.
En mars 2021, j’ai demandé aux lecteurs du blog de répondre à un petit sondage sur le sujet.
Ils ont été nombreux à répondre au questionnaire. Plus nombreux que j’espérais : 503 exactement.
L’interprétation des résultats est révélatrice.
Les résultats du sondage de Pâques
J’ai posé trois questions pour comprendre l’évolution des coutumes de Pâques en France.
De quelle région (ou pays) d’origine vous considérez-vous ?
31% des réponses proviennent d’Alsace et du département lorrain de la Moselle [57], où la tradition du lapin de Pâques est majoritaire.
Si l’on exclut les pays francophones et non-francophones, les réponses des Français habitant au « Pays des cloches de Pâques » est de 41%.
Les pays francophones les plus représentatifs du sondage (13%) sont la Belgique et le Canada (Québec), avec quelques réponses de Suisse.
Dans votre enfance, qui distribuait les œufs de Pâques ?
Si l’on considère que de nombreuses réponses viennent de lecteurs ayant l’âge de la retraite, cette question montre l’incroyable présence des cloches de Pâques dans les coutumes des 50 à 70 dernières années (56%).
Quant au lapin (ou lièvre) de Pâques, il obtient un score raisonnable (32%) qui semble correspondre au nombre de lecteurs alsaciens-mosellans (31%, voir plus haut).
On assiste donc à un statut-quo décrit plus tôt : l’Alsace-Moselle = Lapin et reste de la France = Cloche.
A noter, la faible proportion des réponses « On ne fêtait pas Pâques » (6%).
Aujourd’hui, qui distribue les œufs de Pâques chez vous ?
C’est le résultat que j’attendais. Je ne suis pas surpris, mais c’est brillant de le voir être confirmé par un sondage !
On assiste à un véritable match Cloche vs. Lapin !
Les cloches de Pâques (38%) sont au coude-à-coude avec les lapins (36%).
Les cloches ont perdu 18 points pendant que les lapins en ont gagné 6, signe d’une « américanisation » des coutumes françaises (les Etats-Unis adoptant le lapin de Pâques ou Easter bunny). Ne voit-on pas de plus en plus de lapins dans nos confiseries-chocolateries et nos supermarchés ? Et de moins en moins de cloches ?
A noter, la poussée des « On ne fête pas Pâques » (de 6% à 13%) et la distribution d’œufs de Pâques par la famille (de 4% à 7%), sans faire appel aux distributeurs traditionnels (lapin ou cloche).
Et la tendance pour l’avenir ?
Il y a fort à parier que dans un proche avenir (d’ici 10 ans ?), les lapins de Pâques seront majoritaires en France, détrônant les cloches de Pâques.
Il est possible que le nombre de personnes qui ne fêtent pas Pâques s’allonge et que de plus en plus de familles choisiront de ne suivre aucune tradition (cloches ou lapins), ne conservant que la dégustation des œufs en chocolat pour le plaisir.
Enfin, les cloches et les lapins ont un problème que n’a pas le Père Noël ou les autres personnages de Noël. Ils sont inanimés ou n’ont aucune personnalité propre. Ce qui complique la tâche des professionnels du marketing et de la communication !
C’est une des raisons qui fait de Pâques une fête différente de Noël. Une fête qui reste encore très marquée par sa première raison d’être : la célébration de la résurrection de Jésus-Christ.
Place aux lecteurs !
Une dernière question – facultative – invitait les lecteurs à m’en dire plus sur leurs traditions de Pâques. J’ai reçu des centaines de réponses et vous comprendrez que je ne peux pas toutes les inclure ci-dessous. J’ai sélectionné 60 témoignages. Ce sont des traces précieuses de nos coutumes d’antan dont voici un petit florilège.
Souvenirs de traditions
Pour Pâques, nous allions surtout à la messe. On se retrouvait en famille et on courrait dans le jardin avec cousines et cousins pour chercher les œufs. On en trouvait dans la volière, ce qui affolait les oiseaux. Il faisait toujours beau. La maison était décorée. Les enfants faisaient des guirlandes et dessinaient dessus des œufs et des poules de toutes les couleurs. Ensuite on les attachait d’arbre en arbre et sous la tonnelle. Que de bons souvenirs.
