Ah... la Meurthe-et-Moselle. Il y a des territoires qu’on traverse sans les voir, d’un coup de train entre Paris et Strasbourg, ou au détour d’une sortie d’autoroute.
Et puis il y a ceux qu’on porte en soi, sans jamais les avoir vraiment quittés. La Meurthe-et-Moselle, pour moi, c’est un peu ça.
Ce n’est pas juste un département sur la carte. C’est le lieu de mes premières racines, de souvenirs d’enfance à Nancy, de déjeuners familiaux à Toul, de balades au bord de la Moselle à Pont-à-Mousson, et même de vieilles histoires entendues à Longwy, entre deux éclats de rire.
Je ne prétends pas tout connaître de ce département — la région de Briey ou les environs de Lunéville me sont encore un peu étrangers, presque comme une aile repliée d’un oiseau qu’on n’aurait jamais vraiment observé.
Mais j’y reviens toujours, avec curiosité et tendresse. Et à chaque détour, je redécouvre des trésors : une place en or, une colline sacrée, un vin oublié, une abbaye baroque, ou ce petit air de fierté discrète qu’ont les villages du Toulois.
Alors aujourd’hui, j’ai envie de vous emmener avec moi. Pas pour un guide touristique à cocher, mais pour une balade à cœur ouvert, au fil des pierres, des rivières et des saisons.
Que vous soyez de passage, curieux, ou tout simplement amoureux des France oubliées, je vous invite à pousser la porte de la Meurthe-et-Moselle.
Vous verrez… elle ne demande qu’à vous surprendre.

Vue générale du village lorrain de Sanzey (Toulois) dans son cadre champêtre © French Moments
Un territoire né de l’histoire, dessiné par la géographie
On dit que la Meurthe-et-Moselle a la forme d’une oie. C’est vrai, sur une carte, elle s’étire du bec au croupion, du Luxembourg jusqu’aux premiers contreforts vosgiens.
Un drôle d’oiseau, né d’une blessure : celle de 1871, quand la France a dû céder l’Alsace et une partie de la Lorraine à l’Allemagne.
Ce qui restait de la Meurthe et de la Moselle a alors été rapiécé, soudé, recousu pour former un nouveau département — le nôtre.
Mais au fond, cette silhouette étrange raconte déjà quelque chose de plus profond : la Meurthe-et-Moselle est un territoire de passage, de rencontres, de tensions, parfois aussi de fractures.
Elle épouse les courbes de la Moselle, de la Meurthe, de l’Orne et de la Chiers. Elle alterne les plateaux caillouteux, les vallées encaissées, les buttes comme celle de Mousson, ou les ondulations douces du Saintois.

Le mont Saint-Michel dans le Toulois © French Moments
Ce territoire, c’est un concentré d’anciens pays. Au nord, on marchait autrefois sur les terres des Trévires. Le centre était dominé par les Médiomatriques, et le sud appartenait aux Leuques.
Chaque région a gardé son grain, sa mémoire, ses silences. C’est sans doute pour cela que certains urbanistes parlent aujourd’hui de “Nancy Sud Lorraine” ou de “sud meurthe-et-mosellan” — comme si le département refusait, encore un peu, d’être unifié.
Mais c’est peut-être ce qui en fait tout le charme : la Meurthe-et-Moselle n’est pas un bloc uniforme. C’est un patchwork, une mosaïque vivante, façonnée par l’histoire et dessinée par les eaux. Et chaque morceau a quelque chose à dire, si on prend le temps de l’écouter.
Nancy et les joyaux Unesco : grandeur, courbes et lumière
Je ne suis pas très objectif quand je parle de Nancy. C’est la ville de mes premiers émerveillements.
Celle où l’on m’a appris à marcher sur les pavés comme sur un tapis doré. Celle où la lumière semble s’attarder un peu plus longtemps qu’ailleurs, comme pour souligner les dorures, les balcons de fer forgé et les façades d’un autre siècle.
À Nancy, il y a cette place — la place — qu’on ne présente plus. La place Stanislas.

