Les châteaux des Vosges du Nord sont uniques en France. Ils affichent tous, et sans exception, une jolie couleur gris-rose due à l'emploi du matériau local : le grès rose des Vosges. Leurs ruines dominent avec beaucoup de romantisme les vallées et leurs villages. Partons à la découverte de 10 d'entre eux qui méritent le détour.
Les châteaux des Vosges du Nord
Si vous êtes un amoureux d'histoire médiévale, vous allez apprécier la région des Vosges du Nord ! On y compte 37 châteaux-forts (en grande partie en ruines) qui font partie d'un ensemble de quelque 500 châteaux couvrant les Vosges et le Palatinat. Leur construction date du début du 12e siècle au milieu du 14e siècle.
Les châteaux que nous allons découvrir sont pour la plupart en ruines. Ils parsèment les Vosges gréseuses, dans un triangle délimité par les villes de Saverne, Bitche et Wissembourg.
Le parc naturel régional des Vosges du Nord
Entre Lorraine et Alsace s'étend le parc naturel régional des Vosges du Nord dont les plus hauts sommets ne dépassent pas 600 mètres. Et pourtant, les affleurements de grès et les pitons rocheux que l'on découvre le long des routes confèrent aux Vosges du Nord une ambiance "montagne".
Les paysages des Vosges du Nord ont pour caractéristique la présence de barres rocheuses proches des sommets. C'est grâce au grès qui favorise l’émergence de reliefs abrupts et d’éperons rocheux et d’affleurements.
Des châteaux en ruines ou des blocs de grès ?
L’érosion a fait son travail pour donner au grès des formes souvent imprévues, mais toujours pittoresques (barres et pitons rocheux). Ainsi, depuis les temps anciens, l’homme a utilisé ces assises naturelles pour y dresser des forteresses dont les murs font corps avec la roche.
Les grands monuments touristiques des Vosges du Nord ont été construits en grès rose. Ce sont surtout les ruines pittoresques des châteaux dressés sur des escarpements rocheux qui contribuent à l’image de carte postale de la région.
A quoi servaient ces châteaux ?
Les châteaux des Vosges du Nord étaient à la fois des lieux de résidence et de garnison. Ils servaient aussi à des motifs de repli et de défense du territoire et de la population.
Ces forteresses furent le théâtre de nombreuses guerres féodales et, parfois, le repaire de chevaliers-brigands.
En cas de siège, l'alimentation en eau du château était essentielle pour la survie de ses occupants. Parce qu'ils occupaient le sommet des rochers, l'approvisionnement en eau par un puits était quasiment impossible. Ainsi, certains châteaux des Vosges du Nord bénéficiaient d'ingénieux systèmes de récupération des eaux de pluie, de filtration de l'eau par le sable et de citernes.
La fin des châteaux des Vosges du Nord
Vers la fin du 14e siècle, les forteresses n'étaient plus en capacité de protéger efficacement ses habitants. En effet, comme pour de nombreux châteaux en Europe, l'évolution des armes à feu et des techniques de guerre rendirent les châteaux des Vosges du Nord obsolètes. Ils furent progressivement abandonnés à partir du milieu du 15e siècle et tombèrent en ruine. Seuls quelques-uns comme celui de la Petite-Pierre furent modernisés et adaptés à l'artillerie.
Un renouveau touristique
Les couleurs des pierres taillées dans le grès et les saillies des murs en ruine ont suscité depuis le 19e siècle un intérêt touristique. Celui-ci s'est développé au milieu du 20e siècle...
Dix châteaux des Vosges du Nord
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Avant de découvrir ces magnifiques forteresses, juste une petite mise en garde.
La visite des châteaux en ruines peut s’avérer périlleuse pour les personnes souffrant de vertige. De plus, les marches d’escaliers en pierre irrégulières et fortement usées par le temps peuvent devenir glissantes, surtout pendant ou après un épisode pluvieux. En un mot : soyez vigilants !
Le Fleckenstein
Le Fleckenstein est LE château fort qu'il ne faut pas manquer lors d’une visite dans les Vosges du Nord ! Pour preuve, c'est le deuxième château le plus visité en Alsace après celui du Haut-Kœnigsbourg.