Pâques était fêté chez mes grands-parents en Alsace. Des œufs durs et multicolores étaient cachés dans le jardin et la chasse était ouverte !
Nous, on cachait les lapins de Pâques en forêt lors d’une belle promenade. Je le fais encore aujourd’hui avec mes petits-enfants. J’habite en Suisse depuis 50 ans et les fêtes de Pâques comme en Alsace leur sont inconnues.
On organise une chasse aux œufs dans notre maison pour nos petits-enfants. Pour débuter, il y a des traces dans une fenêtre où il est supposé être entré (des filaments de couleurs diverses). Et un indice donne le premier endroit. Ils couraient d’un endroit à l’autre, excités de trouver le prochain indice… Quand ils étaient petits, ils y croyaient et en parlaient dans leur école le lendemain.
Nous nous organisons pour monter dans le nord (Cologne) où l’ambiance de Pâques est plus marquée et cela fait de merveilleux souvenirs pour les enfants. Repas et messe si possible puis recherche des œufs dans le jardin avec les plus petits. Envoi de cartes postales aux plus anciens qui apprécient!!
La chasse aux oeufs est restée une tradition chez nous, sauf en 2020 année du Covid, mais elle sera reprise cette année, sans doute pour la dernière fois, les petits-enfants ayant grandi. Le papy s’amuse toujours à cacher au mieux les chocolats de Pâques pour faire durer la séance, car ils sont très rapides et le papy aime bien en dénicher quelques introuvables les jours suivants.
Le repas pascal comporte en général du poisson en croûte, de l’agneau accompagné de flageolets, des lamelas au dessert.
Côté religieux, la veillée pascale est de plus en plus avancée mais notre aumônier d’hôpital, Denis Ledogar, résume cette veillée en allumant un feu sur le parvis de l’hôpital et en organisant une eucharistie avec un troupeau de garçonnets habillés en moutons. Et ça se termine par un lâcher de ballons sur le parvis.
Chez nous, c’est mon grand-père qui était comme un enfant, à courir et grimper partout (oui, même dans les arbres) pour cacher des œufs, lapins, poules et autres animaux en chocolat, sucre, praliné (plusieurs kg par enfant). Il prétendait ensuite que le lapin de Pâques était passé et nous mettions la moitié de la journée à retrouver les trésors dont le parc regorgeait grâce à ses efforts. Evidemment, il nous courrait après pendant toute la chasse pour nous mitrailler de photos… De beaux souvenirs, maintenant qu’il nous a quittés… Joyeuses Pâques !
Dans les années 1945, on bénissait les rameaux que nous avions confectionnés avec des guirlandes. Nous les mettions dans le jardin et nous faisons des nids avec de la paille. Le jour de Pâques, le lièvre de Pâques y déposait des œufs durs de toutes les couleurs et des agneaux de Pâques faits par ma grand-mère. Pas de chocolat : cela n’existait pas après la guerre. Ce sont les Américains qui nous ont fait connaitre le chocolat un peu plus tard. Qu’il était bon ! Je n’en ai plus goûté d’aussi bon depuis.
Le vendredi saint, les cloches partaient pour Rome pour revenir le dimanche de Pâques, que nous étions heureux le dimanche à les réentendre. Mémoire d’une petite fille d’un village en Alsace.
Nous n’avions pas de jardin. Mais nos parents trouvaient toujours des endroits originaux pour cacher les œufs de Pâques. Parfois, on avait même la chance de trouver une petite pièce de monnaie !
Des œufs cuits durs étaient peints par les enfants. Différentes couleurs pour le même œuf. Ils étaient cachés par les parents, dans le jardin situé immédiatement à côté de la maison. Ils étaient accompagnés d’œufs plus petits, en sucre. Dès leur réveil, le matin du dimanche, les enfants partaient à la recherche des œufs.
Nous cherchions les œufs de Pâques dans le jardin de chez mes parents. Chez mes beaux parents, un panier d’osier où une carotte était déposée. Il était sorti le soir pour faire croire à la jeunesse que le lapin prenait la carotte et donnait en échange des œufs en chocolat à la place.
Ce sont pour les enfants et maintenant nos petits-enfants qu’on fête Pâques… Quand ils sont chez nous, on éparpille des chocolats dans notre appartement, mais ils ont un jardin chacun de leur côté, et ils le font dans leur jardin…
Je mets une corbeille sur ma grande terrasse avec des chocolats et un ou deux petits jouets ou livres pour ma petite fille qui la cherche en arrivant. Je cache des petites surprises par ci par là. Puis, je fais un repas en famille.
