Attention SPOILER ! Ces 5 idées fausses sur Noël risquent de vous choquer. En cherchant bien dans les premiers écrits relatant la naissance de Jésus-Christ, force est de constater que nous avons inventé bien des histoires depuis 2000 ans. On apprend que le Père Noël était une supercherie ? Attendez un peu, ce n’est pas le pire. Dans ces prochaines lignes, je vais également égratigner l’histoire de la Nativité et la crèche de Noël. Vous serez prévenus ! 😉
Les 5 idées fausses sur Noël qui changent tout !
Un Noël enchanteur, tel était le titre d’un rendez-vous interblogueurs que j’ai organisé pour le 1er dimanche de l’Avent. Quelles images nous viennent en tête lorsque l’on mentionne le mot Noël ?
- Un paysage enneigé,
- un sapin de Noël décoré de mille ornements,
- les rues de nos villes illuminées,
- le traineau du Père Noël,
- un tas de cadeaux joliment emballés,
- une délicieuse bûche de Noël,
- etc…
Dans l’hémisphère Nord, Noël coïncide avec les journées les plus courtes de l’année et le début de l’hiver. Depuis près de 2000 ans, nos civilisations ont forgé plusieurs coutumes et traditions se rapportant à la naissance de Jésus-Christ. Autrefois strictement liée à l’événement de la naissance de Jésus, la fête de Noël subit depuis plusieurs décennies une certaine déchristianisation. Cette sécularisation s’est accentuée avec l’apparition du Père Noël et le placement de l’enfant au centre de la fête. Sans oublier la frénésie commerciale qui en dégoûte aujourd’hui plus d’un, croyant ou athée.
Un autre phénomène est venu brouiller les pistes : l’inculturation. Ce terme désigne la manière d’adapter l’annonce de l’Évangile dans une culture donnée. Et de l’inculturation, l’Église en a usé beaucoup en Europe (ce que nous allons voir avec l’apparence de Marie). Et ce surtout depuis le 4e siècle, lorsque la fête de la Nativité est venue remplacer une célébration païenne, les Saturnales.
Pour tordre le cou aux idées fausses sur Noël, j’ai adopté un des grands principes protestants : Sola scriptura (« par l’Écriture seule »), c’est-à-dire que les écrits de la Bible font autorité sur les traditions et légendes. Et ce que j’ai appris au sujet de ces idées fausses sur Noël est plutôt… déroutant :
1. Jésus est né un 25 décembre
FAUX. Enfin il y a une chance sur 365 pour que ce soit le cas ! Car, dans leurs évangiles, ni Luc ni Matthieu ne précisent la date exacte de la naissance de Jésus. Ceci pour une raison toute simple : pour les premiers chrétiens, les dates historiques n’avaient aucun intérêt. Le message est ce qui importait le plus. À l’heure des montres connectées, c’est effectivement quelque chose qui peut nous interpeler ! Ceci dit, si les troupeaux de moutons paissaient dehors (comme il nous est rapporté dans la Bible), c’est qu’il y avait encore de l’herbe à brouter.
« Dans les champs environnants, des bergers passaient la nuit pour garder leurs troupeaux. Un ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. » (Luc 2 : 8-9)
Et comme l’herbe ne pousse pas en hiver, il est fort peu probable que la naissance ait eu lieu en décembre. Les moutons pâturaient généralement au printemps et à l’automne donc qui sait, Jésus est peut-être né au mois de mai ou en septembre… voici donc la première de nos idées fausses sur Noël qui change tout dans notre calendrier ! Après tout, ça justifie le fait de célébrer Noël le 25 juillet comme le font certains Australiens. 🙂
2. Jésus est né dans une étable
PROBABLEMENT FAUX. Les crèches de Noël nous mèneraient donc en bateau ? Si l’on lit attentivement l’histoire de la Nativité, on se rend compte que le lieu de la naissance de Jésus n’est pas précisé. Est-il né dans une étable ? Une écurie ? Une grotte ? Dans une pièce sans confort d’une maison ?
Encore une de ces idées fausses sur Noël qu’il nous faut éclaircir :
- Premier point : il est fort probable que Joseph avait de la famille à Bethlehem et était logé chez des proches.
- Deuxième point : On a supposé pendant de longs siècles qu’il s’agissait d’une étable parce que Marie avait utilisé une mangeoire pour allonger le nourrisson. Or, des fouilles archéologiques à Bethlehem ont montré que l’on construisait en ces temps-là des maisons à deux étages. Le premier étage était dédié à ses habitants et le rez-de-chaussée aux animaux. (d’ailleurs, cette configuration existe aussi en Lorraine et en Franche-Comté !)
