La France recense de magnifiques gares ferroviaires : La Rochelle, Limoges, Gare de Lyon à Paris… Mais la plus belle pour moi, c’est sans aucun doute la gare de Metz. Déjà tout petit, elle me fascinait avec ses grands halls, sa galerie voûtée, sa tour d’horloge, sa longue façade. En 2018, 2019 et 2020, les internautes l’ont élue Plus Belle Gare de France sur le compte Facebook de Gares & Connexion.
Aussi colossale soit-elle, la gare chère au Kaiser Guillaume II offre une multitude de petits détails qui récompenseront les yeux des curieux. Car si vous ouvrez les yeux et levez un peu la tête, cette gare vous racontera une page d’histoire de la Lorraine annexée (1871-1918). La gare de Metz ne vous laissera pas indifférent ! Il ne faudra juste pas oublier de prendre son train…
L’occupation allemande de Metz
Le 10 mai 1871, coup de tonnerre à Metz ! L’issue de la guerre franco-prussienne de 1870-71 donna l’avantage à une coalition d’Etats allemands dirigés par la Prusse. Le naissant Empire allemand, fort de sa victoire, annexa Metz, le département de la Moselle et l’Alsace.
De dix à quinze mille « optants » ont choisi de demeurer français et durent s’exiler en France, pour beaucoup à Nancy et à Paris. Ils furent vite remplacés par l’installation de milliers de familles allemandes. Dans les années 1890, les habitants d’origine allemande devinrent ainsi majoritaires.
Avec sa gare intégrée au réseau ferré allemand, le trafic ferroviaire prit de plus en plus d’importance. Au début du 20e siècle, l’ancienne gare située place du Roi-George (1878), ne répondait plus aux exigences stratégiques de la place-forte de Metz. Car l’administration impériale allemande savait qu’une guerre avec la France pouvait éclater à tout moment. Le Kaiser n’avait-il pas donné au feld-maréchal prussien, Comte von Haeseler, la direction du 16e corps d’armée qu’il avait créé en 1890 à Metz ?
Il fallait donner à la cité messine une des gares les plus imposantes et des plus fonctionnelles jamais réalisée dans l’Empire allemand.
Une gare immense facilitant la mobilisation rapide des troupes. Le terminus de la voie ferrée stratégique « Kanonenbahn Berlin-Metz ». Pensez donc, elle devait être suffisamment grande pour assurer le départ (ou l’arrivée) en une journée des 25 000 soldats sous les ordres du Comte von Haeseler (y compris les chevaux et les canons) !
Une nouvelle gare à Metz : un projet gigantesque
En 1901, la direction générale des chemins de fer d’Allemagne et de Lorraine ouvre un concours pour la construction d’une nouvelle gare à Metz. Tous les architectes allemands peuvent y participer.
Dix neuf projets furent présentés.
A l’unanimité, c’est l’étude d’un architecte berlinois Jürgen Kröger qui a remporté le concours avec le thème : « Licht und Luft » (Lumière et Art).
Kröger proposait de la construire en ‘modern style’. Il semblerait que le Kaiser ait imposé le style Roman-rhénan ou Rundbogentstil (médiéval roman). Cela évoquait pour lui la grandeur du pouvoir impérial. On pense aux trois cathédrales impériales romanes de Spire, Worms et Mayence, monuments majeurs de l’art du Saint-Empire romain germanique.
Vous vous en doutez, ce médiéval roman, employé alors couramment en Allemagne, était complètement étranger à la tradition messine et lorraine. D’où les sévères critiques et descriptions mordantes qui fusèrent contre la gare… on y reviendra !
La construction de la gare de Metz
Les travaux de fondation de la gare commencèrent en 1905. On utilisa 10 000 tonnes de fer de construction. 3045 pieux en béton armé furent plantés jusqu’à 17 mètres de profondeur pour soutenir l’édifice long de 300 mètres. Une tour de l’horloge haute de 42 mètres domina l’ensemble.
La pierre couramment employée en vieille ville de Metz était la pierre de Jaumont. L’usage du grès fut introduit par les Allemands au début du 20e siècle. Le nouvel occupant souhaitait ainsi germaniser Metz et se démarquer des constructions antérieures à 1871.