Nous fêtions Pâques chez mes grands parents maternels, les cousins de Charente, la cousine de Dordogne, le cousin Bruno et nous mêmes attendions avec impatience ce jour de grande réunion et de fête. Nous devions êtes tous réunis avant de chercher les œufs dans le grand jardin impeccable du grand-père. Grand-père était inquiet mais ravi de lâcher ses moineaux dans son domaine. Et nous, c’était merveilleux. Nous avions le droit de marcher là où d’habitude l’interdiction était la règle. Malgré l’excitation, nous étions respectueux du travail fourni par notre Pépé.
Ensuite, nous passions à table. Et voilà que la grand-mère avait, comme à chaque fois, préparé un repas sublime. Elle favorisait toujours ses gendres en leur préparant leur plats préférés. Un régal toujours apprécié à sa juste valeur. C’était parfois un peu long pour nous car nous n’avions pas le droit de quitter la table avant le dessert, mais l’ambiance était tellement joyeuse qu’il n’y avait pas de plainte.
Ensuite, à nous la liberté, la joie de partager des jeux, des courses échevelées, des papotages d’enfants. En fin d’après midi, les cousins de Charente, la cousine de Dordogne partaient les premiers. Le cousin Bruno et nous attendions que nos parents aient aidé les grands-parents à remettre de l’ordre dans la maison et nous partions aussi. Pépé, lui, attendait demain impatiemment afin de remettre de l’ordre dans le jardin si beau. Jusqu’à l’année suivante…
Lorsque j’étais enfant, la veille de Pâques au soir, avant la nuit tous les enfants faisaient un nid dans le jardin avec de la paille ou des copeaux, dans lequel on plaçait quelques feuilles de salade ou une carotte pour le lièvre de Pâques. Le matin du dimanche de Pâques, au réveil occasionné par les cloches revenues de Rome où elles étaient parties depuis le Jeudi Saint, on allait voir si le lièvre était passé. Bien entendu les carottes ou salades avaient disparu (le lièvre avait faim bien sur !!). Et à la place se trouvait des cadeaux (jouets, œufs de Pâques, etc..).
Mais ce n’était pas terminé : le lièvre avait comme d’habitude pris le soin de cacher des œufs un peu partout, et il fallait les chercher et remplir notre panier. Quel travail pour un dimanche matin !!
Pour nos enfants, je cachais les œufs dans tout le jardin lorsqu’elles étaient petites. Quelle joie de voir leur visage s’illuminer à chaque découverte de trésor ! Ensuite c’était au tour des petits enfants, quand on avait le bonheur de les avoir pour Pâques. Avec quelle frénésie ils se précipitaient dans le jardin ! En cas de mauvais temps, le lapin avait éparpillé les œufs dans la maison !
Nous avons toujours fêté Pâques chez mes grands-parents avec les cousines et cousines. On entendait les cloches et aussitôt après, on courrait chercher les œufs chez mes grands-parents. Repas à midi et le soir, après-midi : promenade au bord du Loiret. Les parents jouaient à la belote et le soir, on finissait avec des chansons. Mon grand-père adorait chanter. Maintenant, 60 ans après, je fais un repas de Pâques, avec recherche des œufs pour mes petits-enfants puis repas et ensuite accordéon, flûtes traversière et chants. Depuis que nous avons été à Colmar au moment de Pâques, je fais mon arbre de Pâques.
Pâques chez mes parents : c’était dans les années 1960, où les traditions étaient plus présentes. Ma mère alsacienne m’apprêtait d’une jolie robe. C’était la coutume, il fallait marquer le printemps. Mon frère, mes soeurs et moi-même, à l’idée de recevoir des friandises et de ressentir le soleil sur notre peau, partions à la messe joyeusement. Pendant ce temps, nos parents préparaient les assiettes avec les lapins et cloches en chocolat ainsi que les œufs durs. D’origine italienne, mon père nous racontait que les cloches avait fait un long voyage et revenait de Rome. Ma mère nous parlait du lapin de Pâques. Nos yeux pétillaient, nous étions heureux.
