Le 6 janvier ou le deuxième dimanche après Noël, la tradition de l’Épiphanie célèbre la visite des rois mages à l’enfant Jésus. Plusieurs coutumes populaires sont liées à cette fête chrétienne, dont celle de tirer les rois.
La tradition de l’Épiphanie
Le 6 janvier représente la manifestation de la lumière. C’est effectivement à partir du 6 janvier que les jours commencent à s’allonger sensiblement.
L’origine d’une tradition fort ancienne
Le mot Épiphanie dérive du grec ancien Ἐπιφάνεια (Epipháneia) qui signifie « manifestation » ou « apparition ».
On retrouve cet épiphanie tour à tour dans la fête de la lumière sous l’Antiquité, dans les fêtes romaines et dans les fêtes chrétiennes, avant sa sécularisation récente.
Les « Épiphanes » représentaient, dans la culture grecque, les douze divinités de l’Olympe apparues aux hommes. En premier lieu était Zeus, le chef des dieux.
On a retrouvé cette notion d’épiphanie sur des pièces de monnaie du second siècle avant J.-C.
La date de l’Épiphanie correspond aussi, à l’origine, à une fête païenne. Ainsi, sous l’Antiquité, les Romains fêtaient les Saturnales. Ces fêtes duraient sept jours pendant lesquels on pouvait critiquer (voire parodier) la hiérarchie sociale et la logique des choses.
L’Épiphanie chrétienne
Le Père de l’Église Épiphane de Salamine (vers 315-403) choisit le 6 janvier comme date de naissance de Jésus afin de désavouer une date concurrente proposée par les gnostiques des Alogo.
Jusqu’à la fin du 4e siècle, l’Épiphanie fut la grande et unique fête chrétienne « de la manifestation du Christ dans le monde ». Cette manifestation représentait :
- tout d’abord la venue des mages, et
- différents épisodes de la vie de Jésus : la Nativité, la voix du Père et la présence d’une colombe lors du baptême sur le Jourdain, le miracle de Cana, etc.
Puis, saint Jean Chrysostome et d’autres pères de l’église définirent des traditions pour commémorer, le même jour, trois événements lors de la fête de la théophanie :
- l’Adoration des mages,
- le Baptême dans le Jourdain trente ans plus tard et
- les Noces de Cana trente-et-un ans plus tard.
La liturgie chrétienne a rassemblé ces trois événements à partir du moyen-âge. Toutefois, la piété et l’art chrétiens ont favorisé l’Adoration des mages.
Différentes traditions chrétiennes
Depuis l’introduction de la fête de la Nativité (Noël) le 25 décembre, la liturgie actuelle de l’Épiphanie a mis l’accent sur des sens spécifiques selon les confessions et les cultures.
Ainsi, les chrétiens ont dissocié les fêtes du 6 janvier :
- Les Latins ont retenu l’Adoration des mages.
- Les Grecs orthodoxes, le Baptême du Christ.
- Les Éthiopiens et les Arméniens ont conservé une fête unique pour la célébration de Noël (le 6 janvier pour les Arméniens et le 6 ou le 7 janvier pour les Éthiopiens en fonction du calendrier).
En France, depuis le 19e siècle on l’appelle aussi le « jour des rois » en référence directe à la venue et à l’Adoration des rois mages.
L’Épiphanie et les Rois Mages
C’est dans l’Évangile de Matthieu qu’est relatée la visite des Mages à l’enfant Jésus :
« Or, des mages venant de l’Orient arrivèrent à Jérusalem. Ils demandaient : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile, et nous sommes venus lui rendre hommage. En revoyant l’étoile, les mages furent remplis de joie. […] Ils entrèrent dans la maison, virent l’enfant avec Marie, sa mère et, tombant à genoux, ils lui rendirent hommage. Puis ils ouvrirent leurs coffrets et lui offrirent en cadeau de l’or, de l’encens et de la myrrhe. » (Matthieu 2 : 1-2 et 10-11)
Qui étaient les rois Mages ?
La Bible ne nous donne pas beaucoup de précisions à leur sujet si ce n’est qu’ils venaient d’Orient, guidés par le scintillement anormal d’un astre : l’étoile de Bethlehem.
Les Mages étaient-ils des rois ?
L’Évangile de Matthieu ne le précise pas. On leur a attribué une origine royale au 3e siècle de notre ère. On suppose qu’ils étaient des savants arabes, des astrologues babyloniens, des prêtres perses. De plus, on ne sait pas non plus s’ils étaient montés sur des chameaux, comme les représente l’imagerie populaire. Beaucoup d’idées fausses circulent donc depuis de nombreux siècles sur la Nativité.
Les Mages étaient-ils au nombre de trois ?
Quand au nombre de Mages, il est inconnu. La tradition en a retenu trois, surtout depuis le 6e siècle. C’est à cette époque qu’on leur a attribué un nom :
- Gaspard. Il représente l’Asie. Ce « roi maure » est le plus jeune des Mages.
- Balthazar. Il représente l’Afrique. Le Mage est d’âge mûr et noir de peau.
- Melchior. Il représente l’Europe. Ce vieillard à la barbe grise, est souvent représenté agenouillé devant la mangeoire de Jésus.
Ainsi, les Rois Mages représentent les différents âges de l’Homme ainsi que la diversité des hommes qui peuplent de la terre.
Qu’ont-ils apporté comme cadeaux à Jésus
La Bible précise les présents offerts par les Mages à Jésus. De l’or, de l’encens et de la myrrhe, respectivement des symboles de royauté, de divinité et d’humanité.
La tradition de la galette des Rois
La tradition de préparer une galette des Rois à l’Épiphanie remonte au 14e siècle. La forme ronde le la galette symbolise le soleil. En France, on distingue deux types de gâteaux :
- dans le Nord, la « galette des rois » préparée avec des la pâte feuilletée et fourrée à la frangipane.
- dans le Sud, la « brioche des rois » (còca) couverte de sucre granulé et garnie/couverte de fruits confits.
Statistiques intéressantes
Des sondages réalisés en 2014 ont révélé des statistiques intéressantes sur le suivi de la tradition de l’Épiphanie en France.
Ils révèlent qu’entre 85% et 97 % des Français fêtent l’Épiphanie.
Les Français mangent :
- une galette à la frangipane (70%),
- une brioche des rois (11%), principalement dans les régions méditerranéennes (Provence, Languedoc)
- une galette des rois à la pomme (8%).
9 % des Français en consomment plus de cinq (à la maison, au travail, chez des amis…).
68 % trichent pour donner la fève aux plus jeunes.
Pour en savoir plus sur l’Épiphanie
- Lisez cet article en anglais sur notre blog French Moments
- L’article sur la page de Wikipédia
Tirez-vous les rois chaque année à l’Épiphanie ? Si oui, « trichez-vous » pour donner la fêve aux plus jeunes ?
Merci pour tous ces détails! Depuis quand l’Alsace a-t-elle adopté la galette des rois? Et qu’en est-il chez nos proches voisins? l’Épiphanie y est-elle fêtée et sous quelle forme?
Je ne connais pas la période d’introduction de la galette des rois en Alsace mais je ne serais pas surpris d’apprendre que la tradition est récente. Il faudrait demander aux anciens si elle existait lorsqu’ils étaient enfants. Bien à vous.
Il y aurait un quatrième roi. 😉
Belle épiphanie.
Lavandine