Aussi, la gare fut-elle bâtie avec des matériaux nouveaux à Metz : basalte noir et surtout pierres à bossage en grès de Niderviller (village des Vosges mosellanes), de couleur gris pâle. Le toit fut couvert de tuiles vernissées vertes – du jamais-vu à Metz !
L’inauguration de la gare en 1908
L’inauguration de la gare fut organisée en grande pompe le 17 août 1908. La cérémonie commença dans le grand hall à 11h par le chant Die Himmel rühmen de Beethoven, entonné par une chorale. Monsieur Wackerzapp, président de la direction générale des chemin de fer d’Alsace-Lorraine, prit ensuite la parole et retraça l’historique de la construction. Puis à midi exactement, un train spécial conduisit les invités sur la nouvelle ligne ferroviaire de Woippy pour une petite balade d’une heure en train.
De retour en gare de Metz, 140 personnalités se mirent à table pour un repas gastronomique exceptionnel dans les salles d’attente des 1ere et 2e classes (buffet de la gare).
Les critiques ne tardèrent pas…
Cette « Cathédrale des temps modernes » ne trouva pas grâce aux yeux de la population locale. Cette volonté d’exalter la puissance de l’empire allemand suscita les critiques germanophobes et revanchardes de certains écrivains.
Maurice Barrès et sa description mordante
La description mordante la plus célèbre qui en est faite est celle de Maurice Barrès. L’écrivain nationaliste français et chantre patriotique de la Lorraine vilipenda l’édifice dès les premières pages de son roman « Colette Baudoche – Histoire d’une jeune fille à Metz », paru en 1909 :
La gare neuve où l’on débarque affiche la ferme volonté de créer un style de l’empire, le style colossal, comme ils disent en s’attardant sur la dernière syllabe. Elle nous étonne par son style roman et par un clocher qu’a dessiné, dit-on, Guillaume II ; mais rien ne s’élance, tout est retenu, accroupi, tassé sous un couvercle d’un prodigieux vert-épinard. On y salue une ambition digne d’une cathédrale, et ce n’est qu’une tourte, un immense pâté de viande. La prétention et le manque de goût apparaissent mieux dans les détails. N’a-t-on pas imaginé de rappeler dans certains motifs ornementaux la destination de l’édifice !
En artistes véridiques, nous autres, loyaux Germains, pour amuser nos sérieuses populations qui viennent prendre un billet de chemin de fer, nous leur présentons dans nos chapiteaux, des têtes de soldats casqués de pointes, des figures d’employés aux moustaches stylisées, des locomotives, des douaniers examinant le sac d’un voyageur, enfin un vieux monsieur en chapeau haut de forme qui pleure de quitter son petit-fils. Cette série de platitudes produits d’une conception philosophique, vous n’en doutez pas, pourrait tant bien que mal se soutenir à coup de raisonnement, mais nul homme de goût ne les excusera, s’il a vu leur morne moralité.
Emile Hinzelin la trouve laide !
L’écrivain nancéien Émile Hinzelin (1857-1937) n’y va pas de main morte non plus :
Aujourd’hui, quand on arrive à Metz, on se trouve en présence de deux toits verts qui, pour notre goût, sont parmi les quatre ou cinq choses les plus bizarres et les plus laides du monde. Le premier de ces toits, tout guindé, tout chétif, c’est le toit de gazon que les Allemands ont appliqué au faîte de la porte Serpenoise, réduite et travestie.
L’autre s’étale, énorme, sur la difformité de leur nouvelle gare. Ce gigantesque édifice tient à la fois du temple militaire, du château féodal, du bureau de poste et du chalet de nécessité. Digne gardien des villas allemandes qui se multiplient à la place des remparts français. Défi à la cité, à la terre et au ciel. Laide et même plus que laide, la nouvelle gare de Metz n’est pas trop incommode. Les vestibules, les passages souterrains, les escaliers, les quais sont interminables, mais ingénieusement disposés. On dit que, sous les quinze voies apparentes, se cachent deux voies stratégiques. Deux seulement ? Malgré tant de changements, la ville reste une des plus françaises qui soient.