Nancy © French Moments

La place Stanislas © French Moments

L'opéra de Nancy © French Moments

Fontaine d'Amphitrite, Place Stanislas © French Moments
Je l’ai traversée des dizaines de fois, enfant, sans toujours comprendre pourquoi les gens s’arrêtaient pour la photographier.
Et puis un jour, je l’ai vue au lever du jour. Vide. Dorée. Silencieuse. Majestueuse. Et j’ai compris. Il y a des lieux qui vous parlent quand personne ne les regarde.
Autour, tout est harmonie : les grilles de Jean Lamour, les fontaines de Barthélemy Guibal, l’arc de triomphe comme une promesse de beauté.
L’ensemble formé avec la place de la Carrière et la place d’Alliance est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983. Et c’est mérité.

L'automne à Nancy : la place de la Carrière © French Moments

Place d'Alliance, Nancy © French Moments
Mais Nancy ne se résume pas à ses places. C’est une ville qui respire l’art.
L’opéra national de Lorraine, ses musées, ses festivals, son goût du théâtre et du jazz.
C’est aussi une ville de verriers, d’ébénistes, de rêveurs. Ceux de l’École de Nancy, ce mouvement qui a su faire entrer les fleurs dans les meubles, les libellules dans les lampes, et la poésie dans le quotidien.

Musée de l'Ecole de Nancy © French Moments
Majorelle, Gallé, Prouvé, Daum... Ces noms résonnent encore dans les rues, dans les vitrines, dans les gestes des artisans qui perpétuent ce savoir-faire.
À Nancy, l’Art nouveau n’est pas un style, c’est une ambiance. Une façon d’habiter le monde avec élégance.
Et puis il y a les festivals. Le livre en septembre. Le jazz en octobre. Et cette effervescence tranquille qui fait que, même si l’on n’a rien prévu, il se passe toujours quelque chose. Un concert, une expo, une balade sous les tilleuls du parc de la Pépinière.

Le kiosque Mozart du Parc de la Pépinière en été © French Moments
Nancy, pour moi, ce n’est pas seulement une capitale du patrimoine. C’est un souffle. Une ville qui vous prend par la main sans en avoir l’air, et qui vous laisse repartir avec un peu d’or dans les yeux.
Forteresses et châteaux : une Lorraine de pierre et de mémoire
En Meurthe-et-Moselle, les châteaux ne se contentent pas de trôner sur les hauteurs. Ils racontent. Parfois fièrement, parfois à demi-mots, avec leurs tours ébréchées ou leurs grilles rouillées. Mais tous gardent en eux un pan d’histoire — ou du moins, une émotion.
Il y a d’abord ceux dont on parle le plus, et à juste titre. Le château de Lunéville, par exemple, qu’on surnommait jadis le “Versailles lorrain”.

Le château de Lunéville © French Moments

Le château de Lunéville © French Moments

Le château de Lunéville © French Moments
Il impressionne par sa symétrie, ses salons, ses jardins, mais aussi par l’énergie qu’on déploie aujourd’hui pour le restaurer, l’animer, le faire revivre.
J’y suis allé il y a quelques années, et j’ai été surpris : je m’attendais à un monument figé — j’y ai trouvé un lieu vivant, où se mêlent art, chevaux, théâtre, lumière.
Fléville, Haroué, ce sont d’autres joyaux. Plus intimes, plus secrets. Fléville avec son élégante façade Renaissance, Haroué avec sa grâce toute XVIIIe. On y sent la noblesse, bien sûr, mais aussi un certain charme provincial, sans prétention.

Château d'Haroué, Lorraine © French Moments
Et puis, il y a ceux qu’on oublie. Les châteaux de Jaulny, de Mousson, de Dieulouard ou de Preny. Ceux qui ne font pas la une des brochures, mais qui valent le détour précisément pour cela.