Ce château semi-troglodytique du 12e siècle occupe le sommet d’une haute barre de grès rose. Château-fort emblématique de l’Alsace, le Fleckenstein se situe sur la commune française de Lembach, non loin de la frontière allemande.
L’histoire du château de Fleckenstein
La première mention du château date de 1165. Sa construction remonte à la même époque et fut ordonnée par les Hohenstaufen. Les empereurs du Saint-Empire le confièrent à leurs proches, les barons de Fleckenstein, qui le conserveront jusqu'en 1720, date de l'extinction de la dernière branche de la famille.
Le château faisait partie d'une série de châteaux qui surveillaient la route stratégique entre Bitche et Wissembourg.
Sous Louis XIV, les troupes françaises du baron de Montclar le détruisirent à la poudre en 1689. Le fief passa ensuite aux Rohan-Soubise. Puis, la forteresse fut vendue à la Révolution comme bien de la nation à un particulier de Wissembourg avant d’être revendu en 1812 au général Harty, baron de Pierrebourg. Le château est aujourd’hui propriété de la commune de Lembach.
La visite du château
Le Fleckenstein a la forme d’un navire et occupe deux roches de grès dont le principal mesure 90 mètres de long, 10 mètres de large et 30 mètres de haut.
La visite comprend notamment la montée par un escalier à colimaçon creusé à l’intérieur du rocher. On découvre les murs d’enceinte et des galeries et des salles creusées dans le rocher (dont la salle des Chevaliers).
La vue de la terrasse est magnifique et s’étend sur les Vosges du Nord et le Palatinat allemand.
Dans les environs immédiats se trouvent d'autres châteaux en ruine : le Hohenbourg (vue sur le Palatinat allemand) et le Lœwenstein.
Le Frœnsbourg
Le château du Frœnsbourg (Freundsberg) se situe dans la commune de Lembach, non loin du paisible étang du Fleckenstein.
L’histoire du Frœnsbourg
La première mention du château semi-troglodytique remonte à l’an 1235. En 1348, on partagea le Frœnsbourg (ou Freundsberg) en trois familles nobles : les Frœnsbourg, les Lœwenstein et le Sickingen. Il bénéficia d’une restauration au 15e siècle menée par les seigneurs de Fleckenstein. En 1677, les troupes françaises de Montclar le trouvent abandonné, ce qui ne les empêcha pas de le faire exploser, suivant les ordres de Louis XIV.
Visite du Frœnsbourg
Le château semi-troglodytique englobe deux rochers et forme deux entités autonomes. Une roue facilitait l'acheminement des provisions et des matériaux de construction vers les superstructures.
Lors de la visite, on peut encore apercevoir des salles et un escalier creusés dans la roche de grès, une porte ogivale et une citerne. La plate-forme est accessible par un escalier aménagé.
Pour accéder aux ruines, stationner le véhicule près de la ferme du Frœnsbourg entre Niedersteinbach et l'étang du Fleckenstein (route départementale D3) puis suivre le sentier balisé du Club vosgien, rectangle bleu (marche d’environ 45 minutes).
Le Wasigenstein
Le château du Wasigenstein se situe sur la commune de Niedersteinbach, à 500 mètres de la frontière allemande.
L’histoire du Wasigenstein
La première mention du château date de 1299 mais il est probable qu’il existait une forteresse à cet emplacement dès 1270. En ce début du 14e siècle, il n’existait qu’une petite tour d’habitation dressée sur un rocher : le “Petit-Wasigenstein”.
A l’extinction de la lignée des Wasigenstein, le château passa de mains en mains (14 propriétaires jusqu’au 16e siècle !).
La forteresse aurait été démantelée par les troupes françaises de Montclar.
Visite du château
Le château se dresse sur deux rochers séparés par une profonde faille. On distingue le Vieux Wasigenstein (côté est) et le Nouveau Wasigenstein (côté ouest).
Pendant la visite, vous pourrez encore observer des escaliers et des salles creusés dans le rocher, des citernes, des fenêtre gothiques...
Pour y accéder, garez-vous au parking du col du Gœtzenberg (D190).
Le Lutzelhardt
Tout proche de la frontière allemande, le château de Lutzelhardt se situe dans la commune d'Obersteinbach et domine la route D3 qui mène à Bitche à 330 mètres d’altitude.