Images d’Alsace-Lorraine, Paris, 1910.
Les symboles de la gare de Metz et l’empreinte du Kaiser
La nouvelle gare est devenue une nouvelle porte d’entrée dans la cité lorraine. La silhouette de sa masse imposante domina dès lors le quartier impérial allemand flambant neuf.
Prestigieuse, la gare de Metz était porteuse d’une symbolique politique et idéologique.
Une gare imposante, monumentale et richement décorée exaltant la puissance de l’Empire allemand.
La gare fut l’objet d’une mise en scène élaborée par les autorités allemandes. Une théâtralisation architecturale et ornementale de leur suprématie.
L’empereur voulut que la gare, qui était empruntée par les représentants de toutes les classes sociales, montre l’alliance entre le politique et le religieux. Elle était en même temps un lien entre les différentes catégories sociales (François Reitel, professeur à l’université de Metz, dans La Vie du Rail)
L’union des deux pouvoirs impériaux
Ainsi la gare symbolisa l’union des deux grands pouvoirs du Saint-Empire romain germanique au Moyen Âge :
Le Pouvoir spirituel
Pour l’écrivain suisse Blaise Cendrars (1887-1961), les gares pouvaient être « les plus belles églises du monde ».
Le romancier Théophile Gautier (1811-1872) décrivait les gares comme des « palais de l’industrie moderne où se déploie la religion du siècle, celle des chemins de fer. Ces cathédrales de l’humanité nouvelle sont les points de rencontre des nations, le centre où tout converge, le noyau de gigantesques étoiles aux rayons de fer s’étirant jusqu’au bout de la terre ».
Parmi toutes les gares françaises, celle de Metz ressemble certainement le plus à une église. Voyez cette tour de l’horloge culminant à 42 m. Elle flanque le corps d’entrée et ses larges ouvertures qui laissent passer la lumière à l’intérieur.
Le Pouvoir temporel
La façade de la gare est longue de 300 mètres. Mais la partie la plus intéressante court de la tour de l’horloge au hall des arrivées. Elle évoque un palais médiéval. C’est ici que se trouve le pavillon impérial.
Mais c’est en regardant de plus près la riche ornementation de la gare qu’on se fait une meilleure idée du symbolisme de sa mise en œuvre il y a plus de 110 ans.
Petite visite guidée de la gare de Metz
L’itinéraire commence devant l’entrée du hall des départs. Une fois à l’intérieur, on découvre les grands volumes du hall avant d’emprunter la galerie pour rejoindre le hall des arrivées. De nouveau à l’extérieur, voici la partie du « palais médiéval » avec la façade orientale comprenant le pavillon impérial. Enfin, retour au point de départ en longeant la façade extérieure de la gare et son beffroi.
Le portail du hall des départs
En vous plaçant devant l’entrée principale de la gare, vous pouvez observer une grande quantité de chapiteaux sculptés et de bas-reliefs.
Sur les côtés figurent deux allégories de l’Alsace et de la Lorraine. Avec leur blason, elles rappellent leur récente réunion à l’Empire allemand.
Toujours à l’angle de l’entrée principale, reconnaissez-vous le Graoully ? Le dragon de Metz qui fut terrassé par Saint Clément. Ce n’est d’ailleurs pas le seul endroit sur la façade de la gare qu’on aperçoit la terreur des Messins.
La grande frise du corps d’entrée (au-dessus des vitraux) est magnifique.
Le pignon est orné d’une gravure fantaisiste du blason de la Lorraine. A l’origine y était gravé l’aigle impérial allemand. Celui-ci a été remplacé par l’actuel gravure lorsque Metz est redevenue française en 1918. Mais tout n’a pas été effacé… on reconnaît encore le bout des plumes de l’oiseau !
Avant d’entrer dans le hall, levez les yeux au-dessus de l’entrée principale, légèrement à gauche. Voyez-vous le portrait dissimulé sur la façade ?
Il s’agit de Jürgen Kröger, l’architecte de la gare !