Le château de Dieulouard en Lorraine © French Moments
Des pierres fatiguées, des murs parfois ouverts aux quatre vents, mais une âme, palpable. Visiter ces lieux, c’est un peu comme ouvrir un vieux livre aux pages froissées. On ne sait pas toujours ce qu’on va y lire, mais on sent que ça compte.
Et que dire des forteresses ? Vauban à Longwy, bien sûr, avec ses bastions géométriques comme tracés au compas. Et le système Séré de Rivières ou les ouvrages de la ligne Maginot, un peu plus austères, mais tout aussi impressionnants. Des remparts de pierre face aux vents de l’Histoire.
En Meurthe-et-Moselle, les châteaux ne sont pas là pour frimer. Ils sont là pour rappeler. Et parfois, pour murmurer qu’il faut continuer à les aimer.
Abbayes, cloîtres et silence
Il y a dans certaines pierres un calme particulier. Un silence qui ne pèse pas, mais qui apaise. C’est le cas des abbayes, surtout en Lorraine, où elles ont souvent été construites non pour dominer, mais pour respirer — un peu à l’écart, un peu dans l’ombre, mais toujours bien enracinées.
Je pense d’abord à celle de Pont-à-Mousson. L’abbaye des Prémontrés.
C’est un bâtiment qu’on ne peut pas manquer, posé juste au bord de la Moselle, avec ses grandes façades blanches, son cloître élégant, ses salles voûtées.

Le jardin des senteurs de l'abbaye des Prémontrés © French Moments
On y entre un peu sur la pointe des pieds, comme dans un lieu qui a gardé la mémoire des prières et des chants. Mais très vite, on comprend que ce n’est pas un musée figé : l’abbaye est un lieu vivant, un centre culturel, un hôtel, un lieu de rencontres, de congrès, de séjours, de musique…
On y croise autant de visiteurs que de participants à un séminaire ou à un atelier d’œnologie. Et ça fonctionne. On sent que le passé n’a pas été mis sous cloche, mais intégré, digéré, et réinventé.

Grand escalier, Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson © French Moments
À Toul, le cloître Saint-Gengoult est moins connu que la cathédrale, mais quel bijou ! Une merveille gothique, paisible, presque cachée. J’y suis allé un matin de printemps — il n’y avait personne, juste moi et quelques oiseaux, et le cloître semblait encore endormi. C’est dans ces moments-là qu’on comprend ce que peut être un lieu sacré, même sans messe, même sans mots.

Le cloître de l'église Saint-Gengoult de Toul © French Moments
D’autres abbayes ou anciens prieurés parsèment la Meurthe-et-Moselle, parfois dans des états divers. Mais chacune d’elles porte en elle une respiration ancienne, un équilibre entre pierre et ciel. On n’est pas toujours croyant, mais on est souvent touché.
Et peut-être est-ce cela, le miracle de ces lieux : ils vous ramènent à l’essentiel, sans bruit.
Collines, forêts et vallées : la Meurthe-et-Moselle côté nature
Si je devais dessiner la Meurthe-et-Moselle les yeux fermés, je commencerais par une ligne souple, un peu comme une vague : la colline de Sion.

Colline de Sion-Vaudémont © French Moments
Elle ne culmine pas très haut — à peine 540 mètres — mais dans le cœur des Lorrains, c’est un sommet. Un lieu d’enfance, de pèlerinage, de pique-nique, de vent dans les cheveux. J’y suis monté bien des fois, par tous les temps. Par grand ciel bleu, on voit jusqu’aux Vosges. Et quand le brouillard traîne, on a l’impression d’être seul au monde, au bord de quelque chose d’immense.

Faites-vous partie de ceux qui connaissent bien la Lorraine ? © French Moments
Sion-Vaudémont, c’est aussi un lieu de spiritualité. Pas seulement à cause de la basilique, mais à cause de ce sentiment de paix qu’on ressent là-haut. Depuis quelques années, la Cité des paysages y propose un parcours de découverte ludique sur les richesses naturelles et agricoles du territoire. C’est pédagogique, bien pensé, et ça plaît autant aux enfants qu’aux adultes curieux.

L'église de Xirocourt et la colline de Sion en arrière-plan © French Moments
Mais Sion n’est pas seule. Il y a aussi la butte de Mousson, avec ses ruines discrètes, ses pierres arrondies et sa vue à couper le souffle sur la vallée de la Moselle et jusqu’au pays du Saulnois. Une vraie motte castrale, posée comme une veilleuse au-dessus du paysage.