L’histoire du Lutzelhardt
Le château daterait de la fondation vers 1135 de l’abbaye cistercienne de Sturzelbronn. Le duc de Lorraine l’avait choisi pour devenir le lieu de sépulture de sa dynastie (mais ce choix se porta plus tard sur Nancy). Le Lutzelhardt aurait été construit pour loger une famille de voués qui pris le nom du château.
Le Lutzelhardt passa ensuite aux comtes de Deux-Ponts-Bitche, aux seigneurs de Fleckenstein et au duc de Lorraine Charles III. En 1606, ce dernier le confia aux héritiers des Deux-Ponts-Bitche.
Enfin, le château aurait été détruit pendant la guerre de Trente Ans.
Visite du Lutzelhardt
Le château semi-troglodytique a conservé une partie du mur d’enceinte, la basse-cour, une citerne. Les logis et le donjon sont établis sur les rochers (accès par escaliers raides !)
Le château est assez facile d’accès. Suivez le panneau signalant le château entre Obersteinbach (67) et Sturzelbronn (57) et garez-vous sur le parking. Un sentier balisé vous conduit au château en 15-20 minutes de marche.
Le Schœneck
Le château de Schœneck se dresse sur une barre rocheuse à 380 mètres d’altitude. Il fait partie de la commune de Dambach et surplombe la route D53 en direction d’Obersteinbach.
L’histoire du Schœneck
On n’est pas certain de la date de construction du château. Il est probable qu’il remonte à la fin du 12e ou au début du 13e siècles.
Il fut détruit en 1280 puis reconstruit en 1286 pour le compte de l’évêque de Strasbourg, allié des Habsbourg. En 1301, il passa aux mains des Lichtenberg qui l’inféodèrent à la famille des Schœneck.
Au 16e siècle, le comte Reinhard de Deux Ponts-Bitche prit le chevalier Wolf Eckbrecht de Durckheim à son service. Il lui accorda la seigneurie en sous-fief en 1517. Le château était alors abandonné et le seigneur de Durkheim fut chargé de le restaurer. Le château fut ensuite modernisé et adapté aux progrès de l'artillerie entre 1545 et 1547.
A l'extinction de la lignée des comtes de Deux Ponts-Bitche en 1570, la totalité du château revint aux comtes de Hanau-Lichtenberg.
Les troupes françaises de Monclar détruisirent le château en 1680 sur ordre de Louis XIV. Au 19e siècle, la famille de Dietrich acheta la ruine. Elle appartient de nos jours à la famille de Pimodan.
Visite du château
De son glorieux passé, le château a conservé bon nombre d’éléments architecturaux (tours de défense, bastions, poivrières, faux-mâchicoulis, remparts, porte à bretèche, bâtiment Renaissance, fenêtre à baie étroite et arc en plein cintre…).
Le Wineck
(Ne pas confondre avec le château de Wineck à Katzenthal près de Colmar !)
Aussi appelé château de Wineck-Schmalstein, cette petite forteresse dressée sur une crête rocheuse fait partie de la commune de Dambach. Les ruines surplombent la route D53 en direction d’Obersteinbach à 368 mètres d’altitude.
L’histoire du Wineck
Ce sont les Windstein qui édifièrent le château vers l'an 1300. On pense qu’il constituait un poste d'observation destiné à compléter le système défensif du château voisin de Schœneck. Le Wineck-Schmalstein passa en fief aux Lichtenberg puis à la famille palatine des Dürckheim.
Le roi de France, Louis XIV, ordonna son démantèlement vers la fin du 17e siècle.
Visite du Wineck
Le château semi-troglodytique conserve une partie des murs en pierre de taille. On y accède par une galerie creusée dans la roche. On peut encore voir les traces de la basse-cour, laquelle est bordée par une enceinte en partie conservée. Le donjon pentagonal est lui aussi en ruine.
Les deux Windstein
Le territoire de la commune de Windstein (environ 150 habitants) comprend les sites de trois châteaux renommés :
- le Vieux Windstein
- le Nouveau Winstein
- le Windstein-Neubourg, dont il ne reste plus grand-chose.