Le Hall des départs
Le hall des départs est certainement le lieu public le plus impressionnant de la gare. Son plafond est constitué d’une immense voûte en berceau décorée de motifs floraux et de rubans en stuc. Quant aux murs, ils sont ponctués d’arcades à entrelacs et de baies géminées.
Admirez le plafond de l’aile gauche du grand hall et sa verrière.
Le hall abrite depuis juillet 2014 l’oeuvre contemporaine de Stephan Balkenhol représentant Jean Moulin entourée de trois résistants. Depuis, le Hall des départs a été rebaptisé « Hall Jean Moulin ».
Certaines sources affirment que le célèbre résistant serait mort en gare de Metz pendant son transport de Paris en Allemagne.
La galerie
La galerie est ce long couloir qui relie le hall des départs et celui des arrivées. A l’origine, les voyageurs pouvaient y trouver de nombreux services disposés de part et d’autre de la galerie. Ce sont les chapiteaux sculptés des piliers qui composent l’ornementation la plus intéressante.
Pour en savoir plus sur les chapiteaux sculptés avec photos !
Le buffet de la gare
Admirez le décor de boiseries travaillées et de frises peintes. Dans cette salle 60 à 200 repas pouvaient être servis chaque jour aux voyageurs de 3e classe. Le buffet de la gare de Metz a depuis été transformé en librairie.
On peut encore bien manger à la gare. Le 6 décembre 2017, le chef étoilé mosellan Michel Roth a ouvert le restaurant Terroirs de Lorraine. Une bonne adresse pour goûter un menu gastronomique abordable.
Le Hall des arrivées
Ce hall est beaucoup plus modeste que le Hall des Départs. Toutefois, il se situe dans la partie de la gare évoquant un « palais médiéval ».
En effet, le hall donne accès au pavillon impérial et les anciens salons de Guillaume II (en visite guidée uniquement)
Le pavillon impérial et ses appartements
C’est une partie de la gare que j’ai pu découvrir lors d’une visite privée.
A l’origine, le pavillon impérial abritait les appartements du Kaiser. C’est ici que se trouve un célèbre grand vitrail représentant Charlemagne sur son trône d’Aix-la-Chapelle. Ce fort symbole politique permettait au Kaiser de légitimer son pouvoir sur les Lorrains. En effet, Charlemagne était descendant d’Arnould, évêque de Metz. C’est dans la ville qu’il reviendra y enterrer Hildegarde, l’une de ses épouses.
Ainsi, ce vitrail rappelait aux Lorrains qu’ils ont une histoire commune avec les Allemands remontant au Moyen-Âge.
Les appartements impériaux auraient reçu Guillaume II et son épouse 14 fois, preuve de l’attachement du Kaiser à Metz.
L’extérieur du pavillon impérial
En attendant de visiter le salon de l’empereur un jour, on peut admirer de l’extérieur la façade du pavillon.
Sous les oriels latéraux des appartements impériaux figurent des petites scènes de batailles – les Germains contre les Huns et les Germains contre les Romains :
Tout en haut de la façade des appartements impériaux se trouve la frise des têtes de 10 chevaliers teutoniques :
Voyez-vous de chaque côté des oriels les deux Graoully prêts à se jeter sur les pauvres passants que nous sommes ?
Côté place de la gare, la porte est surmontée de bas-reliefs sur lesquels figurent deux personnages : la Paix et la Guerre. Au centre se trouve le blason de la ville de Metz.
Des griffons encadrent cette partie du pavillon impérial :
L’ornementation du pavillon suit une thématique historique et mythologique. Y sont évoqués les peuples germaniques, Charlemagne, le Saint-Empire romain germanique et la mythologie grecque.
Les bas-reliefs des voyageurs
En longeant la gare en direction du Hall du départ, arrêtez-vous à l’entrée de la librairie. Remarquez les deux bas-reliefs. Ils représentent les classes de voyageurs qui empruntent la gare. Les scènes sont à l’endroit où se trouvaient les accès aux salles d’attentes et au buffet de la gare.
Celui de gauche illustre la troisième classe tandis que celui de droite représente la première et la seconde classe.