Butte de Mousson © French Moments
Le département regorge de ces reliefs doux, de forêts épaisses, de chemins à peine tracés. Le massif de Haye, entre Nancy et Toul, est un poumon vert classé depuis peu en forêt de protection. On y croise des promeneurs, des chevreuils, parfois même des artistes en quête d’inspiration.
Et puis il y a les sentiers. Cinq chemins de Grande Randonnée (GR), des dizaines de boucles balisées pour la marche, le VTT, l’équitation. Rien de spectaculaire, mais une vraie invitation à prendre son temps. À écouter le bruit des feuilles, le chant des oiseaux, le murmure des ruisseaux.

La route départementale D106 en direction de Martincourt © French Moments
En Meurthe-et-Moselle, la nature n’est jamais loin. Elle se glisse entre les villages, longe les voies ferrées, grimpe sur les murets. Elle a cette manière discrète de se faire aimer, sans trop en faire. Et si le climat est parfois capricieux — ah, ces journées d’été qui ressemblent à l’automne ! — il donne aussi au paysage cette lumière douce, un peu floue, comme un tableau ancien.

Campagne lorraine © French Moments
Une terre façonnée par les hommes : industrie, savoir-faire et mémoire
Il y a des territoires que la nature a dessinés, et d’autres que les hommes ont modelés à la force du poignet.
La Meurthe-et-Moselle, c’est un peu les deux. Derrière les vallons bucoliques et les villages en pierre blonde, on sent encore battre le cœur d’un passé ouvrier, technique, artisanal — parfois douloureux, toujours digne.
Longwy, c’est peut-être l’exemple le plus frappant. Jadis reine de l’acier, aujourd’hui ville en reconversion, elle porte encore les stigmates de la sidérurgie. Le sol y est riche de minerai, les murs marqués par les luttes. Mais entre deux friches, on découvre des trésors : les fortifications de Vauban, classées UNESCO, et surtout les fameux émaux de Longwy — ces objets délicats, colorés, dont on ne soupçonne pas la finesse avant de les avoir vus de près. Ma grand-mère en possédait un, posé sur un buffet sombre. Je me souviens encore de ses reflets bleutés, presque magiques.
![Emaux de Longwy 02 by Vassil [Public Domain via Wikimedia Commons] Emaux de Longwy. Photo: Vassil [Public Domain via Wikimedia Commons]](https://mon-grand-est.fr/wp-content/uploads/2023/07/Emaux-de-Longwy-02-by-Vassil-Public-Domain-via-Wikimedia-Commons.jpg)
Emaux de Longwy. Photo: Vassil [Public Domain via Wikimedia Commons]
À Baccarat, c’est le cristal qui brille. Deux cent cinquante ans de savoir-faire, de gestes précis, de souffles retenus. La verrerie est une fierté locale, et l’on comprend pourquoi quand on voit une pièce sortir des fours. On se sent tout petit face à tant de beauté façonnée par la main humaine.

Cristallerie Baccarat © French Moments
Et puis, – on l'a déjà mentionné – il y a l’École de Nancy. Gallé, Majorelle, Daum, Prouvé… Autant de noms qui ont transformé l’art décoratif en chef-d’œuvre. Leur héritage est encore visible dans les rues nancéiennes, mais aussi dans les ateliers d’aujourd’hui, chez ces artisans discrets qui perpétuent un style sans le figer.