Quand nos enfants étaient petits, nous allions à la messe. Ils chassaient également les œufs dans le grand parc du château de Fléville-devant-Nancy. Ensuite, toute la famille se réunissait autour d’un repas traditionnel.
Ah! La chasse aux trésors ! Ca se passait toujours chez les grands-parents. Une fête de famille qu’on n’aurait loupée pour rien au monde…
Le matin de Pâques, c’était une envolée de moineaux, comme on dit chez nous. Les enfants (frères, sœurs, cousins, cousines) se levaient, cuisaient des œufs, faisaient de beaux dessins dessus afin de décorer la table pour le repas. Et surtout attendaient avec impatience l’heure de l’apéro (les cloches n’étaient pas très matinales).
On partageait les paniers en osier mais aussi, on préparait la BROUETTE (avec des beaux nœuds (et si la saison avait bien débuté, les enfants cueillaient des fleurs pour égayer le tout). Et oui, les paniers n’étant jamais assez grands, les chocolats étaient reversés dans cette brouette, qui se remplissait rapidement au son des rires des petits et des grands .
Au top départ, la famille se ruait dehors et je peux vous dire que tous ces petits yeux balayaient tout sur leur passage !!!
Enfin, la distribution était faite, la récolte était divisée par 6 (le nombre d’enfants). Généralement l’aîné des enfants tenait ce rôle.
On remerciait les cloches 🛎🛎 et enfin, la dégustation de chocolat démarrait… pendant que les adultes se partageait le gigot.
Des histoires de cloches
En fait, Pâques se fêtait la semaine Sainte. Le jeudi soir, avec la messe de la sainte Cène, le gloria coïncidait avec les cloches qui sonnaient à la volée. Puis elles se taisaient jusqu’au samedi soir. Ma maman disait qu’elles étaient parties pour Rome. Il n’y avait pas vraiment de chasse aux œufs. On parlait vaguement des cloches qui ramenaient les chocolats de Pâques. J’ai depuis déménagé en région parisienne, où c’est plutôt le lapin de Pâques.
Il y a environ 65 ans de cela, ma tante, en région parisienne, disposait des œufs en chocolat dans le jardin. Dissimulés, je devais ce Lundi de Pâques, les trouver et les rassembler… Je me posais alors la question de savoir qui pouvait bien les jeter du ciel…. Et l’on me répondait « les cloches”. A table, on retrouvait le gigot d’agneau traditionnel… C’est une vieille histoire… Quand j’habitais dans un autre monde !
Dans les années 50, j’étais enfant, et tous les enfants savaient que les cloches s’envolaient pour Rome le jeudi précédant le dimanche de Pâques. Les clochers restaient donc muets jusqu’au dimanche matin. En cours de matinée, je ne me rappelle plus l’heure, mais ce devait être après la grand messe du dimanche de Pâques, les cloches retrouvaient leur place dans les clochers, on pouvait de nouveau les entendre : il était l’heure de chercher les œufs dans le jardin. Joyeux souvenirs…
Des histoires de lapins
Pendant la semaine sainte, les enfants préparaient le nid pour le lapin de Pâques avec de la mousse, des herbes, des fleurs trouvés dans les prés. Nous le mettions au fond du jardin et le jour de Pâques, il était rempli d’œufs durs colorés, de petits chocolats, d’un lapin en chocolat, d’un lapin en sucre rouge et d’un « lammele » en biscuit. Le lapin en sucre rouge me fascinait, j’en ai encore vu ces dernières années à Perl en Allemagne.
On construisait une petite maison pour le lapin de Pâques. Cela commençait par la recherche de petits rochers pour les murs, d’écorce pour le toit et de mousse végétale pour le confort du lapin de Pâques. C’est ce que je faisais tous les ans avec ma fille, quelques jours avant Pâques. Le lapin déposait tous ses chocolats, œufs et cadeaux dans la petite maison qu’on avait préparée pour cet effet. Dans d’autres cas, les chocolats étaient cachés dans le jardin et on lâchait même un vrai lapin domestique (en le surveillant afin qu’il ne s’échappe pas). Certains dimanches de Pâques étaient bien ensoleillés, et les chocolats fondaient parfois (emballés dans du cellophane !)