La tour de l’horloge
La tour de l’horloge de la gare de Metz est haute de 42 mètres. Elle est partie intégrante de la silhouette si caractéristique de la gare, à l’instar de celles de Colmar, de La Rochelle ou de la Gare de Lyon à Paris. Massive, elle évoque à la fois un clocher d’église et un beffroi (tour de garde ou de défense).
Elle possède un semblant de chemin de ronde supporté par des colonnes en basalte noir.
Les quatre faces de la tour englobent une horloge, symbole des gares du 19e siècle. Elle se réfère à la puissance, la rapidité et la ponctualité.
Son toit en cuivre verdi ressemble à celui des tours de sanctuaires romans de l’Allemagne rhénane (Spire, Limbourg), mais aussi l’église Sainte-Foy à Sélestat.
La légende raconte que c’est l’empereur Guillaume II lui-même qui en a dessiné les contours.
Les quatre têtes du Roland de Metz dit « le Guerrier »
A l’angle de la tour se trouve la grande statue du chevalier Roland.
Roland ? C’est le nom d’un des chevaliers de Charlemagne dont la légende en a fait son neveu. Dans les villes d’Allemagne du nord, la tradition voulait que le souverain offrit un « Roland » à une ville en signe de sa protection particulière. Ainsi, le généreux Guillaume II accorda sa protection à Metz, ancienne ville libre du Saint-Empire romain germanique au Moyen Âge.
D’ailleurs, la position de la statue n’est pas anodine. Elle relie les deux grandes parties symboliques de la gare (les pouvoirs religieux et temporel, voir plus haut). L’unité entre le politique et le religieux.
Le Guerrier des Messins
Les Messins surnomment la statue « le Guerrier ». Tenant un énorme bouclier, on le voit lever son épée en direction de la frontière de la France. Comme un avertissement provocateur à l’ennemi !
A l’origine, la statue de Roland représentait les traits du feld-maréchal prussien, Comte von Haeseler (1836-1919), gouverneur de la garnison de Metz.
Bien sûr, dès le retour de Metz à la France, on s’avisa de modifier la statue ! En 1919, l’aigle sur le bouclier fut effacé et remplacé par la croix de Lorraine. On coiffa la tête d’un casque. Et, pour ne rien oublier, on lui fit pousser des moustaches à la gauloise ! C’est plutôt cocasse, non ? Mais ce n’est pas fini.
En 1942, les autorités allemandes occupant Metz remplacèrent la croix de Lorraine sur le bouclier par les armes de Metz. Les nazis ne souhaitaient pas non plus le retour de l’aigle impériale sur le bouclier. Et ils replacèrent la tête de Haeseler.
A la libération de Metz (décembre 1944), les Français s’empressèrent de changer la tête de la statue. Le chevalier se laissa à nouveau pousser les moustaches.
Et depuis, elle n’a pas changé… mais il lui a fallu 4 têtes tout de même !
Retour au Grand Hall
Vous voici de retour au point de départ. Vous pouvez appréciez l’ensemble de la façade en traversant la place du Général de Gaulle. C’est de la rue Gambetta que l’on jouit d’une des vues les plus célèbres de la gare avec en perspective, la tour de l’horloge. Et à la tombée de la nuit, c’est encore plus romantique !
Profitez-en pour découvrir le Quartier impérial allemand et ses belles demeures !
Les quais de la gare : un cas unique en France !
Juste un petit mot sur les quais. Ils possèdent une particularité unique en France. Chaque ligne de chemin de fer est desservie par deux quais. L’un est surélevé à hauteur des wagons pour faciliter l’embarquement ou le débarquement de la cavalerie et du matériel militaire. L’autre est à hauteur des marchepieds des wagons pour les passagers (ce qui était plus rapide pour le déplacement des hommes de troupe en temps de guerre).
Comme à Strasbourg, les quais étaient à l’origine couverts par des halles métalliques. Ces marquises disparurent à partir de 1955. En 1974, on recouvrit les quais d’une dalle en béton armé pour créer un parc de stationnement aérien.