Coupe Rose de France ou coupe Simon (1901) par Emile Gallé. Photo par French Moments
Ce savoir-faire ne se limite pas à l’art. Il est aussi industriel, ouvrier, technique. Le musée du Fer à Jarville raconte comment les aciéries de Pompey ont fourni le métal de la tour Eiffel. À Crusnes, l’église Sainte-Barbe, construite par la famille De Wendel pour les mineurs, est un témoignage émouvant d’un monde aujourd’hui disparu.
Même les brasseries ont leur histoire. À Champigneulles subsiste la dernière de la région encore en activité. Et à Pont-à-Mousson, les Brasseurs de Lorraine produisent treize bières artisanales qui méritent le détour — ne serait-ce que pour trinquer à cette terre de sueur et de savoir.
Ce que j’aime ici, c’est que rien n’est superficiel. Tout a été construit, usiné, poli, transmis. La beauté vient du geste. Et le patrimoine, c’est autant une question de monuments que de mémoire.
Mirabelles, bergamotes et vins des côtes
Impossible de parler de la Meurthe-et-Moselle sans évoquer ce que l’on y mange, ce que l’on y boit, ce que l’on y savoure — parfois sans en avoir l’air.
Car ici, la gourmandise ne crie pas sur tous les toits. Elle se glisse dans une tarte fine, une odeur de confiture, un petit verre servi sans cérémonie, mais avec le sourire.
Mon premier souvenir gustatif de la région, c’est une mirabelle. Une vraie, cueillie directement sur l’arbre, dorée et tiède de soleil. C’était dans le Toulois, un jour d’été, dans un verger qui n’existe peut-être plus. Depuis, j’ai toujours associé ce fruit à une sorte de bonheur simple.

Récolte de mirabelles à Vaudémont © Michel Guernier - French Moments
La Meurthe-et-Moselle en produit à elle seule plus d’un tiers des mirabelles françaises — un trésor à croquer, à distiller, à transformer en tout ce qu’on veut, du clafoutis à l’eau-de-vie.

Tarte aux mirabelles faite maison © French Moments
Et puis il y a les vins des Côtes de Toul. Moins célèbres que ceux d’Alsace ou de Bourgogne, mais pleins de caractère. Le gris de Toul, en particulier, a quelque chose d’unique : une robe pâle, un goût sec, frais, minéral. Il accompagne parfaitement une quiche lorraine ou une salade de pommes de terre à l’échalote. Il y a dans ces vignes comme un souffle ancien, une discrétion élégante. Les villages viticoles du Toulois — Bruley, Lucey, Charmes-la-Côte… — sont de vrais coups de cœur pour moi. On y trouve encore des vignerons qui vous accueillent dans leur cour, sans rendez-vous, pour une dégustation improvisée.

Dégustation du Gris de Toul chez Laroppe à Bruley © French Moments
À Nancy, le sucre est roi. La bergamote, bien sûr, petite pastille dorée au parfum d’agrumes — mais aussi les macarons, les madeleines, les bonbons anciens dans leurs boîtes en fer. Il suffit d’entrer dans une confiserie pour sentir tout un pan de l’enfance remonter d’un coup.

Bergamotes de Nancy © French Moments
Et puis il y a les plats. Le pâté lorrain encore tiède, la quiche dorée, la potée les jours de froid. Ce n’est pas de la cuisine prétentieuse. C’est une cuisine de table ronde, de nappes à carreaux, de verres qui s’entrechoquent.

Les délicieux pâtés lorrains sortis du four © French Moments
Aujourd’hui, certains offices de tourisme — comme celui des Terres de Lorraine — proposent même des séjours alliant gastronomie, balades et découverte du terroir. Une belle façon de voyager le nez au vent… et les papilles en éveil.
Canaux, détours et doux voyages
Il y a des routes d’eau qu’on ne remarque pas tout de suite. Elles coulent à côté des rails, derrière les zones pavillonnaires, entre deux talus. Et puis un jour, on s’arrête. On regarde. Et on comprend.
On comprend que la Meurthe-et-Moselle, c’est aussi un pays de canaux, de péniches, de berges fleuries, de reflets qui frémissent sous le vent.
Entre la Moselle canalisée, le canal de la Marne au Rhin, le canal des Vosges et même celui de jonction autour de Nancy, il est possible de dessiner une boucle complète autour du massif de Haye et de l’agglomération nancéienne. Une sorte de circuit secret, presque poétique, où le voyage se fait au rythme de l’eau.

La boucle de la Moselle vers Maron © French Moments
Les ports de plaisance ne manquent pas : Nancy-Saint-Georges, Pavillon Bleu, mais aussi Toul, Liverdun, et d’autres haltes fluviales moins connues. On peut y louer un petit bateau sans permis, improviser un pique-nique à quai, ou simplement marcher le long des berges, en suivant le chant des oiseaux.