Nous allions en forêt quand j’étais petite, avec frères et soeurs et notre papa (on était une fratrie de 8 enfants), chercher de la mousse pour faire les nids dans le jardin qu’on mettait le samedi. Car le dimanche matin, le lapin était passé. Nous aidions aussi notre maman pour teindre les œufs avec des pelures d’oignons et autre teinture naturelle, puis les faire briller avec une barde de lard. C’était tellement bien. Quand j’ai eu mon fils, on peignait encore les œufs. Depuis que je suis adulte, je décore tous les ans. Mon mari allait me chercher des forsythias pour accrocher la déco.
Quand nous étions très jeunes, notre mère regardait par la fenêtre et criait :” Oh j’ai vu le lièvre sauter par-dessus la clôture, allez chercher les œufs !”. Et les plus petits couraient dans le jardin…
Chez moi, le lièvre de Pâques passe au jardin et dans le verger pour cacher des lièvres, des œufs de Pâques en chocolat et des œufs durs frais peints à la main dans beaucoup de coins : rhubarbe, fraisiers, aux pieds de arbres fruitiers (mirabelliers, arbre à quetsches).
La déco de Pâques
Actuellement, décoration de la maison (décor sur le thème aux fenêtres), suspension intérieure, arbre de Pâques dans l’entrée, chasse aux œufs dans le jardin, décoration de la table et repas en famille. Nous n’allons plus à la messe mais nous respectons le Vendredi Saint.
Le sens profond de Pâques
Pâques, l’une des plus belles fêtes de l’année, avec Noël et les Rameaux. La résurrection de Jésus, le Sauveur. Celui qui le suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.
Pâques est corrélée à ma foi chrétienne bien plus que Noël. Vendredi saint reste un jour important : nous mangeons maigre. Dimanche de Pâques est un jour de grande joie, nos enfants sont des adultes maintenant (entre 24 et 28 ans) mais ils reçoivent toujours leur lapin de Pâques chocolat et leur laemele !
La messe de Pâques était importante dans mon enfance. J’ai le souvenir d’un alleluia de Haendel. Le repas se faisait en famille… Mais je n’ai pas le souvenir des oeufs et chocolats. Et aujourd’hui, plus de messe, mais avec mes petits enfants, c’est la course aux œufs dans le jardin… Et ils ne se posent pas la question de savoir si ce sont le lapin ou les cloches qui les ont cachés… Tous les trésors découverts sont déposés en commun et partagés équitablement… Et cette effervescence est suivie d’un repas de famille dont les membres sont nombreux (il y en a eu entre 16 et 18)…
Ma grand-mère et arrière grand-mère côté maternel sont d’origines polonaises, donc très pratiquantes. Le jour de Pâques, nous avions tous une grande hostie et avant le repas, nous nous souhaitions »joyeuses Pâques » et partagions avec chacun d’entre nous un morceau d’hostie que nous prenions sur chaque convive et ensuite nous nous embrassions. Et bien évidemment il y avait la chasse aux œufs dans le jardin. De plus, en ce jour sacré, les enfants de chœur du village passaient dans les rues avec des crécelles, faisant un bruit phénoménal ou ils »offraient » des œufs en compensation d’une petite, voire grosse pièce.
La semaine avant Pâques, nous fabriquions (enfants) dans une caisse un nid douillet pour que le lapin nous amène des œufs et friandises en chocolat. De plus, maman nous faisait cuire des œufs durs, certains avec de la pelure d’oignons (ils prennent une jolie teinture marron) et les autres, nous les décorions avec de la peinture. Le jour de Pâques, il y avait dégustation de ces œufs avec une récompense pour le plus beau (tous les enfants gagnaient). La tradition voulait qu’on casse l’œuf sur le front d’un convive. Le plus drôle, c’est qu’ il y avait un oeuf frais dans le lot…
Vous connaissez les crécelles ?
Pâques est une fête très importante pour qui est croyant catholique. Chez nous il y avait carême, on évitait tout ce qui pouvait faire plaisir (sucrerie et autre…). Le jour du vendredi saint, surtout pas de viande et les cloches partaient à Rome et revenaient pour le jour de pâques.
Pendant ces trois jours, pas de cloches. Ce sont les jeunes du villages qui avec des crécelles passaient dans les rues matin et soir en chantant pour remplacer ces fameuses cloches et annoncer que pâques est proche. Évidement ils chantaient en patois. Et le jour de pâques nous avions un lapin en chocolat des œufs durs colorés et en chocolat. Également des tout petits œufs avec de la liqueur dedans. Et bien sûr on faisait ripaille au repas de midi.