Le Vieux Windstein
Le Vieux Windstein se situe sur une étroite barre gréseuse, à une hauteur de 410 m d’altitude. Il domine le petit hameau de Windstein.
L’histoire du Vieux Windstein
La première mention du château semi-troglodytique remonte à 1205. Les Hohenstaufen construisirent une forteresse pour protéger leur château impérial de Haguenau. C'était un fief d'Empire que possédait la famille de Windstein. Puis le château exista en double propriété : les sires de Sickingen et de Schmalenstein en possédant chacun une partie.
Au début du 14e siècle, le Vieux Windstein était devenu un repaire de brigands et fut démantelé en 1332, à la suite d'un conflit avec la ville de Strasbourg.
Malgré l'interdiction de reconstruction qui s'ensuivit, il fut reconstruit au cours du 14e siècle, puis incendié en 1515. Il passa ensuite en possession de la famille des Dürckheim, originaire du Palatinat voisin. Il tomba définitivement en ruines à la suite de sa destruction par les troupes française en 1676.
Le Nouveau Windstein
Situé au sud du Vieux Windstein, le Nouveau Windstein fait partie des ruines les mieux conservées des Vosges du Nord. Le château culmine à 367 mètres d’altitude et on y accède en suivant un sentier en pente dans la forêt (15-20 minutes de marche depuis le parking communal au dessus de la mairie).
L’histoire du Nouveau Windstein
La première mention du château fait suite à la destruction du Vieux Windstein par l’évêque de Strasbourg dans la première moitié du 14e siècle. On suppose que le château fut érigé par Wilhelm von Windstein (Guillaume de Windstein) vers 1340.
En 1413, le Nouveau Windstein devint propriété de l'évêque de Spire qui nomma Paul de Windstein à son service. Ainsi, le château devint un fief d’Empire. La lignée des Windstein s’éteint progressivement vers la fin du 14e siècle. Les deux châteaux de Windstein entrèrent en possession des Dürckheim.
Pendant la guerre de Trente Ans, le château servit de refuge à la population locale.
En 1680, les troupes françaises du baron de Monclar assiégèrent le château. La légende raconte que le propriétaire, Obrist von Dürckheim, défendit seul son château et, voyant la toiture s’enflammer, s’enfuit pour rejoindre le Palatinat.
Vers la fin du 17e siècle, alors que l’Alsace rejoignit progressivement le royaume de France, le Nouveau-Windstein fut abandonné puis laissé en ruines.
En 1820, la ruine devint propriété de la famille de Dietrich, une célèbre dynastie industrielle alsacienne.
Visite du château du Nouveau Windstein
A y regarder de plus près, on s’aperçoit que le Nouveau Windstein n’est pas un château-rocher typique des Vosges du Nord. La forteresse est plus conventionnelle, avec la présence d’un bastion et d’un logis de style gothique.
Le logis est adossé à un mur bouclier appareillé en pierres à bosse d’une hauteur de 25 m et d’une épaisseur de 2.80 m.
Le palais supérieur se situait sur le sommet du rocher.
Grâce à un important programme de restauration en 2015, la visite du Nouveau Windstein est facilitée grâce l’aménagement de la coursive qui permet d’admirer la vallée du Schwarzbach.
Le Falkenstein
A mi-chemin entre Bitche et Niederbronn-les-Bains, le Falkenstein est un des plus importants châteaux des Vosges du Nord. Il domine la vallée de la Zinsel à 382 mètres d’altitude.
L'histoire du château
Sa construction remonte au 12e siècle. Le comte de Lutzelbourg, Pierre de Falkenstein, souhaitait protéger ses possessions en Forêt Sainte de Haguenau.
En 1564, le dernier des sires de Falkenstein vendit le château à Philippe IV de Hanau-Lichtenberg. Malheureusement, quelques semaines après la vente, un violent incendie provoqué par la foudre détruisit le château. On raconte que la forteresse brûla 5 jours et 5 nuits.
Suite à ce tragique épisode, on reconstruisit quelques bâtiments à la hâte, lesquels furent finalement démantelés par les Français en 1680. Enfin, de 1572 à 1606, le château appartint à Charles III de Lorraine, puis de 1606 à 1736 au Hanau-Lichtenberg et de 1736 à la Révolution à la famille de Hesse-Darmstadt.