Le port de plaisance de Toul © French Moments
J’ai toujours aimé ce type de promenade. Ni trop sportive, ni trop touristique. Juste ce qu’il faut de lenteur pour observer les détails : un héron sur une souche, un pêcheur patient, un vieux pont de pierre, ou même une péniche qui porte un prénom écrit à la main.

Le port de plaisance du canal de la Marne au Rhin à Nancy © French Moments
Certaines collectivités locales ont bien compris l’intérêt de ces “voyages immobiles”. Des associations se mobilisent pour valoriser ce patrimoine discret, ces voies tranquilles qui traversent le territoire comme des veines oubliées.
Et ce qu’on découvre en suivant l’eau, c’est souvent différent de ce qu’on voit depuis la route. Un autre angle. Une autre lumière. Parfois, un autre temps.
Où dormir en Meurthe-et-Moselle ?
Le soir venu, après une journée à flâner dans les rues de Nancy, à grimper la colline de Sion ou à déguster un verre de gris de Toul, il faut bien poser ses valises quelque part. Et en Meurthe-et-Moselle, ce ne sont pas les options qui manquent.

Vue de ma chambre `a la Maison de Myon, Nancy © French Moments

Photo by Redzen2 via Envato Elements

L'Hôtel de Guise à Nancy © French Moments
Chambres d’hôtes dans une vieille bâtisse en pierre, hôtel cosy au centre-ville, gîte au bord d’un verger, ancien relais transformé en maison de charme… On trouve ici une palette d’hébergements à l’image du territoire : simple, accueillante, parfois surprenante.
Je vous propose ci-dessous une carte interactive de notre partenaire pour repérer facilement où dormir selon votre itinéraire, vos envies et votre budget. Elle est mise à jour en temps réel, et vous pouvez y réserver directement.
C’est un bon moyen de soutenir ce blog tout en préparant sereinement votre voyage. (Merci, au passage ❤️)
Si je peux me permettre quelques conseils personnels…
- À Nancy, choisissez un hôtel dans le centre pour profiter de la ville à pied, surtout si vous aimez les soirées en terrasse.
- Dans le Toulois, optez pour une chambre d’hôtes entre vignes et villages — l’accueil y est souvent aussi généreux que les petits-déjeuners.
- Côté campagne, j’ai un faible pour les coins tranquilles du Saintois, où l’on entend encore les coqs chanter le matin.
En Meurthe-et-Moselle, l’hébergement n’est pas un simple point logistique : c’est souvent le prolongement de l’expérience. Le moment où l’on se dit, en regardant par la fenêtre… qu’on est bien là, juste là.
La Meurthe-et-Moselle : ce territoire qu’on ne vous avait pas présenté
La Meurthe-et-Moselle n’est pas une star. Elle ne fait pas rêver comme la Côte d’Azur ou la Provence. Elle n’a pas les grands lacs ni les montagnes enneigées. Et pourtant… il y a ici une densité de choses vraies, un concentré de France discrète, patiente, riche de sens et de beauté.
Je suis peut-être un peu partial — je suis né ici, après tout. Mais je crois profondément que ce territoire mérite d’être redécouvert. Pas pour faire le buzz, pas pour cocher une case sur une carte, mais pour tout ce qu’il a à offrir à ceux qui prennent le temps : une ruelle en pente à Vaudémont, un banc devant la cathédrale de Toul, un champ de mirabelliers en fleurs, un vitrail oublié, une brasserie familiale, un cloître silencieux.

Toul, un des plus beaux détours de France © French Moments
Je connais bien Nancy, Toul, Longwy. J’ai des souvenirs qui y sont restés, comme des galets dans la poche. Et puis il y a des coins que je connais moins — Lunéville, Briey — mais que j’ai envie de découvrir, encore et encore. Parce que c’est aussi ça, la Meurthe-et-Moselle : un territoire qui ne s’épuise pas. Qui se donne un peu plus à chaque visite.
Alors si vous cherchez une Lorraine vivante, entre patrimoine et paysages, entre silence et mémoire, entre châteaux oubliés et verreries étincelantes… vous savez maintenant où regarder.
Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, vous aussi, vous direz :
« Je ne connaissais pas… mais j’y suis retourné. »
Découvrez la Meurthe-et-Moselle !
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