Dans mon enfance, le matin de Pâques, chez mes grands-parents, on cherchait les lapins et autres friandises dans le jardin ou le verger attenant. La veille, il était de tradition de teinter des œufs durs que l’on cachait le lendemain dans la verdure.
Autre tradition, celle des crécelleurs qui passaient dans les paroisses catholiques, pour donner l’heure des messes, pendant la Semaine Sainte, alors que les cloches étaient « parties » à Rome.
Pâques, c’était le respect des fêtes religieuses : messes le vendredi Saint (et pas de viande ce jour) et le dimanche de Pâques bien sûr. Mes frères faisaient les crécelleurs pour rappeler les heures des messes. Ils passaient dans le village en chantant un air en patois. Le samedi, ils allaient chez les gens qui leur donnaient des œufs ou un peu d’argent. A la maison, on nous offrait des figurines en chocolat mais mes parents ne les cachaient pas dans le jardin. Pour mes enfants, je cachais les œufs. Devenus adultes, je leur offre du bon chocolat.
Dans les villages, tradition des crécelleurs, enfants qui passent dans les rues en faisant fonctionner leurs instruments à l’heure des offices religieux pour remplacer les cloches « parties à Rome ». Vendredi Saint férié en Alsace-Moselle.
Les cloches partaient à Rome chercher les œufs le jeudi avant Pâques je crois, donc du vendredi au dimanche de Pâques, ce sont les garçons du village qui passaient dans les rues 3 fois par jour (7h, 12h et 19h ?) avec des crécelles et chantaient : A l’Angélus. Les cloches passaient pendant la messe de Pâques et on découvrait les œufs à notre retour.
Actuellement je ne vis plus en Lorraine, mais je cachais les œufs pour mes enfants dans le jardin et maintenant pour mes petits-enfants. Le dimanche de Pâques est l’occasion de se retrouver en famille, hors pandémie bien sûr. Merci pour ce que vous faites je découvre beaucoup de choses sur ma région natale grâce à vous !
Au début des années 50, dans mon village, j’étais enfant de chœur et la tradition était de faire le tour du village pour récupérer des œufs. Nous étions tous habillés en enfant de chœur, chantions un petit couplet : “Donnez, donnez à ces chanteurs, qui vous apportent le bonheur, un jour viendra, Dieu vous le rendra; Alléluia !” Et nous sonnions avec nos cloches de bois : “Cloche de bois, sorte de plateau avec un marteau d’un côté et un manche de l’autre”.
Les Pâques gourmandes
Pâques évoque encore un souvenir d’enfance bien présent : la crème au chocolat au lait. Un dessert pas vraiment convoité. Un de mes frères avait une marraine très généreuse, qui le couvrait de cadeaux. Pour les fêtes de Pâques, il avait toujours droit à un ENORME lapin de Pâques en chocolat au lait. Ce lapin qu’il refusait de partager, qui était presque aussi grand que lui et qu’il n’arrivait jamais à terminer, finissait inexorablement dans la casserole pour devenir une crème au chocolat qui allait terminer nos repas pendant quelques jours …Ma mère était une excellente cuisinière mais ce dessert, trop sucré, était infâme.
Chaque année, nous guettions l’arrivée du lapin de Pâques avec une certaine appréhension… Le lapin se transformait à chaque fois en dessert. Je ne me souviens plus pendant combien d’années ce rituel a duré mais la crème au chocolat au lait est le seul dessert que je n’apprécie toujours pas.
Après la messe pascale, rendez-vous chez mes grands parents maternels, des cousins, cousines vêtus de leur habit de dimanche. Chasse aux œufs dans le jardin aux pâquerettes. Bousculade dans les buissons. Repas de famille autour du lièvre en sauce et nouilles aux œufs maison. Au dessert, l’agneau pascal en biscuit saupoudré de sucre glace. Une larme de schnaps pour les petits sur un morceau de sucre. Un baiser du grand père sur le front. Souvent un vélo ou des patins à roulettes offerts à cette occasion, rapidement étrennées dans la cour carrée.