Accéder au Falkenstein
Pour y accéder, suivez l’itinéraire fléché depuis Philippsbourg. A partir du parking aménagé par l’Office National des Forêts près de la route, il vous faudra environ vingt minutes pour atteindre le Falkenstein.
La visite du château
Comme de nombreux châteaux des Vosges du Nord, la ruine à la particularité de couronner un rocher escarpé de grès rose. Celui-ci s’étend sur une longueur de 117 m et une largeur de 2 à 10 m. Quand à la hauteur, elle atteint 22 mètres !
Son donjon est accolé au rocher et s’élève sur toute la hauteur du piton de grès. Une table d’orientation permet de reconnaître les sommets voisins.
On y trouve plusieurs salles troglodytiques. Le château a été aménagé pour la visite avec l’ajout de passerelles et d’escaliers.
Lorsque vous aurez franchi le portail, observez la forme du rocher qui surplombe l’entrée de la cour. On croirait distinguer une tête de faucon, d’où le nom du château : Falken (faucon) et Stein (rocher) : le rocher du faucon.
La légende du fantôme du Falkenstein
La légende raconte que, dans la cave, un tonnelier-fantôme vient quelquefois frapper des coups de maillet à minuit. Le nombre de coups correspondant au nombre de barriques de vin que l’on produirait dans l’année…
Le Helfenstein
A une centaine de mètres du Falkenstein se trouvent les ruines d’un autre château, le Helfenstein. Un fossé taillé dans le roc sépare les deux forteresses. En fait, on avait oublié l’existence du Helfenstein jusqu'à sa redécouverte en 1927 par Adolphe Malye.
Le Lichtenberg
Le château de Lichtenberg occupe un site magnifique qui domine le village du même nom. Juché sur sa colline à 400 mètres d’altitude, c’est un château des Vosges du Nord incontournable.
L’histoire du château de Lichtenberg
La première mention du château de Lichtenberg date de 1206. Elle indique que le site appartenait aux seigneurs de Lichtenberg. La lignée des Lichtenberg s’éteignit en 1480 avec Jacques le Barbu.
Plus tard, vers 1580, le comte Philippe IV de Hanau-Lichtenberg (héritier des Lichtenberg) demanda à l’architecte des fortifications de Strasbourg, Daniel Specklin, de moderniser son château. L’architecte l’adapta ainsi aux nouvelles armes à feu et introduisit le canon.
En 1678, les troupes françaises du Maréchal de Créquy occupèrent le château. Alors que la majorité des châteaux-forts en Alsace furent démantelés, celui de Lichtenberg ne partagea pas le même sort. Il fut transformé en forteresse dans le but de surveiller la nouvelle frontière avec les places fortes de Bitche, La Petite Pierre et Phalsbourg.
Toutefois, la guerre franco-prussienne de 1870-71 eut raison du château qui fut bombardé et incendié. Laissée à l’état de ruine, la forteresse devint un lieu de promenade dominicale.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les ruines servirent de lieu de refuge pour la population qui vint s’y mettre à l’abri des bombardements.
La restauration du château de Lichtenberg
Au début des années 1990, le château fit l’objet d’un ambitieux programme de restauration et d’aménagement contemporain. Ce fut un pari architectural audacieux qui mêla le grès, le bois, le cuivre pour l’adapter à ses nouvelles fonctions touristiques et culturelles. Si la restauration du château est magnifique, je déplore l’étrange et laide excroissance qui dénature le monument. Mais ce n’est que mon avis 🙂
La visite du château de Lichtenberg
Le château se visite (entrée payante) à l’aide d’un plan et des indications en trois langues (français, allemand, anglais). Des panneaux explicatifs ponctuent le parcours de visite pour mieux comprendre le site.
La Petite-Pierre
Le château de La Petite-Pierre (ou château de Lützelstein et Burg Lützelstein en allemand) est le mieux conservé de tous les châteaux des Vosges du Nord.
L'histoire du château
Sa construction remonte au 12e siècle et commandait un point stratégique permettant le contrôle d’un passage entre l’Alsace et la Lorraine. En 1223, le château fut sous double souveraineté : l’empereur germanique et l’évêque de Strasbourg.