- Troisième point : Le couple est arrivé tard et les pièces du 1er étage étaient probablement déjà occupées. « Or, durant leur séjour à Bethléhem, arriva le moment où Marie devait accoucher. Elle mit au monde un fils : son premier-né. Elle lui mit des langes et le coucha dans une mangeoire parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la pièce réservée aux hôtes. » (Luc 2:6-7) Si l’on considère que Joseph avait de la famille à Bethlehem, le couple n’avait plus qu’une option : celle d’occuper le rez-de-chaussée peu confortable, non loin des bêtes. Pour en savoir plus…
Si vous avez lu les actualités de Noël de ces quelques dernières années, vous savez qu’il existe une polémique en France sur la présence de crèches de Noël dans les lieux publics (mairies, conseils régionaux ou généraux, écoles…). Tous ces chipotages n’ont plus beaucoup de sens quand on apprend que les structures mises en place ne collent pas du tout à la réalité biblique !
3. Jésus est né entre le bœuf et l’âne gris
ON NE SAIT PAS. La chanson nous le précise, ainsi que la tradition catholique. Mais aucun passage dans les Évangiles ne mentionne ces animaux. Sauf un passage du prophète Ésaïe dans l’Ancien Testament qui évoque le bœuf et l’âne : « Un boeuf connaît son propriétaire et un âne la mangeoire chez son maître : Israël ne connaît pas, mon peuple ne comprend pas » (Ésaïe, 1:3).
D’ailleurs, quant à prouver que Marie ait été acheminée à Bethléhem à dos d’âne, rien ne nous le dit dans la Bible : « C’est ainsi que Joseph, lui aussi, partit de Nazareth et monta de la Galilée en Judée, à Bethléhem, la ville de David : il appartenait, en effet, à la famille de David. Il s’y rendit pour se faire recenser avec Marie, sa fiancée, qui attendait un enfant. » (Luc 2 : 4-5) Il s’agit donc d’une histoire qui a été inventée bien plus tard pour compléter le récit de la Nativité.
4. La Vierge Marie en pleine forme après l’accouchement
ON NE SAIT PAS. Comme elle a fière allure la figurine de Marie dans la crèche ! Elle est représentée à genoux devant la mangeoire, vêtue de bleu et portant un foulard blanc (ce qui n’est pas précisé dans la Bible !) La tradition affirme que, grâce à son statut, elle n’a pas connu les douleurs de l’enfantement. C’est encore un ajout qui n’a aucun fondement dans les Écritures.
Scandale sur fond d’adultère à Nazareth !
Oublions une minute tout ce qui nous renvoie aujourd’hui à l’image de cette vierge glorieuse. Revenons à une époque où les mœurs étaient bien plus conformistes que les nôtres et plantons le décor. Voici une très jeune fille de 14 à 16 ans fiancée à un homme bien plus âgé qu’elle. Avant le mariage, la jeune ado annonce à son fiancé qu’elle est enceinte. Joseph, ne souhaitant pas la livrer au déshonneur, réfléchit à un moyen de rompre ses fiançailles sans en ébruiter la raison.
« Voici dans quelles circonstances Jésus-Christ vint au monde : Marie, sa mère, était liée par fiançailles à Joseph ; or elle se trouva enceinte par l’action du Saint-Esprit, avant qu’ils n’aient vécu ensemble. Joseph, son futur mari, était un homme bon et droit. Il ne voulait pas la livrer au déshonneur. C’est pourquoi il se proposa de rompre ses fiançailles sans en ébruiter la raison. Il réfléchissait à ce projet quand un ange du Seigneur lui apparut en rêve et lui dit :
Joseph, descendant de David, ne crains pas de prendre Marie pour femme, car l’enfant qu’elle porte vient de l’Esprit Saint. Elle donnera naissance à un fils, tu l’appelleras Jésus. C’est lui, en effet, qui sauvera son peuple de ses péchés. Tout cela arriva pour que s’accomplisse cette parole du Seigneur transmise par le prophète : Voici, la jeune fille vierge sera enceinte. Et elle enfantera un fils que l’on appellera Emmanuel, ce qui veut dire : Dieu est avec nous.