J’ai été élevée dans la religion protestante donc pas de cloches qui reviennent de Rome mais un gentil lièvre qui venait apporter des chocolats chez mes grands-parents. Ma sœur avait un parrain très original qui lui offrait des œufs en croquant car elle ne digérait pas le chocolat et comme il était très généreux, il offrait des lapins en chocolat à mon autre sœur, à mon frère et à moi même. Je n’avais hélas pas la chance d’avoir de parrain ni de marraine, et ma maman (veuve très jeune) n’avait pas les moyens de nous offrir des chocolats.
Ma grand-mère nous faisait des « Lamele » qui devenaient secs. On n’osait pas les manger et on les gardait trop longtemps pour les apprécier!! Longtemps j’ai cru qu’on devait les manger secs!
Quand je suis devenue maman à mon tour, nous avons toujours fêté Pâques en petit comité. Les enfants sortaient dans le jardin chercher les œufs cachés dans l’herbe mouillée… Ils revenaient en pyjama ce dimanche matin de Pâques tout « crottés » mais si heureux!
Ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai réalisé à mon tour des « Lamele » dans les moules en terre cuite de ma grand-mère (que j’ai eu la chance de récupérer avant qu’ils soient jetés). Très belles fêtes de Pâques à vous !
La tradition des repas de la semaine de Pâques, c’est jeudi avant Pâques avec légumes verts et œuf, le vendredi saint : poisson, et le repas traditionnel du dimanche : agneau ou veau. C’est toujours d’actualité !
Pâques, c’était la messe le samedi soir, entre copains. Le dimanche, les œufs étaient cachés dans le grand jardin par ma maman. Et invariablement, au repas c’était gigot d’agneau, flageolets et frites, dessert sans oublier le Lâmele (brioche en forme d’agneau).
Pâques était une grande fête de réunion familiale autour des grands-parents, les groupes familiaux restant à l’époque proches géographiquement.
Après la messe, la famille se réunissait pour la chasse aux œufs. Puis, nous étions réunis pour un grand repas avec des plats traditionnels, la tourte lorraine, une dinde farcie avec des marrons issus de Corrèze, d’où un de mes grands-pères était d’origine. Un gros œuf (rempli de petits sujets en bon chocolat) était cassé en début de dessert, avant une promenade du groupe en campagne si le temps le permettait.
Le matin, récolte par nos petites-filles des œufs et autres friandises de Pâques. En prenant des photos et les filmer pour leurs réactions.
Le midi, repas avec toute la famille : gigot d’agneau avec haricots verts et flageolets. Et si possible un dessert en forme de nid au chocolat par exemple, et pour terminer un café avec une brioche.
Car la famille c’est important !!!
Enfant dans la région de Nancy, j’ai vécu Pâques d’une façon très traditionnelle pour les années 1950, en lien avec la religion: le carême, l’absence de sonnerie des cloches, le passage des enfants avec les crécelles et l’attente du retour des cloches qui apportaient des œufs en revenant de Rome… Enfants, nous scrutions le ciel espérant voir le passage des cloches… (Impossible de raconter cela à mes petits enfants, ça ne passerait plus). La chasse aux œufs (œufs et poules en Lorraine) se faisait dans le jardin.
La gravité des cérémonies religieuses autour de la Passion et de la mort sont impressionnantes pour des enfants, mais j’aimais bien la célébration du jeudi saint.
Au repas de Pâques, des plats de fête mais pas d’agneau et pas de patisserie spéciale. En vivant en Alsace, j’ai adopté avec joie le lapin de Pâques. Toujours pas d’agneau au menu, sauf en pâtisserie avec le lamala. La chasse aux œufs continue, même en appartement. Les souvenirs de Pâques en lien avec la nature sont très divers comme la date change, mais je me souviens très bien d’un jardin sous la neige avec les arbres en fleurs.
Pâques-résurrection-vie-printemps.
Dans mon enfance, c’était la chasse aux œufs dans la rosée du matin, dans le jardin de mes parents et celui de mes grands-parents qui étaient de proches voisins. Le repas de Pâques rassemblait mes parents et mes grands-parents et se terminait par les extraordinaires « oeufs à la neige » de ma grand-mère dont je n’ai JAMAIS retrouvé l’égal.
Des blagues de Pâques, juste pour rire !!