L'armée de Louis XIV occupa le château en 1677, et en 1681 le Roi Soleil chargea Vauban de restructurer les fortifications. Ainsi, le roi souhaita la restauration des châteaux de la Petite-Pierre, du Lichtenberg et du Landskron mais voua les autres châteaux-forts alsaciens à l'abandon ou à la destruction.
Visite du château de La Petite-Pierre
Le château est situé sur l'extrémité d'une crête, dont un fossé artificiel du 13e siècle le sépare de la vieille ville.
Sous le rocher servant d’assise à la terrasse du château, on peut voir une sorte de petit lac souterrain qui servait de citerne à la forteresse.
Depuis 1977, le château de la Petite-Pierre accueille la Maison du Parc (les services administratifs du parc naturel régional des Vosges du Nord).
A visiter également : l'exposition L'aventure des Vosges du Nord, spécifiquement consacrée à l'histoire du château de la Petite-Pierre. Elle abrite notamment une superbe maquette du Staedtel, la vieille-ville fortifiée, d'après des plans de 1771.
Les autres châteaux des Vosges du Nord
Les Vosges du Nord sont parsemées d'autres châteaux en ruine qui sont le but de randonnées. Certains sont aménagés à la visite, d'autres sont inaccessibles car représentant un danger de sécurité.
- le Petit Arnsberg (Obersteinbach)
- le Grand Arnsbourg (Baerenthal, interdit aux visites)
- le Herrenstein (Neuwiller-lès-Saverne)
- le Hohenbourg (Wingen, près de Lembach)
- le Hohenfels (Dambach)
- le Lœwenstein (Lembach)
- le Ramstein (Baerenthal)
- le Waldeck (Eguelshardt)
- le Wasenbourg (Niederbronn-les-Bains)
- le Weckersburg (Walschbron)
- le Wittschloessel (Dambach)
A voir aussi dans la région :
- le château des Rohan à Saverne (surnommé le Petit Versailles alsacien)
- le château du Haut-Barr (Saverne), dans les Vosges moyennes
- le Grand et Petit Geroldseck (Haegen au sud de Saverne) dans les Vosges moyennes
- le Lorentzen (Alsace Bossue)
- la Citadelle de Bitche
Séjournez dans les Vosges du Nord !
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Les châteaux du Pfälzerwald
Contrairement à une idée reçue, les Vosges du Nord ne s’arrêtent pas à la frontière franco-allemande !
Le massif change juste de nom ! En effet, côté allemand, les Vosges du Nord se prolongent sous le nom de Pfälzerwald (en français : la forêt palatine). Le massif transfrontalier forme la réserve de biosphère des Vosges du Nord-Pfälzerwald, reconnue par l’Unesco en 1998.
Sans surprise, la composition géologique de la forêt palatine est identique à celle des Vosges du Nord, à savoir la présence de grès rose (en allemand : Buntsandstein).
Les châteaux "rocheux" de la Forêt palatine
Le Pfälzerwald se caractérise par un grand nombre de châteaux-forts.
Trois châteaux sortent du lot de par leur importance historique, touristique et culturelle.
Le Reichsburg Trifels
Le château fort du Trifels près d'Annweiler, où le roi anglais Richard Cœur de Lion a été emprisonné à la fin du 12e siècle ; la légende de Blondel est née par la suite.
Le Hambacher Schloss
Sur la bordure est de la forêt du Palatinat, au-dessus du quartier de Hambach à Neustadt an der Weinstraße, se trouve le château de Hambach. Le site fut le théâtre de la fête de Hambach en 1832 qui est depuis considérée comme un symbole de la démocratie allemande.
Le Burg Berwartstein
Le château de Berwartstein près d'Erlenbach appartenait autrefois au chevalier Hans von Trotha, appelé Hans Trapp dans les légendes du palatinat et d'Alsace. Il est le seul à être encore habité aujourd'hui dans le Palatinat.
Autres châteaux
Le château de Drachenfels près de Busenberg, ainsi que les châteaux de Falkenburg et de Wilgartaburg près de Wilgartswiesen sont à classer parmi les "châteaux-forts rocheux".