Chiffres-clés de la gare de Metz
- Dates de construction : 1905-1908
- Date de l’inauguration : 17 août 1908
- Architecte : le berlinois Jürgen Kröger (1856-1928)
- Coût de la construction : 21 millions de marks-or
- A sa construction, il s’agit du plus grand édifice sur pilotis du monde (3045 pieux jusqu’à 17 m de profondeur)
- 10000 tonnes de fer utilisées pour la construction
- Matériaux utilisés : grès de Niderviller (village des Vosges mosellanes), basalte et tuiles vernissées vertes.
- Inscrite aux Monuments Historiques en 1975
- Longueur : 300m, la plus longue gare de l’empire allemand à son inauguration et une des plus longues d’Europe. Largeur : 200 m
- Hauteur de la tour de l’horloge : 42 m
- Surface au sol : 10 000m2
- Durée du voyage en TGV-Est depuis Paris Gare de l’Est : 1h20
- 12 trains peuvent être accueillis en même temps
- Nombre de voies : 10. A son inauguration la gare de Metz était la 3e la plus importante de l’empire allemand après celles de Cologne et Leipzig.
- 7 390 514 voyageurs en 2015 (3e gare de l’Est en termes de fréquentation après celles de Strasbourg et Nancy)
- Plus Belle Gare de France : 2018, 2019 et 2020 (élue par les internautes sur le compte facebook de Gares & Connexions)
Pour en savoir plus sur la gare de Metz
Voici une petite liste de sites internet à lire sur la gare de Metz :
- Le quartier impérial allemand sur le blog
- Les chapiteaux sculptés de la Gare de Metz sur le blog
- La Gare de Metz sur wikipedia.
- L’Office de Tourisme de Metz.
- Historique et symbolisme de la gare de Metz
- Metz – Les appartements impériaux de la gare
- Extrait de La Vie du Rail sur la gare de Metz (nº 1792 du 7 mai 1981)
La gare de Metz est ouverte tous les jours :
- du lundi au vendredi de 04h30 à 00h15
- le samedi et le dimanche, et jours fériés de 05h30 à 00h15
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Inspiré ? Epinglez sur Pinterest :
Toujours si riche en détails et en photos !… et toujours si bien écrit !
Merci et félicitations Pierre !
Bonjour Josette ! Je suis ravi d’apprendre que cet article vous a plu ! A bientôt pour d’autres découvertes ! 🙂
C’est toujours un tel plaisir de vous lire ! Habitante de Nancy, vos explications sur la gare de Metz me donnent envie d’aller la voir ! Tous ces détails si vivants que vous donnez ! Je la regarderai sous un tout autre jour grâce à vous !
Encore un grand merci Pierre !
Avec plaisir Josette ! Effectivement, la gare de Metz est facilement accessible depuis Nancy … en train 🙂
Bon dimanche !
très beau reportage sur notre belle gare. Encore merci pour tous ces détails mais aussi une petite faute de conjugaison: Comme à Strasbourg, les quais étaient à l’origine couverts par des halles métalliques. Ces marquises disparurent à partir de 1955. En 1974, on recouvra les quais d’une dalle en béton armé pour créer un parc de stationnement aérien.
En 1974, on recouvrit les quais d’une dalle en béton armé pour créer un parc de stationnement aérien.
Merci beaucoup Roland pour l’observation (vous avez l’œil !!)… je viens de rectifier le tir ! 🙂
Merci pour ce beau reportage ! J’ai eu la chance de travailler durant presque 3 ans tout près de cette magnifique gare ! Je garais ma voiture sur le parking aérien d’où l’on a une super vue de la tour de l’horloge.
J’adore cette gare.
Bonne journée.
Oui c’est vrai, j’y suis également monté pour prendre quelques photos ! Merci pour le retour et bonne journée !
Bonjour Pierre , je l’attendais votre article sur la gare de Metz quand j’ai vu qu’elle avait gagnée le concours !
Je savais que vous alliez la rendre encore plus belle avec vos photos .
Il est comme toujours très riche en informations .
Bravo
Bonne journée à vous et belle semaine .
Martine
Merci beaucoup pour votre retour. C’est toujours un plaisir ! 🙂
Merci pour cet article riche en informations, étant en études d’architectures j’étudie ce bâtiment et votre article m’a beaucoup aidé !
Avec plaisir Antoine ! Ravi d’avoir pu vous aider ! 🙂