Petite anecdote concernant les petits-enfants : une mamie vosgienne, une mamie mosellane. Qui apporte les œufs de Pâques ? Chez l’une ce sont les cloches, chez l’autre c’est le lapin ??? Réponse : les cloches lâchent les œufs et les lapins les ramassent et les rangent dans le jardin !
En épousant une alsacienne, le lièvre de Pâques a remplacé les cloches revenues de Rome.
Nous avions caché les œufs en chocolat autour du chalet de vacances à Gérardmer. Quand les enfants ont recherché les œufs, il ne restait que les papiers. Les pies avaient mangé le chocolat !
La chasse aux œufs était une tradition pour nos enfants, maintenant c est pour les petits enfants… tout le cérémonial de la dépose des oeufs avant le lever… D’ailleurs un jour, il y a quelques années, j’avais déposé les oeufs, cloches, lapins etc dans le terrain. J’ai lâché la chienne pour ses besoins sans repenser aux oeufs… Bilan, vous vous en doutez, il ne restait plus que les papiers d’emballage pour ceux qui étaient emballés…La chasse fut de courte durée !
Le matin de Pâques, ma mère faisait du bruit pour chasser ce vilain lièvre qui laissait ses saletés en l’occurence des petits œufs en sucre pour nous montrer le chemin des nids… et c’était parti pour la chasse aux nids dans lesquels on trouvait des lapins des poules et en chocolat. Le bonheur!!
Et en Italie ?
En Italie, les traditions de Pâques sont surtout liées à la Semaine Sainte. Nous faisons le « tour des 7 églises », c’est-à-dire que nous visitons 7 églises différentes le même jour, nous préparons les « liasses », c’est-à-dire les branches des premières fleurs printanières avec des branches d’olivier et sont transportées sur le Saint Jeudi. Puis à Pâques, ils préparent des œufs durs, qu’ils apportent à l’église pour bénir à la messe de Pâques et sont consommés comme tout premier plat le jour de Pâques, après avoir fait le signe de la croix.
Témoignages en provenance d’Afrique, d’Australie et d’Amérique
Je me souviens d’une chasse aux œufs de Pâques avec ma sœur quand on était petits. Nous habitions en Afrique du Nord (française) à l’époque. Le soleil de là-bas n’étant pas le même que celui que nous avons en France à Pâques, à notre grand désarroi tous nos œufs avaient fondu. Un souvenir gravé à jamais dans nos mémoires. On en rit maintenant !
Je suis une grand-maman et tous les ans, mes petits-enfants font la chasse aux œufs de Pâques, à l’intérieur car au Québec, il y a encore beaucoup de neige et de froid.
Nous ne sommes pas religieux, mais quand nos enfants étaient jeunes nous avons organisé une chasse aux œufs dans le jardin [en Australie]. Nous avions caché les œufs la nuit précédente. Malheureusement les opossums avaient mangé les œufs avant le lendemain matin. C’était la dernière fois que nous avons organisé une chasse aux œufs!
We always had hard boiled eggs and then went to a hill in the countryside and rolled them from top to bottom of the hill. After we would have some tea/coffee and sandwiches and also eat the eggs. In the garden at home my mother would hide some little chocolate Easter eggs and then my sister and I would have to go and find them – a game of hide and seek.
As a child we always had Easter egg hunts in the garden. Living in the southern hemisphere the early autumn weather was generally beautiful, not too hot to melt the chocolate! We followed this tradition with my children and my grandchildren who are now grown up.
When I was younger, we boiled a dozen eggs. Then, we painted them various colors. In the afternoon, my parents hid the eggs in our large yard with many trees, green grass, and flowers. After the kids found the eggs, we ate them at our kitchen table. Each child also received an Easter basket with candy eggs, a chocolate bunny, and some fruit. It was a nice day!
Un grand merci !
Pour terminer cet article, je tenais à vous remercier, vous mes lecteurs, pour avoir pris le temps de participer à ce sondage de Pâques. Votre réactivité m’a bien surpris (je ne m’attendais pas à recevoir tant de réponses !) et m’a permis de vous écrire ce petit compte-rendu au ton léger… UN GRAND MERCI !!! 🙏
Pour en savoir plus sur la guerre de Pâques
Sites de référence
- Les célébrations de Pâques en Alsace
- Les marchés de Pâques en Alsace
- 50 photos de printemps en Alsace pour se faire du bien
- Le site officiel du tourisme en Alsace
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