Les Leininger régnaient sur le nord-est de la forêt du Palatinat ; les châteaux d'Alt- et Neuleiningen près de Grünstadt ainsi que le Hardenburg près de Bad Dürkheim étaient des édifices marquants de cette famille noble. Parmi d'autres châteaux du Palatinat appartenant aux Leininger : le château de Gräfenstein près de Merzalben dans la partie ouest du massif ainsi que le château d'Erfenstein dans la vallée d'Elmstein.
Au nord de Wissembourg, le groupe des châteaux de Dahn, dans la région touristique du Dahner Felsenland, est une formation de châteaux particulière. Il se compose des châteaux d'Altdahn, de Grafendahn et de Tanstein, qui ont été construits à des époques différentes, mais directement côte à côte sur une crête.
Pour en savoir plus
- Le grès des Vosges : la pierre emblématique de la Rhénanie supérieure
- Où trouver les plus beaux châteaux-forts d'Alsace ?
- La région historique et culturelle de l'Alsace
- La Route du Verre et du Cristal en Lorraine
- Les Vosges du Nord sur le site Wikipedia
- Le site officiel du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord
- Le site de l'office de tourisme du Dahner Felsenland (en allemand)
Les châteaux des Vosges du Nord sur Pinterest
A épingler sur Pinterest pour ne pas oublier les châteaux des Vosges du Nord !
Cet article fait partie du rendez-vous interblogueurs #EnFranceAussi, une belle initiative de Sylvie du blog Le coin des Voyageurs. Ce mois-ci, le thème choisi par Sabrina du blog Que le voyage commence et Christine du blog Evasions Nature est "château". Découvrez les articles de ma participation à l'événement en cliquant sur le lien ici !
cette série de forteresses devait être vraiment très impressionnante!
En effet, c’est incroyable d’en voir autant !
Wouah très originaux ces châteaux semi-troglodytes. J’adorerais voir ça. Quelle collection impressionnante de châteaux dans les Vosges, en plus le grès rose est super joli.
Ils sont le but de balades sympas dans les Vosges du Nord – et tu as raison, le grès rose leur donne une couleur très caractéristique 🙂
Je suis toujours impressionnée par le nombre de château que cette région compte. Ils sont tous très impressionnants et j’aime beaucoup leur construction en gré rose. Encore plein de châteaux à découvrir !
Merci Renée ! En effet, les Vosges du Nord sont une contrée incontournable pour les amateurs de châteaux-forts !
Ils sont très impressionnants sur des éperons rocheux, j’ai peut-être une préférence pour les deux Windstein mais franchement, ils ont tous des situations particulières ! 🙂
Oui Anne, ces châteaux « nid-d’aigle » sont le but de superbes randonnées dans les Vosges du Nord! 🙂
Toutes ces tours sont très impressionnantes!
En effet, et souvent leur sommet est accessible au public ! 🙂
Très intéressant. Jolis ces châteaux en ruine.
Je ne connais pas encore bien ces Vosges du nord et j’espère y remédier le plus rapidement possible.
Merci pour vos interventions toujours très intéressantes.
Elles m’ont permis déjà beaucoup de visites.👍
C’est toujours un plaisir de vous faire découvrir de nouveaux territoires ! 🙂
Bonjour, Je n’ai pas encore visité les châteaux fort du Nord des Vosges, ce n’est que partie remise.
Merci pour ces belles photo,
Bien cordialement,
Maurice
Avec plaisir, Maurice ! 🙂
Comme toujours, un article tellement complet !! bravo pour ce travail. Gros coup de coeur personnel pour le château de Berwartstein que j’aimerais beaucoup découvrir
Merci beaucoup Sophie, c’est trop d’honneur 🫡 ! Le Bewarstein est en effet un château qui fait de l’effet car situé en nid d’aigle au-dessus d’une forêt de pins !
Je le savais ! Je savais que j’allais me régaler en te lisant.
Merci infiniment Pierre, pour cet article et ces photos de toute beauté. Mais ne me demande surtout pas de choisir entre les dix 😉
Ohh Sabrina, tu vas me faire rougir ! 🤗 Merci beaucoup et à bientôt.
Bon hé bien je n’en connais aucun! C’est vrai que ce n’est pas terrible leur addition au château de Lichtenberg ^^’
Merci Aurélie pour le commentaire ! 🙂