A son réveil, Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait commandé : il prit sa fiancée pour femme. Mais il n’eut pas de relations conjugales avec elle avant qu’elle ait mis au monde un fils, auquel il donna le nom de Jésus. » (Matthieu 1 : 18-25)
Dans nos sociétés occidentales du 21e siècle, le soupçon d’adultère ne pose pas la même problématique qu’il y a 2000 ans en Palestine. Car à cette époque, c’était une toute autre affaire ! L’honneur familial était très important. L’adultère était alors considéré comme le pire crime. La famille de la fautive se voyait complètement déshonorée. Contrairement à aujourd’hui, la punition pour ce crime n’était pas le divorce. D’après la loi en vigueur, c’était la lapidation de l’accusée. Pensez donc ! Marie et son enfant lapidés ! Du coup, la douce nuit de Noël prend une signification plus dramatique certes, mais plus profonde.
La Vierge au teint clair, encore une de ces idées fausses sur Noël !
Ah oui, encore un petit détail. Avez-vous bien observé la figurine de la Sainte Vierge dans nos crèches ? Ou bien les nombreuses représentations de la mère de Jésus dans les églises, les musées, les images pieuses… ? Ses traits sont si européens qu’on en oublie que Miriam (son vrai prénom !) vivait en Palestine et non à Saint-Germain-des-Prés. Nous ne pourrons jamais connaître quel était le visage de Marie. Mais il fort probable qu’elle avait l’aspect d’une femme moyen-oriental à la peau foncée. Les images pieuses de notre Marie bien claire de peau sont encore trop éloignées de la réalité.
5. Les rois Mages étaient au nombre de trois
FAUX. Peut-être l’étaient-ils. Mais la Bible ne nous renseigne pas sur leur nombre. Il est écrit dans l’Évangile de Matthieu : « Or, des mages venant de l’Orient arrivèrent à Jérusalem. Ils demandaient : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile, et nous sommes venus lui rendre hommage. En revoyant l’étoile, les mages furent remplis de joie. […] Ils entrèrent dans la maison, virent l’enfant avec Marie, sa mère et, tombant à genoux, ils lui rendirent hommage. Puis ils ouvrirent leurs coffrets et lui offrirent en cadeau de l’or, de l’encens et de la myrrhe. » (Matthieu 2 : 1-2 et 10-11)
Il s’agissait donc de visiteurs venus de l’Est de la Palestine. Ce n’est qu’au 3e siècle qu’on leur attribue une origine royale. Puis au 8e siècle, on précise leur nombre à trois (vraisemblablement à cause des trois cadeaux offerts à Jésus). Des noms leur furent donnés au 6e siècle : Melchior (représentant l’Europe), Gaspard (l’Asie) et Balthazar (l’Afrique). On ne saura jamais qui ils étaient vraiment et quelle était leur fonction. Plusieurs théories laissent supposer qu’ils étaient des savants arabes, des astrologues babyloniens, des prêtres perses. Pas très catholique tout ça ! Étaient-ils montés sur des chameaux ? Là encore, ce n’est que pure extrapolation sans fondement biblique !
La moralité de l’histoire
Pour celles et ceux qui cherchent un sens à la fête de Noël, le mieux est de se tourner vers les Évangiles et lire les passages de la Nativité : Matthieu (chapitre 2 versets 1-23) et Luc (chapitre 2 versets 1-20).
Je vous laisse avec cet extrait du site christiananswers.net qui résume parfaitement le merveilleux message de la Nativité et ce qu’il représente pour ce temps de Noël.
Les multiples idées fausses qui existent à propos de la naissance du Christ illustrent bien la nécessité de toujours vérifier ce que nous entendons à la lumière de la Parole de Dieu, quelle que soit la source de ces affirmations.
La Bible est l’autorité suprême.
Une fois mises de côté les erreurs humaines à propos de Jésus, il n’y a pas de mots pour qualifier le côté merveilleux des faits réels qui le concernent. Il est né d’une vierge dans la ville de Bethlehem, exactement comme cela avait été prophétisé de nombreuses années auparavant. Il a été conçu en Marie non par un homme, mais par le Saint Esprit de Dieu. Ainsi que le révèle l’apôtre Jean, Jésus a existé dès la création du monde (Jean 1). Il fait partie de la sainte Trinité que nous connaissons sous le nom de Dieu (le Père, le Fils et le Saint-Esprit). Le Fils de Dieu a pris forme humaine pour une raison bien précise : mourir en sacrifice volontaire pour les péchés de l’humanité, et cela pour rendre gratuitement le salut éternel accessible à tous ceux qui l’acceptent et le suivent.
Connaissez-vous d’autres idées fausses sur Noël ? Laissez un commentaire ci-dessous pour nous en faire part !